C'est avec affliction, doublée d'une profonde douleur, qu'on annonce à nos lecteurs la perte de l'un des piliers de La Presse : l'ancien directeur technique Ezzeddine El Maghrebi, à la retraite depuis quelques années. Avec sa disparition, une page de l'histoire de La Presse est sûrement tournée. En effet, Ezzeddine El Maghrebi a commencé ses premières armes au début des années 70. Vers la fin des années 60 et au début des années 70, des défections massives ont lieu aussi bien dans la rédaction, l'administration, le service technique, celui des ventes et la publicité. Comme un vol de gerfaults, les journalistes, les administratifs et les techniciens de l'imprimerie avaient déserté le «charnier natal», fuyant le sinistre qui prenait de plus en plus d'ampleur. Décapité et géré au jour le jour, le journal semblait condamné, inexorablement, à la disparition. Il a fallu souvent recourir à des expéditions pour faire paraître le journal d'une façon normale et lui garder son audience. C'est Azzouz Belhassen, administrateur général de La Presse, qui fera appel à lui pour épauler Ali Mokni dans la gestion administrative du journal qui était à la dérive suite à l'affaire Smadja. Ezzeddine El Maghrebi est rapidement parvenu à mettre de l'ordre dans la gestion et les finances du journal. Les structures administratives étaient reconstituées. C'est à ce moment-là que Ezzeddine El Maghrebi a prouvé sa compétence administrative qui lui vaudra un passage graduel à la tête du service technique jusqu'à en assurer la direction. C'est grâce à lui que l'imprimerie du journal, délaissée du temps de M. Smadja et menacée chaque jour de tomber «en état de non-fonctionnement», a été modernisée et bien équipée. Il a aussi participé à la fondation de la Snipe et à la stabilisation technique de la rédaction. Avec son décès, une page glorieuse de mémorables hauts faits va gagner en valeur, auprès de ses amis et de ses collègues au service technique, et auprès des journalistes. Ils se rappelleront tous son éducation, sa grande culture, son altruisme, sa bonté, son courage et son patriotisme qui ne lui permettaient pas d'agir autrement que selon ce que lui commandaient ces valeurs intrinsèques qu'il véhiculait depuis sa prime jeunesse. En cette circonstance douloureuse, nous saluons sa mémoire et adressons à sa famille, à ses proches et à notre collègue Monoôm El Maghrebi nos plus sincères condoléances.