Concert «Tersicorea» à l'Acropolium de Carthage : le cœur oscille entre piano et bandonéon... Grâce à la collaboration de l'Institut culturel italien en Tunisie et l'Acropolium de Carthage, nous avons pu découvrir, jeudi soir à la nef, le concert «Tersicorea : Piano à quatre mains et bandonéon», interprété par quatre musiciens italiens. Avec un salamalec comme mot de passe pour établir la communication entre elles et le public, les deux pianistes italiennes, Maria Roberta Ficara et Valentina Currenti, ont pris place côte à côte devant le piano, prêtes pour une performance à quatre mains baptisée «Nour Piano Duo». Diplômée en piano auprès du Conservatoire «S. Giacomantonio» de Cosenza, Maria Roberta Ficara s'est spécialisée dans la composition et la direction d'orchestre. Elle commence très jeune à assurer des concerts en Italie et à l'étranger, en solo ou au sein de formations de musique de chambre. Elle participe à de nombreux festivals et concours internationaux de piano et de clavecin. Elle a entamé une intense collaboration avec l'Orchestre Symphonique Tunisien en l'année 2011. Actuellement, elle enseigne le piano à Nocera. Quant à Valentina Currenti, elle est diplômée en piano et en chant auprès du Conservatoire « F. Torrefranca » de Vibo Valentina. Elle est également titulaire d'une licence en didactique de la musique auprès du Conservatoire «A. Corelli» de Messina. Elle a participé à plusieurs concours nationaux et internationaux et a remporté plusieurs prix. Elle enseigne le piano à l'Institut «P. I. Tchaikovsky» de Nocera Terinese. Toutes les deux, en pleine possession de leur art, ont pu offrir aux amoureux du classique des moments de pure poésie, avec une intelligence édifiante du texte. L'attention portée à chaque touche, l'engagement quasi orchestral sont la marque de deux artistes «illuminées» par le plaisir de jouer. La riche palette sonore des compositions choisies ont contribué à la réussite du concert, à savoir Spanish dances OP.12 n.1-2-4 de M. Moszkowsky, Polonaise OP.61 N.1 et Militar march OP.51 n.1 de F. Schubert, From six pieces OP.11 «Barcarolle» et «Waltz» de S.Rachmaninof, Norvegian dances OP.35 n.1-2, Suite OP.46 «Le matin», «La mort d'Ase», «La danse d'anitra», «Danse la halle du roi de Montagne» de E.Grieg et concluant avec les Salvonic dances OP.72 n.2 et OP.46 N.4-8. Tant d'émotions palpitent dans ces œuvres, que le duo a su extraire avec délicatesse, sans jamais donner l'impression d'un grand effort. Piazzolla et les autres... La seconde partie du concert fut consacrée au Tango. Des morceaux choisis pour piano et Bandonéon mêlant lyrisme et sensualité ont été assurés par le pianiste italien Filippo Arlia. Diplômé en piano au Conservatoire « F. Torrefranca » de Vibo Valentia à 17 ans, il a collaboré, en qualité de soliste et directeur, avec de prestigieux orchestres du monde entier. Il dirige, depuis 2012, l'Orchestra Filarmonica della Calabria et assure de nombreux concerts en Italie et à l'étranger. Bien épaulé par son compatriote Cesare Chiacchiaretta au bandonéon, il signe une interprétation construite et cohérente. Cesare Chiacchiaretta, lui, étudie dès son plus jeune âge l'accordéon puis le bandonéon à l'Accademia Musicale Pescarese. En 1995, il obtient son diplôme avec mention auprès du Conservatoire «N. Piccinni» de Bari. Il collabore avec de nombreux musiciens de renommée et, notamment, le célébrissime maestro, Riccardo Muti. Actuellement, il enseigne l'accordéon à Lecce et à Parme. Ce bandonéoniste, d'une grande maîtrise instrumentale et d'une musicalité créative, offre l'un des temps forts du concert. Il a fait des huit morceaux pour bandonéon de Piazzolla : «Oblivion», «Adios Nonino», «Primavera Portena», «Milonga Del Angel», «Escualo», «Tangudia», «Violentango» et «Libertango» des perles musicales éblouissantes, grâce à une interprétation élégante, onirique et nostalgique. Souvent, l'équilibre mélodique est troublé au profit du piano mais, justement, Filippo Arlia et Cesare Chiacchiaretta s'harmonisent à merveille. Elégants et rapides, les doigts du bandonéoniste effleurent les touches de façon conciliante, les sons sont immédiatement repris sur le piano de son partenaire et gracieusement poursuivis dans des accords de passage marqués par un synchronisme parfait.