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«L'heure des changements et des réformes»
A la rencontre de Farid Abbès (ex-président du CA)
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 09 - 2016

«Le constat est sans appel. Il y a un déficit d'autorité au CA. Je ne veux pas parler d'absence de légitimité mais d'un manque d'expérience flagrant dans les rouages de la sphère décisionnelle et au sein du club»
Au CA, si l'après-derby a forcément occasionné une souffrance, la volonté de tendre une main secourable et d'aider un monument en péril est d'autant plus louable que l'initiative apparaît comme le salut dont le Club de Bab Jedid a tant besoin. C'est à ce titre que l'ex-président Farid Abbès a tenté d'apporter des éléments de réponse à ceux qui s'interrogent sur l'avenir de l'institution clubiste, indépendamment des derniers soubresauts qui ont agité le club : «Le constat est clair depuis quelque temps déjà. Il y a un malaise clubiste que l'on ne peut plus ignorer. Il faut soigner le mal à la racine avec tact et raison. Le CA n'est pas un club marginal, c'est une institution éducative. Pour que les Clubistes de tout bord reprennent confiance, un plan de redressement drastique doit être mis en œuvre. Le «Draf» doit toucher toutes les structures du club et englober toutes les sections. Le CA ne peut plus se permettre de naviguer à vue. La mission est délicate mais le projet est louable. Un derby de perdu n'est pas une fin en soi. Il ne s'agit pas maintenant de soigner et réparer seulement. Mais de revenir aux origines des incohérences, des inconsistances et anachronismes constatés. L'évaluation doit être détaillée. Quant au moyen de tirer le CA vers le haut, une stratégie efficiente doit être mise en œuvre: Assainir la situation financière, aplanir les différends, agir en faveur de choix fédérateurs, revoir le mode de fonctionnement du centre d'hébergement, du centre de formation, repenser le complexe sportif et, globalement, réaménager le parc A. Le travail doit être collégial et approfondi. Il faut, bien entendu, budgétiser tout cela pour atteindre nos prévisions».
L'instabilité est le corollaire de l'échec sportif
Et à Farid Abbès de prendre le contre-pied de certaines tendances du moment véhiculant l'idée que seul l'argent est le nerf de la guerre : «Il faut rendre hommage aux pionniers qui ont écrit l'histoire du CA. L'âge d'or d'un club a son apogée grâce à une politique globale judicieuse et adaptée qui a épousé l'air du temps. Mahmoud Mestiri, Ferid Mokhtar, Ridha Azabi et, bien entendu, Azouz Lasram ont dirigé le CA avec clairvoyance. Vous savez, les résultats sportifs sont le corollaire de la bonne gestion. C'est l'aboutissement, les fruits de tant d'efforts consentis. Pour toucher au bout, il faut tout d'abord respecter certaines valeurs et enjoindre la plupart à y adhérer. Quand on est imprégné par les valeurs du CA, il n'y a que les intérêts du club qui priment sur toutes autres considérations. Il faut être investi d'une mission. Le défi actuel vaut le détour car c'est notre devoir. La refondation du CA doit être le mot d'ordre. Cette refonte doit être à la hauteur des aspirations des supporters pour retrouver la place que l'histoire leur a consacrée. Le discours doit être rassembleur. Car le constat est sans appel. Il y a un déficit d'autorité au CA. Il est clair que je ne veux pas parler d'absence de légitimité mais d'un manque d'expérience» flagrant dans les rouages de la sphère décisionnelle et au sein de la bulle de l'exécutif clubiste. Le CA doit revenir à ses fondamentaux et se rapprocher de la base. Sensibiliser et éduquer. Où est la Journée du supporter ? Où se trouve ce relais, ce lien, ce marqueur entre tenants et aboutissants ? A cet effet, le rôle que jouaient les anciens présidents est important. Ils suggéraient, proposaient et analysaient pour l'intérêt du CA. Maintenant, il faut une équipe dirigeante qui ait la légitimité des aînés et une capacité à mobiliser et fédérer autour d'un projet porteur. De mauvaises habitudes doivent être balayées comme l'instabilité générale autour du club. Des joueurs au staff technique, en passant par des dirigeants de type "consommable", tout cela impacte le club. Reconsidérer l'encadrement, redéfinir l'organisation financière, éviter de passer de l'opulence à l'austérité en un claquement de doigt. La politique du club doit être