A l'instar de l'association tunisienne L'Art Rue, l'ACMUR du Burkina Faso a su poser des bases pour un développement des arts de la rue en Afrique. C'est bon de savoir qu'il se passe de très belles choses en dehors de nos frontières nord-africaines. Que ces pays qu'on oublie souvent pour n'en citer les noms qu'au bulletin d'information ou à l'occasion d'un ou de deux évènements culturels, cherchent aussi à voir autrement la vie et œuvrent d'une manière efficace pour la décentralisation et la démocratisation de la culture en Afrique. En chassant les nouvelles, nous sommes tombés sur un appel à candidature pour la programmation de la 8e édition du Festival International des arts de la Rue, appelé « Rendez-vous chez nous » prévue du 4 au 26 février 2017 à Boromo, Ouagadougou et les villages alentours, Bobo-Dioulasso et Bamako. Cette manifestation a été créée en 2009 par l'association ACMUR (Arts Clowns, Marionnettes et Musique dans nos Rues) qui se consacre aux activités liées aux arts de la rue en matière de formation, création et diffusion de spectacles dans l'espace public pour la décentralisation de la culture au Burkina Faso. Ces actions s'inscrivent à long terme dans le cadre d'un «Projet de développement des arts de la rue en Afrique de l'Ouest ». On nous apprend que, chaque année, depuis 2009, pendant 15 jours, près de 80 000 spectateurs sont au rendez-vous. En 2013, par exemple, 93 représentations ont eu lieu, impliquant plus de 300 artistes venant des quatre continents. Au fil des années, « Rendez-vous chez nous » a su devenir un véritable rendez-vous pour les populations rurales et urbaines, un moment de rassemblement et de partage rendu possible par la valorisation d'un art qui choisit d'aller vers eux. Comme c'est le cas pour Dream City, biennale de l'art contemporain dans l'espace public, créé par l'association tunisienne L'Art Rue, le choix de la rue c'est aussi de s'adresser à tous sans limite et sans barrière. Toutes les actions sont menées dans le but de rassembler les forces vives des arts de la rue au Burkina Faso, structurer le secteur, former des administrateurs, artistes, artisans et constructeurs, favoriser la création et défendre les statuts, les conditions de vie et de travail des artistes, permettre la diffusion des arts de la rue et enfin accompagner les artistes et les professionnels dans leur démarche. Le festival se déroule chaque année au mois de février et les Tunisiens sont invités à présenter leur candidature.