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Art, territoire et population
Dar Bach Hamba ou la Fabrique d'espaces artistiques
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 07 - 2016

Il y a un an déjà, l'association l'Art Rue, créée par les frangins Selma et Sofiane Ouissi (danseurs chorégraphes), a déposé ses valises à Dar Bach Hamba. L'acquisition de ce lieu a permis à l'équipe de s'interroger sur ses modes de fonctionnement et de donner sens à ses activités artistiques en articulation avec le territoire.
Peu de sources relatent l'histoire de Dar Bach Hamba, un des plus beaux palais de la ville de Tunis, situé au sud de la Médina. Celui-ci semble avoir été construit au XVIIe siècle. On attribue sa fondation à la famille Rassa (originaire de Tlemcen et installée à Tunis depuis l'époque hafside). La propriété est ensuite passée aux mains de la famille Naccache au XVIIIe siècle, puis à la famille Bach Hamba en 1789. C'est Haj Ahmed Bach Hamba qui acquiert, sous le règne de Hammouda Pacha, la demeure. Celle-ci en garde le nom jusqu'à nos jours, bien qu'elle soit devenue plus tard une propriété de l'Eglise, à la suite d'un achat effectué au profit des sœurs franciscaines. Ces dernières en font l'un des établissements scolaires de la ville de Tunis sous le protectorat français (1). La première fois que nous avons visité ce palais, c'était à l'occasion de l'une des précédentes sessions de Dream City, la biennale d'art contemporain dans les espaces publics. Cette belle grande maison, où l'on se sent comme chez soi, abritait le siège de la Fondation Orestiadi et une exposition permanente de costumes, terres cuites et autres stucs provenant de divers pays méditerranéens. Depuis juillet 2015 s'y trouve le siège de l'association l'Art Rue, qui se définit en tant que fabrique d'espaces artistiques et qui développe des projets en articulation avec le territoire.
Bien avant d'habiter Dar Bach Hamba, Dream City était, donc, l'activité principale de l'Art Rue. Toutes les autres activités étaient sous-jacentes à la biennale. Se sentant plus stable, l'équipe s'est réorganisée. Elle a restructuré ses activités et les a projetées sur quatre ans, notamment jusqu'au mois de juin 2020.
Rappelons que le principe de cette fabrique artistique qu'est l'association Art Rue est d'être le lieu expérimental où les choses se transforment, un espace de rencontre, d'échange et de réflexion sur l'art contemporain, et un lieu de production pour tous. Cette philosophie se base sur cinq axes : les résidences artistiques, l'art et l'éducation, les débats et la réflexion, Dream City, et enfin l'accueil, la programmation et la diffusion.
Résidences artistiques
L'objectif des résidences artistiques est de soutenir et de former les jeunes artistes au processus lié à l'art en espace public.
Un appel à projets vient d'avoir lieu pour des jeunes artistes vivant en Tunisie, âgés de 20 à 35 ans. Ces derniers, dans leur processus même de création, doivent associer les habitants de la Médina.
Une autre résidence aura lieu dans une école primaire, où il s'agit de travailler avec un groupe d'élèves et d'associer l'équipe technique, enseignante, et l'administration.
Un troisième type de résidence a également été prévu : l'association invite un artiste étranger à résider à Dar Bach Hamba, et ce, au mois de mai 2017.
Rappelons, également, que le sens que l'équipe de l'Art Rue donne au mot « résidence » est le suivant : il s'agit d'un temps où les artistes sont rémunérés, où ils bénéficient de tout l'encadrement intellectuel et technique, en plus d'un carnet d'adresses. L'équipe met également à disposition son savoir-faire par rapport à l'art en espace public, le lieu de travail, ainsi qu'une enveloppe budgétaire pour le coût de production. Les artistes peuvent ainsi se consacrer à leur art dans des conditions optimales. L'association espère pouvoir renouveler ce programme et offrir, chaque année, une série de résidences.
Art et éducation
« Art et éducation », c'est la deuxième grande branche des activités, dont l'objectif est de démocratiser l'art auprès des enfants et de leur donner accès à des ateliers artistiques de qualité, animés par des artistes professionnels. L'équipe a déjà signé une convention avec le ministère de l'Education nationale. Une autre convention est en cours de concrétisation avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Cette branche se décline en différentes sous-activités :
D'abord, les ateliers artistiques et éducatifs, dont certains ont lieu à Dar Bach Hamba et qui s'adressent aux enfants des quartiers de la médina. D'autres ont lieu dans des écoles primaires de la vieille ville de Tunis. Des étudiants dans les domaines des arts sont associés à l'animation de ces ateliers. Leurs interventions leur permettront de valider des acquis universitaires.
