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Mossoul : les défis d'une bataille décisive
Le prisme et l'horizon
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 10 - 2016


Par Raouf SEDDIK
Depuis dimanche dernier, la bataille pour reprendre Mossoul au groupe Etat Islamique est engagée. Le Premier ministre irakien, Haïdar Al-Abadi, l'a annoncé lors d'une allocution télévisée et, presque aussitôt, les forces kurdes ont commencé leur avancée en direction de la ville à partir de l'est, tandis que les forces gouvernementales amorçaient leur mouvement à partir du sud. Avant d'arriver aux portes de la ville, il faudra venir à bout de la résistance des jihadistes dans les nombreux villages alentour. Ce qui devrait prendre quelques jours.
Cette bataille, longtemps préparée, pose de nombreux défis. D'abord, il s'agira de réduire l'ennemi en un lieu où il n'aura aucun mal à se mêler à la population et où, par conséquent, celle-ci risque de se retrouver dans le rôle du bouclier humain. Dans des tracts lâchés sur la ville et sa région par avion, on a invité la population à fuir les zones de combat ou, éventuellement, à y prendre part en s'attaquant aux soldats de l'EI... Mais cette option, quelle proportion de la population peut-elle réellement concerner, sachant que les gens sont souvent très apeurés ? Faudra-t-il assister à ce que nous avons vu depuis des semaines à Alep, avec des bombardements incessants et des centaines de civils innocents sacrifiés charitablement au nom des nécessités de la guerre ?
Autre défi : la bataille implique plusieurs protagonistes, dont certains n'entretiennent pas entre eux des relations amicales. Par exemple, on observe que l'aviation turque a mené des raids en appui aux forces kurdes, puisqu'à la différence de ce qui prévaut en Syrie, les Kurdes ne sont pas ici des ennemis d'Ankara mais des amis. Or le gouvernement irakien a protesté contre cette violation de souveraineté et exige des forces turques qu'elles quittent immédiatement le territoire irakien. D'autre part, les forces gouvernementales sont elles-mêmes appuyées par des milices chiites très proches de l'Iran. Cette alliance est d'ailleurs considérée comme un problème majeur dès qu'il s'agit d'intervenir dans des zones à majorité sunnite : ce qui est le cas à Mossoul... Pour l'instant, tout ce monde agit dans des zones géographiques assez éloignées les unes des autres mais à mesure que la ligne de front se rapprochera de la ville de Mossoul, ces protagonistes vont aussi se rapprocher les uns des autres... N'oublions pas, enfin, la coalition internationale menée par les Etats-Unis et dont le rôle est d'apporter du renseignement, du conseil technique et du soutien aérien à une armée irakienne soutenue aussi par l'Iran. Comment, dans les moments critiques de prise de la ville, tous ces acteurs vont-ils agir de concert ? Comment s'assurer qu'ils ne vont pas provoquer entre eux des accrochages plus ou moins volontaires ?
Troisième défi, enfin : la gestion de la ville après la défaite — très probable — des jihadistes de l'Etat islamique ! Selon quelle règle de partage le contrôle des lieux va-t-il s'opérer sachant que tant d'acteurs auront pris part à la libération de la ville et, à ce titre, seront en position de réclamer leur part du gâteau: pourquoi leurs sacrifices seraient-ils moins récompensés que ceux des autres, après tout ? Mossoul se situe à quelques dizaines de kilomètres à peine d'Erbil, qui fait actuellement office de capitale de la partie kurde du pays. On n'imagine pas que les Peshmergas se retireront de la ville après avoir fait le travail pour le compte des forces gouvernementales. Mais, d'un autre côté, le gouvernement ne peut tout simplement pas accepter que la deuxième ville d'Irak par sa population et qui représente un des hauts lieux du passé irakien échappe à son autorité. Ce serait une défaite inacceptable... Faut-il alors penser que la ville, meurtrie par la domination jihadiste, puis par la guerre de sa libération, serve, en fin de parcours tragique, de laboratoire à une improbable cogestion entre gouvernement et kurdes à fortes ambitions d'autonomie, entre tribus sunnites locales et pouvoir central à forte présence chiite et, pourquoi pas, entre musulmans, chrétiens et yézidis, puisque la région de Ninive, dont Mossoul est la capitale, compte aussi des zones de concentration de populations chrétiennes et yézidies... Il est vrai qu'une telle expérience comporterait un enjeu énorme en termes de capacité du pays à intégrer les différentes composantes ethniques et religieuses qui constituent sa diversité. Mais engager cette expérience sur ce qui pourrait bien être un champ de ruines, et avec l'assistance de puissances étrangères qui ne sont pas toujours en bons rapports, voilà qui relève de la gageure.


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