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ONU : dans les coulisses d'une succession
Le prisme et l'horizon
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 09 - 2016


Par Raouf SEDDIK
Faut-il s'intéresser au visage de la personne qui, dès l'année prochaine, occupera le poste de secrétaire général de l'Organisation des Nations unies ? Y a-t-il un enjeu particulier à ce qu'elle ait tel profil plutôt que tel autre, sachant que, comme le remarquait un ancien candidat malheureux au poste, il s'agit d'être davantage «secrétaire» que «général» ? Après dix années marquées par la figure du Coréen Ban Ki-moon — il a fait deux mandats, comme son prédécesseur Kofi Annan — on est d'autant plus tenté de le penser : il aura été un bon serviteur, mais rien de plus qu'un serviteur.
Et ce n'est pas de sa faute : la fonction ne tolère pas les caractères bien trempés. Il s'agit d'être un compromis qui arrange tout le monde, en particulier les 5 membres du Conseil de sécurité, dont chacun peut dégainer l'arme du veto s'il voit en lui, ou en elle, une menace quelconque contre son poids et son influence. Et tout ou presque se passe au niveau du Conseil de sécurité. L'article 97 de la Charte des Nations unies stipule que «le secrétaire général est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité.» En d'autres termes, le candidat doit d'abord avoir été choisi dans le petit comité des membres permanents du Conseil et l'Assemblée générale ne fait en quelque sorte qu'entériner ce choix. La nouveauté, éventuellement, serait que le Conseil de sécurité propose au vote plus d'un candidat.
Certes, le Conseil de sécurité peut recueillir des suggestions, notamment de la part des groupes régionaux. On sait que la règle de la rotation géographique, qui s'est imposée en dehors de toute disposition spécifique dans les textes, consiste justement à satisfaire ces groupes de sorte qu'aucune région ne soit «oubliée» dans le choix. C'est ainsi que les deux derniers secrétaires généraux ont représenté deux régions distinctes — l'Afrique et l'Asie — et que, aujourd'hui, on parle beaucoup d'une figure qui représenterait l'Europe de l'Est. Sur les 12 candidatures initiales — réduites désormais à 9 — on a pu d'ailleurs en compter 8 qui correspondaient à des pays de l'ancien bloc de l'Est... Et la Russie, bien sûr, est assez favorable à cette option.
Pourtant, on observe que les réunions privées qui se sont déroulées jusqu'à présent au sein du Conseil de sécurité pour départager les candidats laissent apparaître un favori qui n'est pas issu de ces pays. Il s'agit du portugais Antonio Guterres, régulièrement en tête des votes. Antonio Guterres a été, jusqu'à la fin de l'année dernière, Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, mais il a également joué un rôle important dans son pays : Premier ministre d'octobre 1995 à avril 2002. De plus, il a été à la tête de l'Internationale socialiste de 1999 à 2005... On peut craindre d'ailleurs que le poids de son cv ne finisse par le desservir. C'est à la limite de ce que peuvent supporter les membres permanents du Conseil de Sécurité. On se demande si son succès dans les palabres informelles du Conseil n'est pas surtout dû au fait que les autres candidats n'arrivent pas à convaincre. En tout cas, la partie n'est pas jouée.
Il faut noter d'autre part que la succession de Ban Ki-moon aura été marquée par une forte participation féminine : 6 femmes candidates contre 6 hommes. Tout récemment, des escarmouches ont eu lieu entre Berlin et Moscou au sujet de la candidate bulgare, Irina Bokova. Les médias bulgares ont rapporté que la chancelière allemande aurait demandé à Poutine, lors du G20 organisé en Chine, d'exiger du gouvernement de leur pays qu'il remplace sa candidate actuelle par une autre, à savoir Kristalina Georgieva, qui est vice-présidente de la Commission européenne. Les services de la chancelière nient de façon catégorique une telle demande, bien que Moscou ait fait savoir publiquement qu'il n'était pas question de s'immiscer dans les affaires internes de la Bulgarie... On se demande cependant si ces tractations, réelles ou même supposées, auraient un sens si la candidate actuelle de la Bulgarie n'avait pas encore toutes ses chances. Irina Bokova a d'ailleurs reçu un appui explicite de la part de son gouvernement suite à cet incident diplomatique et a écarté toute idée de remplacement.
On ne sait pas à ce jour de quelle façon vont évoluer les discussions mais on peut s'attendre raisonnablement à deux scénarios relativement intéressants pour l'année 2017 à la tête de l'ONU : soit cette dernière sera menée par un homme qui ne se laissera pas mener par le bout du nez, et qui risque fort d'être plus général que secrétaire, soit c'est une femme qui va prendre les commandes, donnant au monde un signe supplémentaire que la femme a toute sa place de nos jours au sommet des organisations internationales les plus importantes... Irina Bokova, pour ce qui la concerne, n'est pas sans une expérience de poids dans ce domaine: elle est actuellement à la tête de l'Unesco.


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