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Les virtuoses de la politique politicienne
Projet de Constitution d'un nouveau grand parti politique
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 11 - 2016

En dépit de cette foison de partis, la scène politique tunisienne ne supporte pas la présence de plus de trois composantes : les libéraux, les islamistes et la gauche
La politique en Tunisie répand des relents de plus en plus désagréables. Elle devient si insipide et si triviale qu'un bon nombre de Tunisiens, nouvellement initiés à la chose publique, s'en détournent et n'y prêtent plus aucune attention. Ils replongent dans l'indifférence qui les caractérisait avant le 14 janvier. Ce blasement et cette démission prennent de l'ampleur et se propagent comme un feu de forêt dans la société, au rythme de la cadence effrénée des déceptions essuyées, tout au long de ce processus dit démocratique. Ces trouble-fêtes, qui sont à l'origine de cet état de malaise généralisé, sont quelques acteurs de la scène politique. Parmi eux, il y a des novices, qui n'avaient aucun rapport avec la politique avant la révolution, et qui y étaient entrés par effraction, en utilisant des moyens frauduleux, tels que l'argent sale, le mensonge et les accointances. Et à côté de ces arrivistes, il y a des chevronnés qui ont roulé leur bosse partout, depuis de longues décennies. Mais au final, ils se retrouvent tous dans la même catégorie ; ils nuisent tous à la politique et au pays.
Le conclave des perdants
Les uns n'arrêtent pas de s'entretuer, dans les différents partis au pouvoir et même au sein du même parti, rien que pour s'assurer la plus grosse part du gâteau. Les premières chamailleries entre ces « partisans» et ces « partenaires » ont éclaté, à l'occasion de la constitution du premier gouvernement Essid, où ceux qui n'avaient pas obtenu de portefeuilles ministériels ont embrasé les débats publics par des invectives à tout va. Les mécontents parmi eux ont récidivé, lors du partage des postes de gouverneurs et de délégués. Ces dissensions et ces rivalités ont provoqué l'éclatement de la coalition des quatre partis au pouvoir, et un schisme au sein de Nida Tounès qui a donné naissance à un nouveau parti, Machrou Tounès, et à un nouveau groupe parlementaire, El Horra. Certains dirigeants n'ont pas tranché entre les deux factions de ce parti, préférant faire le va-et-vient entre elles, à l'instar de Lazhar Akremi. Plus tard avec la constitution du gouvernement Youssef Chahed, ces fissures se sont davantage élargies et approfondies, non seulement dans l'ex-parti majoritaire et son dérivé, mais aussi dans d'autres partis à l'instar de l'Upl, qui a perdu certains de ses députés dans le cadre du « tourisme partisan ». Ces déchirures politiques constantes sont,toujours, occasionnées par les calculs étriqués et les intérêts strictement personnels, qu'on essaye de farder par des discours embellis de phraséologies populistes enrobées d'engagements fallacieux, c'est-à-dire d'imposture. Les protagonistes de ces luttes intestines envahissent, quotidiennement, les plateaux de télévision, les stations de radio et les colonnes des journaux, qu'ils enflamment par des propos incendiaires décelant la rancune et la calomnie, sans teneur politique aucune. En fait, s'ils adoptent tous les mêmes méthodes, c'est parce qu'ils ont un dénominateur commun : ils sont tous des perdants. Ils ont perdu des postes privilégiés, soit dans leurs partis respectifs, soit dans l'une des trois instances du pouvoir. Chacun multiplie les astuces et les tentatives dans l'espoir de récupérer sa position privilégiée initiale ou bien de s'en assurer une nouvelle. Et pour que leur manège fonctionne bien et donne les résultats espérés, ils font tout pour essayer de persuader l'opinion du bien-fondé de leurs allégations et du caractère patriotique de leurs conflits. Et le tour est joué. Après avoir, longtemps, colporté ces discours mielleux et creux via des médias complices, ils en viennent à l'essentiel : la création d'un « grand parti». Ils sont rejoints par d'autres perdants, les exclus des élections législatives et présidentielles. « Equilibrer la scène politique », c'est le slogan dont ils se servent pour espérer opérer un retour en force sur la scène politique, et essayer de s'imposer comme étant le seul choix pour sortir de la crise. Une crise qu'ils ont fomentée de toutes pièces par leurs chicaneries incessantes, c'est-à-dire leur égoïsme et leur négligence de l'intérêt général. Et le comble du ridicule et de l'absurde, c'est qu'au nom de cet intérêt général, qu'ils ont bafoué, qu'ils essayent de justifier l'importance et l'urgence de leur nouveau-né. Mais, ils oublient que cette naissance hâtive, qui n'est pas naturelle, risque fort de provoquer une fausse couche ou, tout au moins, une malformation, et d'être soupçonnée de bâtardise.
