La sécheresse, qui a sévi jusqu'au mois de septembre dernier, a laissé de graves séquelles provoquant la déshydratation et le dessèchement, plus ou moins sévères, de nombreux pieds d'oliviers Pour la deuxième saison consécutive, la récolte d'olives dans la région de Sfax stagne à un niveau très bas, se situant en dessous de soixante-dix mille tonnes, ce qui se traduit par une production d'huile d'environ 12 mille tonnes. Ces chiffres sont loin de rappeler ceux de la campagne oléicole 2013-2014 qui avait connu une récolte record de 450 mille tonnes d'olives, soit 100 mille tonnes d'huile, contre 330 mille tonnes à l'échelle nationale. Si, pour la saison 2014-2015, elle pourrait trouver son explication dans l'alternance des bonnes et des mauvaises saisons, la dégringolade des chiffres au cours de l'actuelle campagne est la conséquence de l'énorme déficit pluviométrique durant ces deux dernières années. En effet, la sécheresse, qui a sévi jusqu'au mois de septembre dernier, a laissé de graves séquelles provoquant la déshydratation et le dessèchement, plus ou moins sévères, de nombreux pieds d'oliviers et la mort de milliers d'amandiers. Pour ce qui est des oliveraies, la catastrophe a été évitée de justesse, grâce aux efforts d'arrosage, une opération trop coûteuse, qui a permis de sauvegarder les arbres jusqu'aux chutes bénéfiques des pluies du mois de septembre qui ont revigoré les oliviers et promettent une récolte abondante pour la prochaine saison oléicole. Ainsi pour la campagne oléicole en cours, il a fallu en avancer le démarrage au 23 septembre au lieu de l'accoutumée première semaine du mois de novembre, une ouverture prématurée qui s'explique, selon Abderrazak Krichène, président de l'Union régionale des agriculteurs à Sfax, par la chute des fruits que provoque généralement un bon arrosage succédant à une longue période de sécheresse, particulièrement lorsque les oliviers sont peu chargés de fruits. Il est recommandé dans ce cas de se hâter de ramasser les fruits tombés par terre et de cueillir ce qui reste sur les branches des arbres. Vu la modicité de la récolte, non seulement la durée de l'actuelle campagne oléicole se situerait entre un mois et quarante jours, mais de plus, elle nécessite peu de main-d'œuvre. Il n'en reste pas moins qu'une centaine d'huileries ont ouvert cette année, sur les 450 unités que compte la région, ce qui situe leur capacité de trituration, selon Taoufik Abida, président de la Chambre nationale des oléifacteurs, à 10 mille tonnes d'olives/jour. En effet, une centaine de tonnes d'olives, en provenance du Kairouannais, du Centre et du Nord, transitent quotidiennement par le Marché aux olives, de Gremda, véritable baromètre des cours aussi bien sur le plan national que sur le plan international. C'est là que se postent de bon matin, des courtiers, fins connaisseurs et experts en matière de rendement des olives, munis de mini-couffins. Il leur suffit d'une simple pression, avec le pouce et l'index, sur un échantillon des olives proposées à la vente par l'agriculteur pour faire éclater les fruits et estimer le rendement global, en huile, des quantités proposées. Ce rendement, variant selon plusieurs paramètres, dont la qualité et la nature de la terre, pourrait varier de moins de 10 % à un peu plus de 30%, ce qui ne serait pas le cas, cette saison vu les conditions atmosphériques et le déficit pluviométrique. Quant aux cours, ils se situent dans une fourchette allant de 1 dinar à 1.450 le kilogramme, soit des prix dans lesquels l'agriculteur trouve passablement son compte, lui, qui d'habitude constitue le maillon faible de la chaîne de production. C'est la raison pour laquelle, l'huile d'olive est vendue au public entre 8 DT et 8DT500, le litre, en attendant la tendance en matière d'exportation, dans la mesure où la Tunisie n'aura d'autre choix que de s'aligner sur les cours mondiaux. A ce propos, on apprend que, même si la récolte mondiale, environ 2 millions de tonnes, a accusé une baisse de l'ordre de 06%, l'Espagne, premier producteur mondial d'huile d'olive bénéficie cette saison d'une bonne récolte.