L'ancien arbitre international et père du prometteur Haythem, referee de la dernière finale de Coupe de Tunisie, revient sur un cas qui lui tient à cœur, celui de Mourad Ben Hamza «Pour former un arbitre, il faut attendre de longues années de maturation. C'est pourquoi chaque arbitre qui s'en va laisse inévitablement des traces. Dans la vague de retraits, il y a eu Yassine Harrouch dont le cas est tout à fait ordinaire : il a tenu à raccrocher pour des raisons qu'il connaît avant d'assumer quelques mois plus tard de nouvelles responsabilités, celles de formateur, instructeur, inspecteur ou délégué de match... Il peut ainsi encadrer et former, tout en restant dans la grande famille arbitrale. Si quelqu'un s'en va parce qu'il n'a pas réussi un test physique, le fameux test Warner, peut-on considérer cela une démission ? Il y a, également, le rendement de l'arbitre. S'il vient à baisser dangereusement, peut-on évoquer dans le cas de sa mise à l'écart une démission ? Car il y a des fautes arbitrales qui font mal, qui influent directement sur l'issue d'un match. Là, je ne peux pas compter sur tel ou tel arbitre au niveau de l'élite. Peut-être bien est-il valable pour siffler dans un championnat de L3 ou régional. Le cas de Mourad Ben Hamza reste le plus important. Il appartient depuis quelques saisons au cercle fermé des meilleurs arbitres, ceux qui donnent satisfaction. Il enseignait la saison dernière dans les écoles de formation des arbitres. Il n'a pas été retenu cette saison dans ces écoles, et il a visiblement mal pris la chose. Il aurait dû éviter toute précipitation. On aurait bien pu le charger d'enseigner ailleurs. Ben Hamza n'a nullement fait l'objet d'aucune manœuvre que ce soit. Tout au plus, avons-nous choisi d'engager de nouvelles figures au sein de l'école de formation, genre Youssef Sraïri et Slim Belakhouas. En fait, l'arbitrage reste une passion, un sacerdoce, à la limite une drogue. On ne peut pas décrocher comme cela, pour si peu de chose. Je crois que Ben Hamza a fait preuve de précipitation. Nous avons discuté avec lui des moindres détails de cette histoire. Au début, il s'était montré compréhensif avant de rompre de nouveau les amarres. Nous perdons là malheureusement un précieux sifflet qui aurait pu nous servir encore pour trois ou quatre saisons. Quant à Abdelhamid Hachfi, il aurait pu revenir progressivement après sa mauvaise prestation lors du match ASM-CSS. Nous l'avons suffisamment aidé, parfois au mépris des critères établis. Et c'est dommage!».