Les efforts engagés par le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux pour mettre en œuvre le contrat social sont soutenus par le Bureau international du travail Après sa signature en 2013, le contrat social est en passe, trois ans après, de voir le jour à travers l'adoption d'un plan d'action qui esquisse les grandes lignes de sa mise en œuvre. Une conférence s'est tenue, hier, en présence du chef du gouvernement, Youssef Chahed, de Hassine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, de Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, et de M. Peter Van Rooïj, directeur du bureau de l'Organisation internationale du travail au Caire, au cours de laquelle ils ont souligné l'importance cruciale que revêt ce pacte qui va jeter les fondements du nouveau modèle économique et social du pays. Les premiers jalons ont été posés en 2014 puis en 2015, lorsque les trois grands partenaires sociaux ainsi que le représentant du Bureau international du travail s'étaient réunis pour discuter et pour convenir sur les modalités de mise en ouvre du contrat social qui s'articule autour de cinq grands axes, à savoir : la croissance économique et le développement régional, les politiques de l'emploi et de la formation professionnelle», «les relations professionnelles et le travail décent», «la protection sociale» et «l'institutionnalisation du dialogue social tripartite». Les priorités ont alors été identifiées sur la base des besoins dans les domaines économiques et sociaux ainsi que des attentes et des aspirations des jeunes qui ont fait la révolution de 2011 et dans le but notamment de mettre en place une politique de développement durable se basant sur la discrimination positive et garantissant dans le futur une répartition équitable des fruits de la croissance entre les régions. Il a été décidé, à partir de l'identification des grandes priorités dans plusieurs domaines (emploi, éducation, sécurité sociale, retraites,...) d'élaborer un plan d'action servant de base à la mise en œuvre du contrat social et qui devra être examiné et validé par les sous-commissions thématiques tripartites. C'est dans ce cadre que se sont réunies les parties prenantes nationales, les partenaires sociaux ainsi que les représentants du Bureau international du travail (BIT) afin de donner le coup d'envoi de la validation de ce plan par ces sous-commissions qui se sont réunies hier et qui devront poursuivre aujourd'hui leur travail pour finaliser et adopter le plan d'action. Cette conférence a également servi comme occasion pour rappeler les principales dispositions du Pacte de Carthage qui a été signé le 13 juillet dernier. Prenant la parole, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a affirmé que «cette conférence s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du contrat social qui a été signé entre le gouvernement, l'Utica et l'Ugtt et va servir de cadre pour l'évaluation des réunions tenues par les sous-commissions tripartites qui avaient et ont pour objectif d'adopter un plan d'action tripartite en vue de mettre en exécution le contrat social», ajoutant, par ailleurs, que «le projet de loi relatif à la création du Conseil national du dialogue social est déjà soumis au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple. Le gouvernement est attaché au respect du texte de ce contrat, ce qui apparaît clairement à travers la volonté du gouvernement d'instaurer la discrimination positive en faveur des régions, d'encourager les investissements dans les régions dites prioritaires et de consacrer la justice sociale». De son côté, Hassine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt a relevé que «l'institutionnalisation du dialogue social ainsi que la garantie de sa pérennité et de sa régularité au niveau local, régional, sectoriel et national sont de nature à renforcer la transition démocratique et à concilier démocratie politique et démocratie sociale». La présidente de l'Utica, Mme Wided Bouchamaoui, a, de son côté, mis l'accent sur le fait qu'il est temps de mettre au point un nouveau modèle de développement « qui incite à l'investissement et qui génère des postes d'emploi, tout en consacrant l'équité entre les régions. La création du Conseil national du dialogue social est plus que jamais à l'ordre du jour. Les conditions économiques et sociales du pays imposent l'accélération de la mise en œuvre de ce conseil qui contribuera à faire du dialogue un outil permettant de surmonter les crises et les divergences entre les partenaires sociaux et de mettre en place un socle commun pour l'édification de la société de demain, ce qui nous permettra de relever les défis qui nous attendent». De son côté, le directeur du bureau de l'Organisation du travail au Caire a mis l'accent sur le fait que le BIT suit avec intérêt l'évolution du contexte socioéconomique de la Tunisie, affirmant, par ailleurs, que « le processus démocratique avance à grands pas en Tunisie qui représente un modèle de réussite en matière de dialogue social. «La réussite de ce dialogue entre les partenaires sociaux a valu au Quartette le prix Nobel», a-t-il ajouté à ce propos. Afin de soutenir les efforts engagés pour la mise en œuvre du contrat social et consolider le dialogue entre les partenaires sociaux et les représentants de haut niveau du gouvernement, le BIT a, d'ailleurs, alloué, en novembre dernier, une enveloppe conséquente pour promouvoir les efforts communs de tous les partenaires en vue de garantir la réussite et la pérennité de ce pacte social.