Concert du duo polonais Bayan Brothers : Alexander Jakubow et Lukasz Mirek (accordéon), organisé avec la coopération de l'ambassade de Pologne à Tunis, dans le cadre de la 22e édition de l'Octobre musical à l'Acropolium de Carthage. Deux chambristes accomplis qui aiment à faire rimer jouvence et musique classique — comme le prouve d'entrée de jeu leur dernier concert — ont drainé un public nombreux mercredi dernier à l'Acropolium de Carthage. Il s'agit des Bayan Brothers, un duo accordéon fondé en 2007, composé d'Alexander Jakubow et de Lukaz Mirek. De jeunes musiciens qui ont décidé de ne pas s'enfermer dans un style unique, mais de montrer que l'accordéon est un instrument polyvalent qui se prête aussi bien à la musique classique que moderne. La richesse du répertoire classique leur a donné des possibilités illimitées d'exploration et de relectures originales et réussies. Ils ont joué plus de 200 concerts en Pologne et dans le monde entier (Singapour, Bali, Allemagne, France, Pays-Bas, Hongrie, Malaisie). Ils ont pris également part dans d'autres projets musicaux qui se sont déroulés à travers le monde (Chine, Inde, Pérou, Roumanie, Bulgarie). Le piano ? Il est à bretelles ce soir-là et on ne peut que se féliciter du choix des musiciens qui nous ont fait découvrir l'accordéon sous son visage le plus noble, dominant la rythmique complexe de plusieurs partitions classiques de manière à la fois libre et rigoureuse. Ils expriment avec un goût sûr toute la poésie contenue dans «Waltz a moll posthoumous» de F.Chopin, «Przasnicka arr. Marek i Warek» de S. Moniuszko, «Siciliana» de J.S.Bach, «Rapsody» «d'A. Krzanowski, «Nocturn» de F.Angelis. Puis ils abordent un nombre de compositions transcrites pour accordéon : «Red tango» de S.Tomaszewski, «Oblivion» et «Libertango» de A.Piazzolla, «Tango pour Cloude» de R.Galliano ainsi qu'une belle composition personnelle intitulée «One night in Malaysia» délivrant des rythmes d'une incroyable richesse. Sans oublier «Eastern impressions» de G.Tomaszewski, «Bulgarian suite part III» de W. Semyonow, «Czardas» de V. Monti et «U dance» de J.Wojtarowicz qui montrent d'emblée chez les interprètes une rare capacité de fusionner les sonorités de leurs accordéons pour que demeure, par-delà une captivante étude de couleurs et de rythmes, une vibration poétique. Pleine de fragrances, de timbres, fouillée, vivante et franche, l'approche du duo touche sa cible avec allégresse, tact et sensibilité. Le public a été ravi. Enfin une composition supplémentaire dont l'exécution ardente et engagée met fin à un concert synonyme d'accord parfait.