L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait parvenir à un accord de limitation de l'offre de pétrole d'ici le 30 novembre, date de sa prochaine réunion ministérielle. Il ne devrait pas y avoir trop de désaccords concernant les niveaux de production de chaque pays, a précisé son secrétaire général. Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'Opep, a également dit à la presse, en marge de la conférence Oil & Money à Londres, que la Russie, qui n'est pas membre du cartel, ne faisait pas marche arrière par rapport à son engagement à participer à l'effort si un accord était scellé. «Nous nous attendons à ce que tous les éléments d'un accord soient en place à ce moment-là pour qu'il puisse être mis en œuvre», a-t-il dit à l'occasion de la conférence annuelle. «Je suis optimiste sur le fait qu'il y aura une décision». Les pays de l'Opep sont parvenus fin septembre à Alger à un accord de principe sur une réduction modeste de la production du cartel, censée revenir entre 32,5 et 33,0 millions de barils par jour (bpj). En septembre, l'Opep a extrait en moyenne 33,39 millions de bpj. Ils ont toutefois laissé de côté la question épineuse des niveaux de production de chacun des 14 pays de l'Opep, repoussant la fixation des modalités d'un projet d'accord à une réunion «technique» à Vienne les 28 et 29 octobre, à laquelle des représentants de pays non-membres de l'Opep sont aussi invités. L'accord pourrait être entravé par la remise en question par Bagdad des estimations de production des «sources secondaires», qui servent de base aux décisions en matière de production de l'Opep. Le cartel publie des chiffres de production officiels et des estimations recoupées par des sources secondaires. Les demandes de mesures d'exception de pays, tels que l'Iran, la Libye et le Nigeria, dont les productions ont été affectées par des sanctions ou des conflits, compliquent aussi la donne. Mais Mohammed Barkindo a souligné que la mise en cause des «sources secondaires» n'était pas un obstacle et que bien qu'il ne soit pas question d'exempter un pays de l'accord d'Alger, les circonstances particulières pourront être prises en compte. «L'accord d'Alger était global. L'ensemble des 14 pays membres ont convenu de ce plafond, cela nous donne une marge de manœuvre pour prendre en compte les circonstances particulières de certains de nos pays membres, y compris l'Iran», a-t-il dit. «La fourchette apporte une flexibilité —flexibilité pour parvenir à une décision globale de l'Opep — autant qu' une flexibilité dans la mise en œuvre de la décision», a-t-il dit. La perspective d'un accord entre pays producteurs en vue de réduire l'offre mondiale pour la première fois depuis 2008 a permis aux cours du brut de se raffermir ces dernières semaines, le Brent de la mer du Nord s'installant au-dessus des 50 dollars. S'exprimant lors de la même conférence, le directeur général de BP, Bob Dudley, a dit s'attendre à ce que le baril évolue entre 50 et 60 dollars l'an prochain. «L'an dernier, notre prix d'équilibre était à 60 dollars (...); l'an prochain, on sera capable d'être à l'équilibre avec un prix un peu en-dessous de 55 dollars», a-t-il ajouté. La Russie vise une production pétrolière record en 2017 La Russie produira 548 millions de tonnes de pétrole l'an prochain, l'équivalent de 11 millions de barils par jour, son plus haut niveau depuis la fin de l'Union soviétique, même si elle reste favorable à une limitation de la production mondiale pour soutenir les cours, a déclaré vendredi son ministre de l'Energie, Alexander Novak. Premier producteur mondial de brut, la Russie s'attend à ce que les pays de l'Opep trouvent un terrain d'entente pour plafonner la production. Une réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole doit avoir lieu le 30 novembre à Vienne et d'ici là, Alexander Novak effectuerait plusieurs déplacements pour évoquer le sujet, dont un en Arabie Saoudite ce week-end et un à Vienne la semaine prochaine. Il a déclaré qu'il soumettrait des propositions à son homologue saoudien, ajoutant juger toujours nécessaire un gel de la production, sans plus de précision. La production pétrolière russe a augmenté de près de 4% en septembre par rapport à août, à 11,11 millions de barils par jour (bpj), inscrivant un nouveau record post-soviétique. Les dirigeants russes se sont prononcés en faveur d'un gel plutôt qu'une réduction de la production, sans préciser à quel niveau. Le P.-d.g. de Rosneft, Igor Setchine, a déclaré que la Russie avait les moyens d'augmenter sa production de jusqu'à 200 millions de tonnes par an, soit quatre millions de bpj.