Refrain usé
Alors là, le projet des pères légitimes ou adoptifs seraient avorté et leurs intentions non déclarées dévoilées. On saurait ces vérités, le jour où ils se mettraient à s'entre-déchirer pour des positions de leadership et les parts du gâteau. Ce jour-là serait imminent, si toutefois leur stratagème parvenait à voir le jour. Les conflits éclateraient aussitôt leur « grand parti » constitué. Cette nouvelle expérience serait similaire aux précédentes. On assisterait à une nouvelle tentative de remake, c'est-à-dire à un nouvel échec. Et ce serait aux dépens de l'intérêt supérieur des Tunisiens qu'ils prétendent défendre par le biais de cette nouvelle structure politique. L'un d'entre eux, le plus chevronné et le plus expérimenté en matière de création d'entités politiques, allant du Rsp (Rassemblement socialiste progressiste) jusqu'à Al Jomhouri, en passant par le Pdp (Parti démocratique progressiste), à savoir Ahmed Néjib Chebbi, va jusqu'à dire que les Tunisiens ont besoin d'un « nouveau parti avec des personnalités crédibles qui rassemblent les Tunisiens ». C'est un looser qui veut être rassembleur et qui parle de crédibilité, alors qu'il sait très bien qu'il a bel et bien perdu ces qualités aussi bien par la voie des urnes que sur le terrain. Ces voix concordantes (pour l'instant) reprennent à l'unisson le refrain trop usé : « Faisons front contre Ennahdha qui nous menace tous! », essayant de jouer sur la corde de la peur, comme en 2014 avec le slogan « vote utile » qui s'est avéré, immédiatement après, complètement inutile, puisque « l'agneau » et « l'ogre »gouvernent le pays, depuis, la main dans la main. Et ce sont les artisans ce cette coalition qui veulent, aujourd'hui, nous persuader de leur hostilité aux islamistes, leurs partenaires stratégiques. Le plus illustre parmi eux ayant assumé le rôle de chef de file à ce niveau, c'est Mohsen Marzouk. Faute de mieux, ils reprennent les anciens arguments, espérant que les Tunisiens oublient ce passé récent et qu'ils mordent à l'hameçon. Ils devraient comprendre, d'une part, que ceux-ci ne sont ni dupes, ni des cobayes pour qu'ils testent leurs nouvelles formations politiques qu'ils fardent d'appellations séduisantes. Car, en dépit de cette foison de partis, la scène politique tunisienne ne supporte pas la présence de plus de trois composantes : les libéraux, les islamistes et la gauche. Il n'y a pas de place pour une quatrième. Donc, si nos « nouveaux missionnaires» désirent proposer des plans de sauvetage, ils n'ont qu'à le faire à l'intérieur de l'une de ces grandes familles politiques dont les structures existent déjà. Il n'y a donc pas lieu d'en inventer d'autres. En termes clairs, ce ne sont pas les partis libéraux qui manquent sur la scène pour en créer un nouveau. Par contre, ce qui fait défaut à leur projet, c'est le fondement idéologique. D'où l'absence d'idées, de plans et de visions. Ce qui lui ôte le statut de parti politique. D'autre part, ils devraient savoir que les Tunisiens ont besoin de voir leur vie, notamment, économique et sociale, ainsi que leur sécurité s'améliorer. Et ce n'est certainement pas un pseudo nouveau parti politique, constitué de surcroît de gens trop ambitieux, trop pressés et trop gourmands, qui va pouvoir résoudre leurs difficultés. La solution réside, de toute évidence, dans la conception de programmes économiques et sociaux qui profitent à tous, qui réparent les injustices et qui châtient les auteurs des forfaits. S'ils sont vraiment soucieux de ces questions de justice et de paix sociale, nos initiateurs n'ont qu'à adhérer à ce projet. A moins qu'ils n'aient d'autres agendas personnels visant à accéder au pouvoir, aujourd'hui, à la faveur de la première crise politique qui éclaterait, ou bien demain, aux prochaines élections qui pointent à l'horizon...


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