Le Temps-Agences - Farouk Hosni, le candidat égyptien battu pour le poste de directeur général de l'Unesco, a dénoncé hier un scrutin "politisé" et les "pressions sionistes", en réponse aux intellectuels et associations juives qui l'accusent d'antisémitisme et se sont félicitées de sa défaite. Longtemps favori, le ministre égyptien de la Culture a été devancé, mardi soir, par une diplomate bulgare, Irina Bokova, qui deviendra la première femme directrice générale de l'institution de l'ONU chargée de l'éducation, de la science et de la culture. "Le candidat égyptien avait contre lui tous les journaux et les pressions sionistes", a déclaré à propos de lui-même Farouk Hosni à des journalistes à son retour au Caire, critiquant un scrutin "politisé" ainsi que l'influence, selon lui, des Etats-Unis. La presse et les intellectuels égyptiens employaient hier des termes similaires pour exprimer leur déception. Dernièrement, Farouk Hosni, qui a nié tout antisémitisme et exprimé ses regrets pour des déclarations selon lui sorties de leur contexte, avait cependant obtenu le soutien du chasseur de nazis français Serge Klarsfeld. Selon le journal Le Monde hier, la France aurait demandé sans succès au président Hosni Moubarak de changer de candidat. Elle aurait d'abord soutenu Farouk Hosni avant de changer de camp au cinquième et dernier tour du scrutin, selon le quotidien. "L'Unesco est une organisation qui doit devenir plus efficace, plus démocratique et plus forte", a déclaré Irina Bokova, assurant qu'elle et Farouk Hosni resteraient "bons amis". Jamais l'Unesco, dont le siège est à Paris, n'avait connu élection aussi disputée et débat aussi passionné. La perspective de voir le ministre égyptien de la Culture à la tête de l'institution avait suscité de fortes réticences au sein même de l'appareil de l'organisation onusienne, dont des responsables ne dissimulaient par leur satisfaction mardi soir après la désignation de la candidate bulgare. Le changement de directeur général doit encore être entériné le 15 octobre par la Conférence générale, assemblée plénière des 193 pays membres de l'organisation.