• Le tabac, un facteur direct de maladies et de décès Elles sont revendues un peu partout sur la voie publique. On ne sait d'ailleurs quelle est la traçabilité de ces cigarettes qui débarquent chez nous ? Récemment, quelque 40.000 paquets de cigarettes, 2 tonnes de Jirak, et plus d'une tonne de Mâasel, d'une valeur de plus de 150.000 dinars, ont été confisqués par la Douane tunisienne. Un effort à saluer. La Tunisie est le pays arabe dont 35% de la population fument en moyenne 17 cigarettes par individu et par jour, selon une étude réalisée en 2008 par l'OMS. La campagne anti-tabac lancée l'année dernière et les mesures sévères adoptées visent à faire baisser ce pourcentage à 10% , tout en protégeant les non-fumeurs et en imposant l' interdiction de fumer dans les lieux publics. Le tabac reste en effet la cause directe de 6.850 décès (hommes et femmes), selon une étude réalisée par l'Institut national de la santé publique. Mais l'émergent marché parallèle du tabac risque de handicaper l'effort des autorités pour endiguer ce fléau national. Bien entendu, ce commerce informel, qui concernait le maâssal ( dont 95% ne transitent pas par la RNTA ) s'est élargi aux cigarettes depuis la baisse de la qualité de certaines variétés locales très prisées par le public, se soustrait aux campagnes anti-tabac et encourage à la consommation en mettant des cigarettes bon marché à disposition du grand public, surtout des jeunes. Pourtant la loi interdit la vente des cigarettes devant les établissements éducatifs. La même mesure est à appliquer à l'intérieur des buvettes des facultés, les Instituts supérieurs, des lycées et des collèges. Le cahier des charges signé par les gérants de ces locaux doit impérativement mentionner cette interdiction formelle à l'application de laquelle il faut veiller le plus scrupuleusement et le plus régulièrement possible. Un climat sain, équitable et transparent Le Président de la République a proclamé l'année 2009, Année de lutte antitabac et 2010, année de lutte contre le cancer. De nombreuses actions sont menées pour aider les fumeurs à arrêter la cigarette et pour diffuser une culture préventive : consultations antitabac dans toutes les régions par un corps médical spécialisé, médicaments de substitut à la nicotine, prise en charge gratuite de l'addiction... En ce qui concerne les efforts de lutte contre le cancer, il est à rappeler qu'un plan a été mis au point pour inciter au dépistage précoce, renforcer la formation continue des cadres médicaux et améliorer l'accès des citoyens aux services préventifs et curatifs. Autres mesures, le développement des soins palliatifs et la fourniture des médicaments et traitements recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il convient de noter que la création récente de l'Association "Saïda" de lutte contre le cancer contribuera à l'amélioration de la qualité des soins et de prise en charge des maladies cancéreuses. La jeune association prévoit l'ouverture de l'Institut Ezzahraoui pour soutenir les efforts de l'Etat et offrir une prise en charge globale intégrée et innovante des cancers. La société civile assume un rôle-clé dans la concrétisation des initiatives nationales visant à lutter contre le tabac et le cancer et à diffuser la culture préventive auprès de toutes les catégories sociale. Toutefois, la campagne nationale contre le tabac pourrait être efficace que si elle était appliquée de façon stricte, en éliminant une fois pour toutes la vente au détail et en veillant à l'application de la vente réglementée des cigarettes. La vente des cigarettes est donc interdite chez l'épicier du coin et les marchands de fruits secs. Ceci étant, l'objectif de tous les acteurs est d'évoluer dans un climat sain, équitable et transparent.