axée sur l'assainissement. Pour cela, il faut instaurer des structures techniques pérennes. Remettre au goût du jour certaines priorités telles que le centre de formation, les moyens d'atteindre l'autonomie financière. Le CDF du CA doit retrouver sa vocation première de pépinière de talents et vivier de jeunes pousses appelées à assurer la relève. Les relations qu'entretient le CA avec les autres clubs doivent être approfondies. Où est la politique de parrainage pour scruter et convaincre les meilleurs jeunes d'opter pour le CA ? Il faut bien entendu leur proposer des opportunités d'évolution pour les persuader. Volet fans, il faut aussi réinstaurer une discipline des supporters. Le spectacle affligeant que nous proposent les gradins parfois ne doit plus se répéter. Le CA doit communiquer. Où est la commission de communication et le site officiel considéré, il y a quelque temps, par un sérieux organe de mesure d'audience et d'analyse de fréquentation de sites, comme l'un des plus parcourus d'Afrique (Alexa.com)? La mise en œuvre globale demande de la volonté et de la détermination. Que de valeurs sont à recouvrer et à véhiculer de nouveau! Le CA, ce n'est pas seulement un titre de perdu, des joueurs au diapason, ou un rendement inconsistant sur le terrain. Tout cela se traite et les résultats sont un aboutissement. Quelle image du club ? Quelles stratégies pour les autres sections? Quelle implication des supporters?».
«L'absence de rapport financier suscite une attitude de réserve»
Et à notre interlocuteur d'aller droit au but en abordant l'avenir immédiat du CA : «On ne va pas réinventer la roue. Il faut certes restructurer. Mais il s'agit aussi à l'approche de l'assemblée élective de pouvoir survoler le rapport financier. Le cas contraire, si ce rapport n'est pas disponible, cela suscitera une attitude de réserve de notre part et de la part de toute personne ou pré-liste désireuse de reprendre la direction du club. Agir pour le bien du CA, c'est tout d'abord un acte d'adhésion au club. Une démarche qui s'inscrit dans la durée et non pas de manière ponctuelle. A titre d'exemple, les cartes d'adhérent, sorte de passe-droit donnant accès aux urnes, ne doivent donner droit au vote qu'au bout de trois ans d'adhésion continus.
Dans cette droite ligne, un postulant ne doit briguer la présidence que s'il a été antérieurement investi d'une mission au sein du club. Il doit gravir les échelons méthodiquement sans être parachuté. Le comité des sages avait posé des garde-fous, non pas pour verrouiller l'accès à la présidence du club mais pour protéger le CA et ne pas mettre en péril sa vocation première. Il est primordial de prendre connaissance de l'historique d'adhésion d'un futur président. Loin de nous l'idée de fustiger l'action des uns et des autres. Après tout , ils ont mis leurs deniers au service du CA et c'est louable. Sauf qu'une critique constructive peut permettre de repenser l'environnement sportif du CA et de corriger ce qui doit l'être. Un club quasi centenaire (il le sera en 2020) doit évoluer et revoir son mode de fonctionnement. Il y aura du changement pour tous les clubs. Cela englobera forcément le statut fiscal afin qu'il soit en harmonie avec le cadre juridique. J'estime toujours qu'il est temps pour une génération de dirigeants de prendre le relais. Nous avons fait notre temps à la tête du CA que j'ai personnellement dirigé à l'âge de 39 ans. Maintenant, nous devons juste passer à l'action et soutenir les jeunes prétendants. Les soutenir financièrement, matériellement et moralement afin qu'ils réussissent leur mission. Cela s'appelle former des dirigeants comme nous l'avons été. Il est temps de former de nouveau Abdelmajid Sayadi, ce soldat de l'ombre qui a sacrifié sa vie et passé son temps au service du CA. Il y a quelque temps, j'avais proposé Khalil Lâajimi pour la présidence. Au lieu de soutenir l'initiative, on s'est acharné. Des projets de bons présidents et fins connaisseurs des arcanes du CA, il y en a à profusion. Je citerais à titre d'exemple Maher Snoussi, Tahar Bayahi et j'en passe. La réussite n'est pas seulement une affaire de gros sous. La validation du projet est l'émanation de la réalité du terrain. Les ressources sont là seulement pour aider à trouver les solutions. Le reste est question d'implication et d'exigence».


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