Il fut de la brillante campagne tunisoise de la CAN 2004, prenant une part prépondérante au premier sacre continental de la sélection nationale, en plus de deux éditions de la Coupe du monde 2002 et 2006. Il avait alors joué de mauvais tours à des ténors de la scène mondiale, à savoir les Sergio Ramos, Puyol, Colloccini. Il était connu pour ses qualités footballistiques indéniables, mais aussi pour son tempérament de gagneur insatiable et sa hargne, faisant de lui un des joueurs-locomotives de notre team national, autant de qualités qui ont fait de l'actuel directeur sportif de l'ESS l'un des joueurs les plus doués de sa génération. De fait, Zied Jaziri dispose du profil idéal pour nous éclairer sur son expérience personnelle lors des deux campagnes de coupe du monde qu'il avait disputées et sur son avis sur les dispositions actuelles de notre team national version Kasperczak à quelques jours des qualifications pour la Coupe du monde 2018 en Russie. «En 2002, notre équipe nationale puisait sa force d'un fait important, à savoir un championnat de haut niveau animé par les grands clubs traditionnels, à savoir l'ESS, le CA, l'EST et le CSS qui étaient tous les quatre à leur meilleur niveau et disposaient de joueurs talentueux. De plus, ce qui est non moins important d'ailleurs, il y avait une présence massive du public sur les gradins, outre des aires de jeu de bonne qualité, des faits qui favorisaient l'éclosion des talents. Je dois signaler aussi qu'au sein du groupe, il y avait une pléiade de joueurs doués, mais disposant aussi d'un caractère très fort, à l'instar de Baya, Hatem Trabelsi, Badra, Jaïdi, Sellimi... et qui ont permis à l'équipe d'avoir une plus grande confiance dans les moments difficiles. Il y avait une ambiance saine au sein du groupe malgré la présence de ces ego, un constat qui démentit fondamentalement les préjugés renvoyant à la difficulté de créer un climat sain en présence de joueurs de caractère», se rappelle l'ancien attaquant de l'ESS. «Soutenir les instances dirigeantes» En 2006, on était parfaitement conscients de nos moyens, et il y avait un amalgame réussi entre les joueurs locaux et ceux opérant dans des championnats étrangers, à l'instar de Haggui (Strasbourg), Jaïdi (Bolton), Mnari (Nuremberg), Santos (Toulouse)... Bref, il y avait beaucoup de qualité au sein du groupe. Un fait auquel s'ajoute la présence d'un staff technique de grande envergure chapeauté par l'emblématique Roger Lemerre. Sur le plan administratif, il y avait un encadrement à la fiabilité et la compétence insoupçonnées en la personne d'un grand Monsieur, à savoir Hammouda Ben Ammar, et c'est la raison pour laquelle j'invite toutes les parties prenantes de notre football à éviter de dénigrer et critiquer de manière systématique l'instance fédérale en exercice parce qu'il y va de l'intérêt de notre sport roi. Ce serait de l'autodestruction que de remettre en question ou de douter en permanence de l'establishment actuel. Il va falloir l'aider à réussir sa mission pour l'intérêt de l'EN. Pour mettre les jalons de la réussite, il va falloir soutenir toutes les parties prenantes : joueurs, staff technique et encadrement administratif.