Négociations sur une nécessaire coordination avec les autorités italiennes Plus de 4.200 personnes sont déjà portées disparues en Méditerranée depuis le début de cette année. C'est le bilan le plus lourd jamais enregistré, dépassant ainsi celui de 2015 (3.771). Pourtant, selon l'Unhcr, le nombre des migrants est trois fois moins, cette année, à avoir tenté de rejoindre les côtes italiennes ou grecques. C'est sur ce constat macabre que des associations en coalition civile, baptisée « Boats 4 People » dont le Ftdes, la Ltdh et bien d'autres étrangères, viennent de tirer la sonnette d'alarme. Egalement, sous nos cieux, la mort ou la disparition de nos concitoyens au large de la mer semble être une question subsidiaire qui n'a, jusqu'ici, suscité l'intérêt d'aucun gouvernement post-révolution. Et elle n'a même pas fait l'objet d'un suivi de près. Sauf qu'un semblant de commission interministérielle ad hoc a été constituée à l'arraché en 2015, sans parvenir à ce jour à donner suite aux demandes pressantes de plusieurs familles en détresse. Sa mission d'enquête et d'investigation sur le sort d'environ 500 jeunes tunisiens ayant échoué aux portes de l'Europe n'a pas abouti. Aux côtes de Lampedusa, cette île sentinelle sur laquelle se sont, hélas, brisés les destins de ces rêveurs, trop bercés d'illusions de l'Eldorado. Qu'en est-il du rôle de ladite commission ? Quoi de neuf ? Jusqu'à quand cette affaire va traîner ? A entendre leurs familles, encore livrées à elles-mêmes, souffrir le martyre, l'on pourrait pointer du doigt la nonchalance de l'Etat. Mais, cette coalition « Boats 4 People » semble n'avoir plus cédé aux atermoiements du gouvernement, ni se laisser berner par une fausse politique migratoire européenne vivement, dénoncée. Car, à ses dires « la fermeture de certaines routes migratoires ne fait que favoriser l'ouverture d'autres plus dangereuses», ainsi écrit-elle dans un communiqué commun, tout récemment rendu public. Et d'ajouter que malgré ces chiffres éloquents, l'Union européenne et ses Etats membres continuent de procéder au contrôle des frontières, plutôt qu'aux opérations de sauvetage, faisant fi des énoncés du droit international et humanitaire. « L'agence européenne Frontex, l'Otan ou encore Eunavfor Med ont, en effet, pour mandat principal la lutte contre l'immigration « irrégulière » ou contre les passeurs, désignés comme principaux responsables des morts en mer. Le sauvetage, alors acte obligatoire, n'est de leur ressort qu'en second lieu», fustige-t-on. Cela étant, il y a péril en la demeure. ADN et empreintes digitales trouvés Face à tous ces facteurs contraignants, l'on se pose autant de questions : quel droit s'applique en mer ? Comment la Méditerranée se militarise et quelles en sont les conséquences ? Quelles initiatives pour une Méditerranée plus solidaire ?, s'interroge également « Boats 4 People » dans le même communiqué. A ce niveau, la mobilisation reste de mise. A l'échelle de la Tunisie, rien n'y fait jusque-là. Même pas la réponse à l'appel des familles des disparus, lancé depuis mars 2011. On se rappelle bien que cette affaire avait, maintes fois, défrayé la chronique. En l'absence de réaction positive, elle continue à couver sous la cendre. Son éclatement pourrait être immédiat. Ainsi, dernièrement, il y a eu une réunion avec le ministre des Affaires sociales sur l'évolution de l'affaire des disparus. A ce sujet, M. Abderrahmane Hedhili, président du Ftdes et représenté au sein de la commission, a déclaré, lors de la présentation des rapports septembre-août 2016 sur les mouvements sociaux dans le pays, qu'il faut agir le plus tôt possible. « La commission chargée du dossier devrait coordonner avec les autorités italiennes, sachant que l'on dispose maintenant d'une base de données préliminaires auprès du ministère de l'Intérieur, portant sur quelque 300 analyses ADN et plus de 250 empreintes digitales propres aux disparus». Et de conclure, « tout est là, il ne reste qu'à agir dans le bon sens».