Le centre ne se limite pas à son rôle curatif, il entend développer le volet scientifique et améliorer les performances des athlètes de haut niveau Des lycéens du lycée sportif d'El Menzah (juste en face) assis qui attendent leur tour pour passer devant un des médecins, des sportifs qui effectuent des visites et des séances de rééducation ou de renforcement, avec aussi quelques visiteurs qui se renseignent sur les services offerts. Il est presque 10 heures quand nous arrivons au Centre national de la médecine et des sciences du sport. Il y a du monde, du mouvement. Le tout dans un décor sympathique et une architecture vive en couleurs et un personnel aux profils différents. Ce centre est plus connu auprès des sportifs par ses soins et services curatifs qu'autre chose. Rééducation, diagnostic, assistance médicale, ce sont les activités qu'on connaît le plus. Le volet scientifique que le centre gère depuis des années reste une facette peu connue de l'opinion publique. Dr Mondher Zaïbi, directeur général du centre, parle de ce point : «C'est vrai : on nous connaît par le volet soins médicaux offerts aux sportifs. Mais en fait, le centre gère un département très riche en expérience et en compétence, dédié au développement des performances sur la base des sciences du sport. Nous avons ajouté ce concept à celui de la médecine, et les deux opèrent ensemble pour atteindre des chiffres allant de 6.000 à 8.000 consultations. Je pense que le département sciences du sport est très utile pour aider nos athlètes de haut niveau à bien gérer les détails qui les empêchent de réussir au top niveau». Il y a 6 cadres qui travaillent sur ce volet scientifique : l'accent est mis sur la recherche et l'expertise scientifique pour permettre d'améliorer les résultats et les aptitudes en haut niveau pour le centre national qui a 8 filiales dans les régions (Nabeul, Kairouan, Sousse...). La promotion de la santé Dr Zaïbi explique le fonctionnement du département médecine en disant : «C'est un département fondamental pour le centre. On dispense des soins aux sportifs blessés en tenant compte du diagnostic et de la rééducation. Mais on s'intéresse aussi au volet préventif. Le centre tente de détecter à l'avance, via les visites médicales, des anomalies et des insuffisances qui empêchent un athlète de pratiquer le sport de haut niveau (essentiellement un examen cardiovasculaire). Cette recherche de l'aptitude médicale à pratiquer le sport concerne aussi les élèves intéressés par une carrière de sportif. Nous essayons aussi de promouvoir la culture de la bonne santé à travers nos centres régionaux. A cet égard, le centre a obtenu une convention qui va lui permettre de suivre médicalement dans les régions les jeunes talents dans tous les sports. C'est un créneau qui peut apporter beaucoup de bienfaits à la société tunisienne et non seulement au sport. La pratique du sport, dans le cadre civil, scolaire ou même personnel, est un moyen incontournable pour améliorer le bien-être et lutter contre les maladies. Nous avons donc une responsabilité, en tant que centre national, d'aider à orienter les jeunes doués et intéressés par le sport et à les accompagner médicalement», ajoute-t-il. A noter qu'il y a eu création d'une unité dite de «posturologie» qui s'intéresse aux mécanismes de régulation des mouvements des sportifs. Cela permet alors aux athlètes de haut niveau de trouver les détails optimaux pour améliorer leurs performances. L'accompagnement L'un des grands reproches adressés au Centre national de la médecine pour les JO de Rio, c'est que nos sportifs n'ont pas eu tous un encadrement médical de qualité. M.Zaïbi répond : «Nous avons essayé de satisfaire les besoins énormes de notre élite. Le problème est sans doute la coordination avec les fédérations. Chaque fois que nous sommes sollicités, nous répondons présent autant que possible». Centre et élite ? Ce duo peut être complémentaire dans le sens d'un encadrement approfondi et à terme avec les sportifs de haut niveau. «Nos services sont destinés à mieux évaluer les performances des sportifs de haut niveau. On doit aussi accompagner ces athlètes pour atteindre un palier supérieur. C'est une opération technique et qui demande beaucoup d'attention. Cela ne concerne pas qu'une seule compétition, mais toute une carrière. La gestion du poids dans les sports de combat par exemple, la gestion du régime alimentaire sont, entre autres, deux dossiers qui nous concernent de près. Nous devons changer de stratégie et approfondir autant que possible le suivi de nos sportifs de haut niveau. Cela aura, à mon avis, beaucoup de répercussions positives sur nos résultats. Je pense que les Jeux olympiques 2020 doivent être un objectif sacré pour nous. En tant que centre national, nous avons choisi d'attaquer ce volet de suivi et de développement de l'encadrement pour les athlètes de haut niveau». Cette structure médicale et scientifique doit avoir plus de moyens financiers et humains pour répondre aux besoins énormes des sportifs tunisiens, jeunes et moins jeunes.