«Change ta classe en Tunisie» est la deuxième sous-activité. Il s'agit d'un programme créé par la cité de l'architecture de Paris. Cela consiste à transformer une salle de classe d'une école primaire d'un quartier populaire, en espace dédié aux activités créatives. L'Art Rue porte ce projet depuis 2010 et elle est la structure-relais en Tunisie, pour l'organisation de ce programme.
La troisième sous-activité de cet axe appelé Art et éducation consiste en l'accueil, dans une école, d'un jeune artiste en résidence.
Débats et réflexion
Dans ce troisième axe d'activité, il s'agit de susciter une réflexion sur le territoire, à travers la formation et des work-shops, des tables rondes et des débats sur des sujets de société. D'ailleurs, on apprend que l'Art Rue organise le jeudi 14 juillet de 9h00 à 13h00 une table ronde, suivie d'ateliers pendant l'après-midi, sur les droits humains, culturels et les droits de l'artiste en Tunisie. Le 21 du même mois, aura lieu une Journée portes ouvertes sur la bande dessinée, en collaboration avec le collectif Lab 619. Un scénariste et un dessinateur initieront des enfants âgés de 6 à 12 ans, à la BD dans le cadre d'un work-shop qui se tiendra de 10h00 à 13h00. Quant aux ateliers artistiques et éducatifs pour enfants, ils se poursuivront à Dar Bach Hamba jusqu'au 29 juillet.
Dans le cadre du débat et de la réflexion sur le territoire, l'équipe projette également la réédition de la revue Zat (Zone artistique temporaire) créée en 2010 et dont l'objectif est de réfléchir sur l'art en espace public en Tunisie, en associant des artistes, des urbanistes, des architectes, des sociologues, des psychanalystes... etc. Le but est également de garder la trace et de témoigner sur les activités de l'année de l'association.
Dream City
L'objectif de cette biennale d'art contemporain dans les espaces publics — qui est devenue une activité au même titre que les autres —est d'offrir, au territoire, un évènement international de qualité et de donner de la visibilité hors frontières aux artistes tunisiens.
Dream City se divise en trois temps : les laboratoires artistiques, la création et la production in situ (2), et enfin le moment fort qui est la biennale même. Autrement dit, le processus de création sera le même pour les artistes. Ils feront une résidence d'immersion, une autre de création-production et une dernière pour la mise en place et la performance devant le public.
On nous annonce que c'est au mois d'octobre 2017 que la 6e édition aura lieu. Celle-ci concernera la Tunisie, la Région Mena (Middle East, north of Africa), l'Afrique subsaharienne et d'autres pays du monde. Comme ce fut le cas pour l'édition 2015, il n'y aura pas d'appel à projets. Sofiane et Selma, (directeurs artistiques) et Jan Goosens (curateur), sont en train d'initier des rencontres avec des artistes dont ils aiment la démarche, en vue de les inviter sur Dream City. On tient à nous préciser que les directeurs artistiques sont attachés à la qualité de la démarche artistique en espace public, et à la création sur un territoire avec la population.
Le programme de Dream City n'est pas encore bouclé, mais on apprend que deux artistes internationaux sont déjà venus pour une prise de contact avec le territoire. Il s'agit d'Anna Rispoli (artiste d'origine italienne) et Bochra Ouizguen (chorégraphe marocaine).
Accueil, programmation et diffusion
Le cinquième axe des activités de l'Art Rue — lié à l'espace Dar Bach Hamba que l'association a envie de partager — concerne l'accueil, la programmation et la diffusion. On met l'ancien palais à la disposition des événements culturels et des artistes pour leurs répétitions ou représentations.
Dans son fonctionnement et dans toutes ses activités, à part Dream City, l'association est soutenue par la fondation suisse Drosos, (qui a entre autres pour mission de permettre aux personnes en situation précaire de mener une vie dans la dignité) Mimeta (un fonds pour le développement de la culture et de la coopération artistique) et le ministère tunisien de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine.
(1) Source de l'historique : Wiképédia
(2) In situ est une locution latine qui signifie sur place ; elle est utilisée en général pour désigner une opération ou un phénomène observé sur place, à l'endroit où il se déroule.


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