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Remettre les pendules à l'heure
Congrès national sur la justice transitionnelle
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 11 - 2016

Plus souvent à couteaux tirés, société civile, IVD (Instance vérité et dignité) et décideurs politiques se sont, pour une fois, mis face à face, autour de la même table de discussion pour échanger sur la marche de la justice transitionnelle. A mi-parcours, ce processus a fait l'objet d'un congrès national de deux jours qui s'est ouvert hier à l'initiative de la Coordination nationale indépendante de la justice transitionnelle, avec le concours du Ftdes et d'Avocats sans frontières (ASF).
Cette relance du dialogue est motivée par le fait de voir la barque de l'IVD couler et l'heure de la vérité ne semble pas vouloir sonner. On parle même de fiasco opérationnel. Ce qui pourrait compromettre le sort de la réconciliation nationale et l'initiative présidentielle annoncée, au début de l'été 2015, qui n'a pas cessé de susciter, jusqu'ici, une vive polémique. Certes, la responsabilité est partagée mais il est encore temps pour se rattraper. L'objectif recherché est de mettre en évidence les défis et les menaces qui pèsent actuellement sur le processus de justice transitionnelle, afin d'apporter les solutions appropriées. Comme le souligne M. Antonio Manganella, directeur ASF Tunisie, «ce congrès vise, avant tout, à renouer le dialogue entre les différentes parties concernées, même s'il est critique, pour relancer le processus dans son ensemble.. ». Il s'agit, selon lui, de réunir les acteurs autour de la table, de promouvoir des échanges constructifs entre l'IVD et la société civile, mais aussi avec les autorités publiques et les médias. Donc, un congrès réunificateur, en quelque sorte.
L'IVD pointée du doigt
Pour maître Amor Safraoui, président de ladite coordination organisatrice de l'événement, l'échec de l'Instance de Sihem Ben Sedrine n'est plus à démontrer. Son ambiance interne est assez tendue sur fond de divisions, de démissions et même de révocations injustifiées. Cela fait état de la réalité d'une justice transitionnelle à la tunisienne, tantôt soumise aux tiraillements politico-idéologiques, tantôt marquée par l'absence de transparence. Dans une transgression flagrante de la loi 53 l'organisant, au vu et au su des gouvernements successifs. Face à l'initiative législative de Béji Caïd Essebsi, président de la République, reconnue pour être anti-constitutionnelle, l'ARP n'a pas également bougé le petit doigt. Et Me Safraoui d'avancer que l'ARP n'est pas encore sortie de son silence concernant les postes vacants au sein de l'IVD, suite à la vague des démissions largement dénoncée. Et de pointer sa stratégie de communication qu'il juge manquée.
Par conséquent, lance-t-il, l'IVD a sombré dans une crise persistante qui risque de saper sa marche et conduire tout le processus à l'abîme.
«Parer au plus urgent nous commande de remettre les pendules à l'heure. Il est encore possible de rectifier le tir et sauver les meubles», estime-t-il. Cela étant, conclut-il, le message aux investisseurs étrangers sera alors des plus rassurants. Autant maître Safraoui semble avoir tiré à boulets rouges sur l'IVD et sa présidente, autant le ministre de la Justice, M. Ghazi Jeribi, s'est montré plutôt conciliant, dressant un bilan d'acquis mitigé. C'est que ce congrès intervient à mi-mandat, après deux ans et demi d'exercice, ce qui lui a permis, quand même, de franchir des pas vers l'avant. Mais la justice transitionnelle s'inscrit dans le cadre d'un processus de transition totale, truffé de difficultés. Aussi optimiste soit-il, le ministre pèse ses mots, se posant en fédérateur d'avis et de positions et en n'hésitant pas à révéler des failles et les carences au niveau des faits. Mais, il ne faut pas céder au désespoir. Le dévoilement de la vérité, la reddition des comptes, le dédommagement, le pardon, ce sont là les ingrédients d'une justice transitionnelle dans les normes. La réconciliation nationale serait, alors, l'aboutissement rêvé, espère-t-il.
Ben Sedrine se défend
Se sentant la plus ciblée, Mme Sihem Ben Sedrine, présidente de l'IVD, a pris la parole pour se défendre. En riposte à tous les jugements et accusations émis à son encontre, elle s'est étalée sur ce qui a été réalisé par son instance. Dans ce sens, elle a eu recours aux expériences comparées en la matière, soulignant que la justice transitionnelle est un plat qui se mange froid. Mais, s'est-elle rétractée, il faut procéder aux réformes nécessaires.
Et là, martèle-t-elle, la responsabilité incombe à tous les intervenants : IVD, société civile, gouvernement et médias. «D'ailleurs, notre expérience n'est pas exceptionnelle. De par son caractère rétroactif, l'enquête sur les crimes du passé n'empêche pas de remuer le couteau dans la plaie même si cela fait grincer des dents», assène-t-elle. Et c'est, d'après elle, ce qui explique la vaste campagne attentatoire qui voudrait porter préjudice à l'image de l'IVD, nuisant à la marche de la justice transitionnelle, dans toutes ses étapes.
Il lui reste encore une année et demie pour venir à terme de son mandat. L'idéal, plaide-t-elle, consiste à conjuguer tous les efforts pour arriver, tous, à bon port. Pour elle, c'est la confiance et rien que la confiance qui peut aider à aller au but : la vérité. Jusque-là, il n'y a que des demi-vérités, la Vérité absolue n'existe pas, aux dires du ministre de la Justice. Et Mme Ben Sedrine a tenu, à ce propos, à défendre sa cote de popularité : «Suite à un sondage d'opinion réalisé récemment, 79 % des Tunisiens interrogés ont confiance en l'IVD ». Ils y croient. Mais, comment surmonter nos difficultés ? « Les séances d'auditions publiques, prévues les 17 et 18 de ce mois, démontreront que nous sommes sur le bon chemin », rassure-t-elle.
De son côté, le président du Ftdes, M. Abderrahmane Hedhili, voit dans l'aboutissement de la justice transitionnelle une victoire de la révolution dont les objectifs, tels que l'emploi et la dignité, sont restés sans lendemain. «Et si rien n'aura changé d'ici peu de temps, il y a risque de voir tout tomber à l'eau. Un tel statu quo aggravé par des tensions sociales menace de verser dans l'anarchie. Une mobilisation massive pour réussir ce processus semble donc de mise», recommande-t-il.


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