Le Cap Bon et Bizerte fournissent plus de 60% de la production de pommes de terre Il est un légume qui occupe une place de choix dans le couffin de la ménagère tunisienne : la pomme de terre. C'est que le commun des Tunisiens vous le dira, elle fait pratiquement partie intégrante de nos mets. Elle y marque une présence quotidienne, ou presque. C'est pourquoi l'on est sensible à son comportement au marché. Bien sûr, elle a ses caprices. En fonction des saisons. Et des aléas naturels, ou humains des fois. Mais elle est bien chérie chez nous. Qu'en est-il cette année ? Et à présent plus exactement ? Sur le plan de la répartition géographique de sa culture dans le pays, les régions les plus importantes sont celles du Cap Bon et de Bizerte, puisqu'elles donnent plus de 60% de la production nationale. Quant au reste, il est principalement le lot de six gouvernorats : Jendouba, Béja, Siliana, Ariana, Monastir et Sfax. Mais la première place revient incontestablement au Cap Bon, puisqu'il compte environ 45% des emblavures et donne pratiquement le même taux au niveau de la production à l'échelle nationale. De par ses bonnes dispositions naturelles et climatiques, cette région qui est entourée par la mer de trois côtés, est caractérisée par un climat doux. Cette douceur du climat permet de pratiquer les trois formes de culture connues de la pomme de terre d'une façon continue, à savoir la culture de saison (au printemps) qui donne environ 50% du total de la production, la culture d'arrière-saison (en automne ) avec environ 45% et la culture des primeurs et extra-primeurs (en hiver) pour les 5% restants. Il va de soi donc que les indices les plus révélateurs du comportement de ce légume chez nous sont à relever au Cap Bon, principale zone de production de cette variante agricole dans le pays. Au niveau de la répartition géographique, c'est Hammam Ghezaz qui vient en tête, suivie de Korba, Bouargoub et Haouaria. Actuellement, ce qui nous est donné à consommer, c'est donc le produit de l'arrière-saison. Sur le plan de l'espace réservé à cette forme de culture, on a couvert, cette année, 2.500 ha. Sur cet ensemble mis au programme au départ, 2.300 ha ont été déjà récoltés. Ce qui veut dire que l'arrière-saison commence à tirer à sa fin. Au niveau des estimations, la production atteindrait à son terme les 37.500 tonnes prévues initialement. Côté prix, l'on estime en milieu responsable ou/et connaisseur, qu'ils sont dans les normes. Au marché de gros, les prix affichés sont de 600 à 700 millimes le kg. Et ils nous sont offerts au détail dans une fourchette moyenne qui va de 800 à 900 millimes le kg. Le tout dépend bien entendu du calibre du produit, de sa fraîcheur de son «esthétique». Et les intermédiaires en savent davantage! Du reste, il y a la culture de saison qui commence à pointer à l'horizon. Considérée comme étant la principale période de cette culture puisqu'à côté du produit frais qu'elle donne, elle fournit une réserve de par le stock de régulation, traditionnel et au frigo, dont elle fait l'objet, elle permet donc de satisfaire les besoins du marché à partir de la mi-mai jusqu'à la mi-septembre, voire plus, entre arrachage et stockage. Et pour cette variante, la plantation arrivera bientôt à son terme. Pour tourner autour de 100.000 tonnes, moyenne habituelle, si tout se passe bien, au niveau de la production. Oui, mais... le hic, ce sont ces quantités importantes de pommes de terre de saison qui sommeillent au frigo et que l'on n'arrive pas à écouler sur le marché national. La raison ? Parce qu'elles souffrent tout simplement des aléas du marché parallèle. S'entend le grand flux de la pomme de terre qui nous vient d'Egypte, à travers la Libye, nous a-t-on expliqué, au passage.