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Grandeur et inertie...
Le CA face à son destin
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 01 - 2011

«Depuis sa naissance, le Club Africain a toujours évolué dans l'adversité, sans trahir son identité ni sa mémoire», dixit Azzouz Lasram
Depuis sa création, le Club Africain a toujours cultivé la notion de grande famille, géré il est vrai d'une manière pratiquement collégiale où le consensus était la règle à laquelle le peuple clubiste adhérait. A titre d'illustration, durant les années 80, le club n'a pas gagné de titres sans que cette traversée du désert n'ait donné lieu à de grandes crises, car le ciment identitaire et les liens de confiance et de loyauté entre la base et le sommet agissaient comme un puissant écran protecteur. Jamais le fidèle public clubiste n'a fait acte de « désolidarisation » ni tenté d'imposer des décisions comme cette saison (collectif d'avocats, contestation...). Ces dernières années, l'image du CA a été de plus en plus écornée, le message étant mal prononcé et mal perçu. La passerelle entre le sommet et la base a progressivement cédé. L'incrimination et l'esprit de clan ont traversé le contexte du club, horizontalement et verticalement, et l'ont livré à certains courants de pensée aux couperets médiatiques comme l'affirme Jalel Snoussi.
Le miroir aux alouettes...
Le mythe du football intégrateur en Tunisie avait été « balayé » par l'impitoyable réalité des affrontements sportifs (tantôt claniques). Le football, prétendu facteur d'amitié, devenait un vecteur de désintégration sociale généralisée : violence verbale et physique acceptée, sinon attisée, adhésion à des valeurs non démocratiques (slogans non approbateurs, esprit revanchard), chauvinisme exacerbé, renversement de toutes les valeurs de solidarité au profit de la gagne, haine de l'adversaire, bref, mise en place d'un désordre sportif imposé à la totalité des puristes, ce qui a engendré un mécanisme de repli socioculturel sur le football devenu un miroir aux alouettes, un ascenseur social fictif pour la masse des jeunes défavorisés...L'on se rappelle du spectacle affligeant des scènes de saccage de nos stades et de cette émergence d'un phénomène de hooliganisme, alors que l'on croyait notre football immunisé contre ces dérapages. Les grands clubs, véritable « poudrière » de par les grands mouvements de foules qu'ils génèrent (levier de l'association), ont constitué (bon gré mal gré) cette émanation de la volonté populaire, sorte de défiance d'un système auquel ils ne s'identifiaient plus et non pas seulement cette recherche d'exutoire... Au CA, le 90e anniversaire du club a été accompagné d'une recrudescence des revendications légitimes. Le Club Africain doit se restructurer, son mode de fonctionnement repensé et révisé, sa direction légitimée et issue des urnes, tout un programme...Or, c'est bien la réalité de la logique antagoniste du football, la défaite des uns et la victoire des autres, l'affront subi par les perdants et l'arrogance affichée des vainqueurs, qui devait déclencher les transgressions des supporters déçus. Parallèlement, le CA déçoit, sa direction vole en éclat (départ de Kamel Idir, cooptation de Jamel Atrous puis avènement de Cherif Bellamine...), alors que dans le même temps, l'équipe première dégringole au classement. Pour autant, ce remue-ménage justifie-t-il une certaine idéologie de la violence sociale?
Bureau directeur de transition et assemblée élective...
