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Ils ont décidé de quitter l'école
Reportage — Décrochage scolaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 11 - 2016

Les mauvaises conditions familiales, la distance qui sépare les établissements des foyers, le manque de moyens de transport rural sont autant de facteurs à l'origine du ras-le-bol des élèves qui désertent les bancs de l'école
156 élèves ont abandonné leurs études au cours de l'année scolaire 2015/2016. Inscrits au lycée Abou El Kacem Echebbi à Mornag, ils ont décidé de quitter l'établissement pour des raisons diverses. Conditions défavorables, moyens de transport quasi-inexistants... Des causes purement sociales (pauvreté), mais encore, à cause d'une mentalité «arriérée» des parents issus du milieu rural qui n'accordent pas d'importance aux études. C'est une tout autre logique qui règne : les parents forcent leurs enfants à quitter l'école pour travailler comme ouvriers agricoles et rapporter de l'argent à la maison. Conséquences : absentéisme continu, décrochage total et on en passe.
Chayma Mejri, une élève inscrite en deuxième année secondaire, témoigne. Son camarade de classe de l'année dernière, un élève qui a redoublé sa 1ère année, avait une mauvaise conduite vis-à-vis des enseignants et de l'administration. Son indiscipline et son comportement rebelle étaient notamment dus à ses mauvaises fréquentations. Encouragé par ses parents, il a fini par quitter les bancs de l'école et travaille actuellement comme serveur dans une cafétéria, regrette la jeune fille. Quant à Mme Abbasi, enseignante d'histoire-géographie dans ce même lycée, elle insiste sur un autre phénomène aussi désolant. Celui des jeunes filles qui optent pour le mariage et arrêtent leurs études dès l'âge de 15 ans. «C'est leurs parents qui les encouragent malheureusement à faire ce choix », a souligné l'enseignante qui a relevé, par ailleurs, qu'il n'y a pas de moyens pour contacter ces parents. Par contre, l'enseignante s'est rappelée d'une anecdote qui s'est déroulée l'année dernière. Un de ses élèves, inscrit en 3e année Lettres, a quitté subitement le collège. Elle a pris contact avec lui, et l'a convaincu de reprendre ses études après une rupture d'un mois et demi à peu près. Mission accomplie ! Cet élève, dont les conditions sont plus ou moins difficiles, a repris ses études et a réussi son bac, raconte-t-elle.
Les mauvaises conditions familiales, la distance qui sépare les établissements des foyers, le manque de moyens de transport rural, le ras-le-bol des élèves sont autant de facteurs qui jouent un rôle important dans l'ampleur de ce phénomène , poussant progressivement les élèves à décrocher et abandonner leurs études.
Le surveillant général Chawki Hmisa, qui travaille depuis six ans dans cet établissement, témoigne, que le taux général d'absentéisme dans le lycée a atteint 2,5%. Sur un total de 950 élèves, près de 25 élèves s'absentent régulièrement alors que ceux qui ont quitté l'école avant l'achèvement de l'année scolaire sont au nombre de 80. «L'encadrement et l'accompagnement psychologique sont inexistants.
Mais si on détecte un cas d'abandon, l'administration et le corps enseignant essayent de prendre contact avec la famille de l'élève afin que ce dernier reprenne les cours. L'année dernière, nous avons réussi à convaincre 45 élèves de reprendre leurs études dans le lycée», a ajouté le surveillant.
Idem pour le collège Ibn Abou Dhiaf, à El Mhamdia.
Dans cet établissement, les troubles psychologiques et comportementaux décelés chez certains élèves, à l'âge de l'adolescence, sont la principale cause du décrochage scolaire. Cet établissement enregistre d'ailleurs le taux le plus élevé d'abandon scolaire.
Nidhal Hammami est un élève triplant qui a refait trois fois la 7e année de base. Cet élève n'a jamais été régulier dans son cursus scolaire. Dès le collège, l'adolescent manifeste son envie de quitter l'établissement et de poursuivre ses études dans un collège privé. Le jeune garçon a vécu une situation familiale difficile. Après le divorce de ses parents, il est pris en charge par sa grand-mère.
La sensation d'avoir été abandonné par ses parents le déprime et est à l'origine de ses absences fréquentes. Afin de remédier à cela, l'administration du collège n'a pas épargné ses efforts pour le convaincre de reprendre ses études. «Nous avons instauré une cellule d'écoute et faisons appel à une conseillère sociale lorsqu'un cas pareil est détecté», précise le directeur du collège Belgacem Sablaoui.
Et de renchérir : «Nous avons réussi à convaincre 8 élèves de reprendre les cours cette année scolaire. Ils sont tous inscrits à la 7e année de base. Nous essayons de les divertir avec des activités culturelles, sportives et artistiques, afin de les encourager à aimer l'école. Il est à noter, par ailleurs, que le taux de décrochage s'élève à 4% soit 40 élèves sur 800 élèves au total. On enregistre à peu prés entre 17 et 25 absences quotidiennes chez les élèves et une à deux absences continues».
Pareil pour Seifeddine Jebali, triplant lui aussi la 7e année de base. Cet élève a décidé d'arrêter l'école au cours du troisième trimestre malgré les efforts des enseignants, de l'administration pour suivre une formation en informatique. Présente sur les lieux, Mme Rafika, mère de Nacim, a évoqué sa propre expérience: sur un coup de tête, son fils a décidé lui aussi d'abandonner ses études pour devenir mécanicien. Turbulent et dissipé, il s'absentait fréquemment de l'école. Cette parente d'élève a fait appel à l'administration pour l'aider à résoudre ce problème. L'adolescent a finalement renoncé à ses intentions et réintégré son collège.


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