Monument phare à Mahdia, la «Skifa el Kahla» est encore debout, défiant l'usure du temps et ses méfaits. Mais force est de constater que les signes de fatigue et de délabrement sont perceptibles à vue d'œil. D'où l'urgence de procéder à la restauration de ce monument millénaire. Le temps a fait son œuvre :ce monument communément dénommé «Skifa El Kahla» qui trône au beau milieu du centre- ville de Mahdia tout en jouxtant le musée régional constitue l'une des attractions pour les visiteurs. C'est un passage incontournable qui débouche sur l'ancienne médina et il est vrai qu'on ne le traverse pas sans cette pointe d'émotion qui en dit long sur sa valeur historique et son importance. Pour l'heure, hélas, il est livré à l'abandon le plus total, dépourvu de la moindre indication pour donner un petit aperçu de sa valeur, de son rôle d'antan ou de la date de son édification. De ce fait, ses pierres originelles se détachent une à une de ses murailles, son liant s'effrite et s'évapore au fil des jours sans que les responsables concernés lèvent le petit doigt pour agir dans le sens de son sauvetage, au plus vite. Les banquettes en dur sont soit occupées par des revendeurs à la sauvette, soit squattées par des mendiants et sdf (sans domicile fixe). C'est que son état alarmant requiert une meilleure attention. Dans ce contexte, plusieurs activistes de la société civile ont réagi, sur les réseaux sociaux, en diffusant des images désolantes reflétant l'état de délabrement avancé atteint par ce monument. Par ailleurs, l'infiltration des eaux pluviales dans ses murailles a accentué la dégradation de l'édifice en accélérant sa détérioration. Les clous enfoncés à longueur de journée par les revendeurs de pacotille pour afficher leurs effets n'ont fait qu'empirer la situation. En tout état de cause, une restauration en bonne et due forme s'impose, en ayant recours à des experts en la matière pour éviter l'improvisation d'antan, l'on se rappelle dans ce contexte la tentative de certains ouvriers non qualifiés qui ont appliqué du ciment pour colmater des brèches béantes, et ils ont été empêchés de le faire par les acteurs de la société civile, décidément vigilants face à tout. Il est à espérer que la réaction sera rapide pour programmer une action concertée avec l'INP (Institut national du patrimoine) et les autorités régionales pour sauver — c'est le cas — ce monument qui menace ruine.Il importe également de penser à sa revalorisation pour lui assurer davantage de rayonnement et de beauté.