La nouvelle saison du petit pèlerinage a déjà démarré, mais les Tunisiens ne peuvent pas encore rejoindre les Lieux Saints. Deux contretemps : la nouvelle taxe saoudienne sur le visa et la note d'orientation non encore signée par les ministres des Affaires religieuses et du Tourisme. Pas moins de 60 mille candidats au petit pèlerinage à la Mecque sont passés par les agences de voyages tunisiennes au cours de la saison 2015-2016. La nouvelle saison aurait dû commencer déjà, mais le limogeage du ministre des Affaires religieuses l'a retardée. Entre-temps, les autorités saoudiennes ont décidé pour la première fois l'imposition d'une forte taxe sur les frais de visa. Les propriétaires des agences de voyages s'inquiètent. La taxe en question est importante, elle atteint 1.200 DT et est imposée à partir de la 2e «Omra» effectuée en l'intervalle de trois ans. Montant qu'il faudra ajouter désormais aux frais de visa et de voyage (transport, hôtel ...). «La «Omra» coûtera, ainsi, dorénavant pas moins de 3.200 DT pour les candidats à un deuxième petit pèlerinage et plus. «Avec cette nouvelle taxe, le prix de base du petit pèlerinage équivaudra à la "Omra" de Ramadan, très prisée. Le prix a grimpé et nous ignorons comment le marché va réagir», déclare Dhafer Letaïef, vice-président de la Fédération tunisienne des agences de voyages, inquiet. L'inquiétude des professionnels du voyage n'est pas injustifiée : «La majorité des Tunisiens qui partent en Arabie Saoudite pour la "Omra" sont des "récidivistes" et la nouvelle taxe les concerne», ajoute Dhafer Letaïef. La Malaisie et la Chine ont protesté La décision d'imposer une nouvelle taxe prise par les autorités saoudiennes a été expliquée officiellement, du côté saoudien, par les financements de plus en plus importants consacrés aux travaux d'agrandissement et de maintenance et à toutes sortes de services mis à la disposition des pèlerins et des petits pèlerins, financements par ailleurs alourdis par la chute des recettes pétrolières. Du côté tunisien, à la surprise s'ajoutent la déception des candidats au petit pèlerinage et la crainte des organisateurs de la «Omra» de ne plus pouvoir atteindre la barre des 60 mille petits pèlerins. A la question de savoir si la décision est irréversible, Dhafer Letaïef précise que la mesure concerne tous les pays et toutes les nationalités et pas seulement la Tunisie. «Certains pays ont contesté cette décision, comme la Malaisie et la Chine, surpeuplés, mais il n'y a aucun changement, aucune exception», explique-t-il. On ose croire que le seul point positif dans cette affaire, est le fait que la voie est grande ouverte pour ceux qui n'ont pas encore fait le voyage, puisqu'ils sont exemptés de la taxe. Les agents de voyages dans l'expectative Autre déconvenue : la nouvelle saison de la «Omra» a déjà démarré sauf pour les Tunisiens qui n'ont pas pu encore rejoindre les Lieux Saints. La raison n'a rien à voir avec les organisateurs du voyage : «Les agents de voyages sont prêts, on n'attend plus que l'aval des autorités de tutelle qui doivent donner le coup d'envoi officiel de la saison». Dhafer Letaïef explique qu'une note d'orientation, dans laquelle sont mentionnés les droits et les devoirs de chaque partie concernée par le rite, doit être signée par les deux ministres de tutelle, celui des Affaires religieuses et celle du Tourisme. «Cette note n'a pas encore été signée en raison de la non-nomination d'un nouveau ministre des affaires religieuses», assure le vice-président de la Ftav. Rappelons que le précédent ministre des Affaires religieuses a été limogé par le chef du gouvernement le 4 novembre courant suite à des déclarations jugées maladroites et irrespectueuses des règles diplomatiques.