Le nouveau promu peine à suivre le rythme de la L1. Le potentiel humain doit être boosté avec trois ou quatre recrutements ciblés au marché d'hiver. Mais avec quels moyens ? Le changement d'entraîneur va-t-il apporter le choc psychologique souhaité ? Les supporters de l'Olympique de Béja ne veulent pas aller vite en besogne d'autant que la première sortie de Joachim Kiko Lopez Martinez s'est soldée par une défaite (0-1) contre le Club Sportif de Hammam-Lif. Pourtant, d'aucuns conviennent que le problème des Cigognes ne se situe pas au niveau du staff technique, mais se rapporte plutôt à un effectif déséquilibré et de qualité moyenne, sans parler des moyens financiers qui ne répondent pas aux exigences de la L1. Le retour du club nordiste parmi l'élite a permis de mesurer le gros retard accusé par les copains de Samah Derbali par rapport à des clubs n'ayant pas la tradition des Cigognes avec la L1 mais qui ont mobilisé des fonds et des énergies insoupçonnables (comme par exemple l'Union Sportive de Ben Guerdane ou l'Avenir Sportif de Gabès, sans parler de l'Etoile Sportive de Métlaoui depuis déjà trois saisons). Sombres perspectives financières Le départ du Bureau de Jalel Gharbi avec lequel l'OB a rétrogradé en L2 et l'arrivée de celui de Mohamed Ibrahimi n'ont pas vraiment résolu les graves ennuis financiers. Les ressources sont très limitées dans le contexte économique d'une ville où manquent les grands parraineurs genre la Compagnie des Phosphates de Gafsa ou encore le Groupe Chimique Tunisien. Les mécènes parmi les grands propriétaires terriens fans de l'OB ne suffisent plus. Les joueurs ont longtemps patienté devant les retards de paiement des primes et salaires, avant de boycotter les entraînements. Et une telle grève risque de se répéter dans la suite de la saison, puisqu'aucune lueur d'espoir ne pointe à l'horizon financier du club. Dans la perspective d'un mercato d'hiver attendu avec impatience par l'Olympique qui doit impérativement s'y positionner afin de remédier aux nombreuses insuffisances qu'accuse l'effectif, avec quels moyens et quelle stratégie va-t-il le négocier ? Il est par conséquent très improbable de voir les Béjaois engager de grosses pointures tunisiennes ou étrangères qui prendraient un rôle décisif et seraient capables de transformer leur jeu. Par exemple, un défenseur central de métier qui mettrait de l'ordre au sein de l'arrière-garde, et un avant-centre buteur capable de donner le réalisme souhaité à la manœuvre offensive. Au contraire, le club risque de perdre son régulateur et métronome ivoirien, Jean-Daniel Badi, convoité par deux clubs français, Dijon et Lorient. Sauf à baisser les bras et se laisser convaincre qu'ils n'ont pas le niveau de la L1, ce qui ne leur ressemble guère, les Cigognes doivent d'abord coûte que coûte éviter une dernière place synonyme de relégation automatique, ce qui ne sera pas évident compte tenu de la qualité des clubs composant le groupe B de la L1. Et s'entourer des meilleurs atouts en vue d'une phase de play-out qui ne sera pas du gâteau. L'appui des supporters sera décisif. Jusque-là, ils ont obtenu gain de cause en remuant ciel et terre afin de changer d'entraîneur. Mais ils doivent continuer à assumer leur choix en volant au soutien moral et financier de leur club favori. Notons que les Cigognes se trouvent depuis mardi à Hammam-Bourguiba pour un stage jusqu'à dimanche prochain. Ce rassemblement, qui vient remplacer celui prévu à Sousse, doit être sanctionné par un match amical soit devant Jendouba Sport, soit face à l'Espérance de Tunis qui se trouve durant cette période-là en stage à Tabarka. Dimanche dernier, pour leur deuxième test de la trêve, les copains de Samah Derbali ont battu le Club Athlétique Bizertin (4-0) : buts de Alaâ Abbès et de Yassine Chammakhi (un triplé).