Il est vrai que l'approche décisionnelle clubist, telle que abordée par les décideurs clubistes, a largement contribué à la radicalisation des esprits. Il ne faut pas se voiler la face, d'ailleurs, de point de vue général (au niveau fédéral), le football tunisien, cet opium du peuple, a forcément été « instrumentalisé » en vue de détourner l'attention sur les véritables maux de notre société, mais là, c'est une toute autre histoire...Un fait est certain, du côté de la FTF et conjointement avec l'approbation de la tutelle, l'intégration par le football fut ainsi distillée massivement comme ligne stratégique, et cela a concouru par ricochet à développer des fantasmes multiples sur la dimension politique du sport. Le discours des puristes, alimenté il est vrai par l'unilatéralisme de nos décideurs sportifs (les responsables de clubs), n'est que le miroir de cette confiscation du sport par des dirigeants illégitimes qui font partie d'une chaîne qui remonte très haut...Décrypter le message de ces inamovibles « think-thank » du football tunisien reviendrait-il en ces temps de crise économique mondiale à placer et imposer le sport comme réponse à la crise? La banalité du discours n'a d'égale que son efficacité politique et sans doute sa dangerosité...Créer une identité basée sur un désir collectif de transformation de la société afin de détourner l'attention des difficultés que la crise économique et politique fait émerger, particulièrement au sein des populations les plus vulnérables, tel a été ce leurre qu'ont essayé de diffuser les instigateurs d'une politique de dépolitisation des masses par le sport, participant de fait à instaurer des stratégies de domination...Transposée au CA, la lutte de clans, le sectarisme, l'opacité qui a entouré certaines nominations au sein du bureau directeur, l'appropriation du pouvoir décisionnel et le manque de transparence ont conduit à une démobilisation que les nouveaux membres du BD ont eu bien du mal à gérer, malgré beaucoup de bonne volonté et de don de soi. D'amont en aval, de la formation des jeunes à la prise en charge de certaines sections (livrées à leur triste sort), le CA donnait l'impression de naviguer à vue. Certes, l'équipe dirigeante en poste s'est soudée pour définir ses priorités, ce qui fut fait avec plus ou moins de succès, mais un club de la trempe du CA, secoué par une vacance de pouvoir en raison de l'absence de son président (à qui nous souhaitons un prompt rétablissement), ne pouvait tenir longtemps vu les innombrables engagements qu'il devait honorer. Et voilà que la contestation regagne les foyers clubistes, attisée par tant d'immobilisme et d'attentisme, alors que le CA avait prestement besoin d'un timonier...Il aura fallu bien du temps pour que les figures emblématiques du CA constatent l'ampleur de la crise clubiste et décident de prendre les devants pour programmer une assemblée générale extraordinaire élective, fixée pour le 25 février. Il est vrai que du point de vue agenda du club, il y a urgence. Réussir la prochaine campagne africaine étant largement tributaire de l'instauration d'une cohésion autour du CA. A cet effet, le Club Africain rencontrera l'Armée Patriotique Rwandaise samedi, et s'envolera donc demain à destination du Rwanda. Au-delà de toute considération d'ordre organisationnel, l'équipe a besoin d'être rassurée sur son présent et bien entendu sur son avenir. C'est dans cette droite ligne qu'un exécutif de transition a été mis sur pied (sorte de commission temporaire) pour gérer les affaires courantes et préparer l'AG. Cette commission est composée de Clubistes dévoués, à savoir Majdi Khélifi (secrétaire général), Hichem Manaî (trésorier général), ainsi que de quatre vice-présidents, Mehdi Miled,Sofiane Ben Salah, Sami Chargui, Mhamed Smâali et le président de la commission du développement des ressources financières, Kaïs Ben Hamadi. La naissance du Club Africain, comme toute grande œuvre humaine marquant l'histoire, était l'aboutissement d'un processus d'accouchement douloureux. Fruit de l'investissement et du sacrifice d'hommes de conviction et de vision dont l'orgueil n'avait d'égal que l'acharnement, le club est né dans l'adversité, au terme d'une longue épreuve de force. « Depuis sa naissance, le Club Africain a toujours évolué dans l'adversité, sans trahir son identité ni sa mémoire ». Venant de la bouche d'une grande figure clubiste, en l'occurrence M. Azzouz Lasram, cette affirmation prend toute sa signification et résume, en deux mots, la trajectoire du club. Représentatif de toutes les couches de la société tunisienne, le CA a concouru au développement d'une conscience politique nationale et d'une plate-forme idéologique. Ce club, qui a joué un rôle prépondérant dans aussi bien la formation et la cimentation de la conscience nationale que dans la valorisation de l'alternative sportive et culturelle, mérite bien des égards. Les institutions ne valent que par la grandeur de leur histoire, par la signification de leur démarche, par les représentations qu'elles incarnent et par le pouvoir d'identification et de mobilisation qu'elles détiennent, et ce, au-delà de toutes considérations sociales, culturelles ou régionales. A juste titre, le peuple clubiste a puisé, et puise toujours, dans sa culture et ses valeurs, cette force et cet orgueil de rebondir et de se surpasser. Il ne peut d'ailleurs qu'en être ainsi, car au CA, l'aspect sportif a toujours été le levier pour mobiliser et encadrer la jeunesse tunisienne dans une perspective militante.


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