Les agents de la douane à Sfax, assurés du soutien général de leurs collègues, se disent déterminés à revendiquer l'activation des accords précédemment conclus avec la direction générale, brandissant la menace d'une escalade jusqu'à obtenir gain de cause. À l'appel du syndicat unifié de la douane à Sfax, les agents se sont mobilisés depuis lundi dernier pour participer à un mouvement de protestation progressif qui aboutira à une marche massive vendredi 11 novembre. Déjà, Salah Garraoui, président du bureau national du syndicat unifié de la douane, a déjà donné le la à ce mouvement en entamant une grève de la faim depuis samedi dernier, avant d'entrer dans une grève sauvage de la faim à partir de minuit, lundi 7 novembre. Le jour même, un cycle de sit-in à durée progressive a été décidé « en réaction, explique-t-il, au refus de la direction générale de la douane de mettre en application le contenu des accords conclus auparavant avec la partie syndicale», et le gréviste de la faim de s'empresser de préciser « Nos revendications professionnelles ne portent nullement sur des majorations salariales et ne coûteront aucun denier à la Trésorerie générale ». Ridha Jaziri, membre et porte-parole du bureau régional du syndicat unifié de la douane à Sfax, dénonce à ce propos ce qu'il qualifie de tergiversations et de manque de sérieux de la direction générale de la douane, annonçant la détermination des agents et des fonctionnaires à tenir bon jusqu'à obtenir satisfaction, c'est-à-dire la concrétisation de leurs revendications légitimes conformément aux procès-verbaux convenus avec le ministère de tutelle qui n'aura à débourser aucun millime pour les satisfaire ». Explication : « La revendication principale concerne la promulgation d'une loi amendant le statut général des douaniers. Du même niveau d'importance, la deuxième revendication porte sur la modernisation des structures de la douane. À ce propos, il y a lieu de rappeler qu'il s'agit là d'une recommandation provenant de l'Organisation mondiale des douanes (OMD), à laquelle la Tunisie a adhéré, en y consacrant un budget de 500 millions de dinars, comme l'a annoncé l'ancien ministre des Finances, Slim Chaker. Mais malheureusement nous nous rendons maintenant à l'évidence : rien n'est encore entrepris en ce sens. Nous avons aussi d'autres revendications matérielles tout aussi légitimes que les précédentes, à savoir la généralisation à tous les agents, sans exclusive, du droit à la part des recettes provenant des P.-V. adressés par leurs collègues, y compris à ceux affectés aux postes frontaliers, la réactualisation de la rémunération des heures supplémentaires qui ont gardé le même niveau depuis 1980. Idem pour la rétribution des opérations douanières. Sans parler du manque flagrant de fournitures de bureautique, qui nous oblige à recourir au système indigne des fonctionnaires de l'Etat. » Ridha Jaziri dénonce également le fait que la direction générale soit gangrénée par la corruption et tient à mettre aussi bien le ministère de tutelle que la direction générale des douanes devant leurs responsabilités au cas où un malheur arriverait à Salah Gaaroui, dont l'état de santé est en train d'empirer des suites de la grève sauvage de la faim qu'il observe depuis lundi dernier.