Une soirée d'ouverture marquée par le romantisme, le lyrisme et la virtuosité. La soirée d'ouverture de l'incontournable rendez-vous automnal avec la musique classique, l'Octobre Musical, a drainé une grande foule vendredi dernier à l'Acropolium de Carthage. En coopération avec l'Institut culturel italien, les férus du classique ont pu faire une heureuse rencontre avec deux solistes italiennes, à savoir Floraleda Sacchi à la harpe et Maristella Patuzzi au violon, dont l' harmonie irréprochable et le son exquis des cordes, ont contribué à la réussite de ce concert. D'entrée de jeu, Maristella Patuzzi donnait le ton de la soirée, en entraînant sa complice dans de magnifiques morceaux du compositeur italien Niccolò Paganini (1782-1840)- «da Centone di Sonate: Sonata No. 1 in La maggiore (Larghetto, Tempo di marcia, Rondoncino)» et Sonata No. 3 in Do maggiore (Prestissimo, Larghetto cantabile)... Des partitions riches et satinées dont le lyrisme et l'expressivité allaient comme un gant à ces deux musiciennes dont l'exécution est venue fluide, lumineuse et de haute facture technique. On a eu droit, également, à de brillantes relectures tendres et raffinées du compositeur italien Giovanni Paisiello (1740-1816) «Sonate sur «Le roi Theodore», pour violon et harpe (l'Ouverture, l'Entr'acte et la Finale). Nous nous évadons à travers ces musiciennes confirmées qui nous transportent dans l'intimité d' un monde fait de rêve, d'imaginaire et de poésie, grâce à une palette riche en sonorités profondes, en touches flottantes, en cordes pudiques et soyeuses . Suivent, ensuite, Gabriel's Theme (da Mission) du célèbre compositeur, italien également, Ennio Morricone (1928). Cette belle complicité, installée entre les deux musiciennes, s'est poursuivie dans la «Suite del ángel (Milonga, Muerte, Resurrectión)», «la Fugata-Adios Nonino (pour violon )», «Oblivion (pour harpe) du grand compositeur argentin Astor Piazzolla (1921-1992), des compositions très riches, à travers lesquelles les solistes ont pu exprimer pleinement leur sensibilité, peignant de superbes palettes de couleurs abstraites et évanescentes. On a eu droit, également, au «Libertango» qui conclut de manière festive leur récital avec des airs de tango, emportés, enflamés, touchants et attachants originalement interprétés sur harpe celtique. Le ravissement et l'adhésion du public n'étaient que justice. On en redemande.