«Le Contrat Dignité annoncé récemment par le chef du gouvernement n'aura aucun effet si les entreprises ne s'engagent pas à recruter les bénéficiaires après deux ans», a estimé hier Chedly Hammas, secrétaire général de l'Union tunisienne des jeunes travailleurs. Le contrat Dignité permet à 25.000 chômeurs diplômés du supérieur d'être placés en entreprise pour une période de formation de deux ans et de percevoir un salaire mensuel de 600 dinars (200 dinars payés par l'entreprise et 400 par l'Etat). «Ce contrat n'est pas une solution efficace au problème du chômage en Tunisie. Bien au contraire, il aggravera la crise du chômage après deux ans si les bénéficiaires du contrat ne sont pas recrutés par les entreprises», a prévenu Hammas lors d'un point de presse tenu à Tunis. Il a, en outre, relevé que le contrat Dignité ressemble beaucoup au programme « Ma chance » (Forsati) lancé par le ministère de la Formation professionnelle et de l'emploi «et qui n'a pas réalisé ses objectifs», considérant que la poursuite des protestations des demandeurs d'emploi dans les différentes régions du pays est le résultat de cet échec. S'agissant de l'organisation en Tunisie d'un Congrès international sur l'investissement, Hammas a souligné l'importance d'associer toutes les parties (société civile, partis politiques) à cet évènement prévu les 29 et 30 novembre. «La Tunisie constitue une destination d'investissement fortement concurrentielle dans la région, et présente des avantages majeurs comme la main d'œuvre qualifiée et la proximité avec l'Europe», a-t-il relevé. Il a, dans ce sens, appelé à amender rapidement certaines lois, avant le démarrage du Congrès, afin d'encourager les investisseurs étrangers en leur offrant des garanties et des facilités.