Selon les données recueillies par le ministère de l'Education, lors d'une étude menée en 2014/2015, le phénomène de l'abandon scolaire demeure élevé. 106.895 élèves ont quitté les bancs de l'école. Toujours selon le ministère, le taux de décrochage le plus élevé a été enregistré dans les régions de Mahdia (6.781), Kasserine (5.700), Jendouba, (4.935), Béja (3.082), Siliana (2.636), le Kef (2.489). L'abandon scolaire touche davantage les garçons que les filles tous niveaux scolaire confondus (écoles, collèges et lycées). Dans les écoles primaires, le nombre d'élèves (garçons) qui ont quitté l'école est estimé à 3.726 contre 2.296 pour les filles. En ce qui concerne les collèges, 32.760 collégiens (garçons) ont abandonné l'école soit 13,6% contre 15.653 collégiennes (6,8%). Dans les lycées, le nombre de garçons ayant abandonné le lycée est estimé à 31.186 (18,2%) contre 21.296 filles, soit 8,7%. Au total, 67.672 garçons (7%) ont abandonné leurs études contre 39.245 de filles (4%). C'est dans les collèges que le taux d'abandon est le plus élevé. Il est estimé à 55,8%. Les causes de l'abandon scolaire Le phénomène de l'abandon scolaire a diverses origines qui son d'ordre social et économique sans exclure le côté organisationnel de l'établissement scolaire et la gestion du secteur éducatif, responsable aussi de ce phénomène. On note que l'établissement scolaire est responsable de 15% à 25% du phénomène, l'entourage familial (20% et 30%), le modèle sociétal ( 35%) et le modèle économique ( 20%). En ce qui concerne le système éducatif, on estime que l'approche pédagogique (programmes et manuels scolaires) est une des principales raisons qui poussent les élèves à décrocher et à abandonner les bancs de l'école. Outre ces causes, il est a préciser que les conditions économiques, culturelles et sociales, le niveau intellectuel des parents, le chômage des parents, la situation familiale influent énormément sur l'élève. Les responsabilités sont partagées entre les acteurs de la société et ceux du secteur éducatif. Afin de remédier à cette problématique, la société civile, les institutions et les autorités préparent une stratégie nationale qui implique toutes les parties prenantes (les représentants des ministères de la femme, famille, des affaires sociales, de la jeunesse, de l'intérieur, de la justice, de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur) afin de limiter ce fléau. Mécanisme de lutte contre ce phénomène Le ministère de l'Education œuvre à ce titre pour la prise en charge des élèves dont les conditions familiales sont plus ou moins difficiles et qui menacent de décrocher . Il s'agit de leur accorder la priorité dans les programmes de développement social. Par ailleurs, des cellules d'écoute ont été créées dans les établissements scolaires ruraux et des programmes d'accompagnement et de suivi pour les élèves qui ont abandonné l'école sont en cours de réalisation. Le ministère de l'Education a entre autres organisé la campagne nationale « l'école reprend ses enfants » pendant l'année scolaire 2015/2016, qui a abouti à la réintégration de 15 mille élèves. Cette action s'inscrit dans le cadre du plan sectoriel 2015/2016 qui s'est fixé comme objectif stratégique la lutte contre l'échec scolaire et l'abandon précoce.