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Les rires de Saïda
Hommage

Saïda Sarraï, actrice, a rendu le dernier soupir le 6 novembre 2016, à l'âge de 37 ans.
Elle avait tous les courages, Saïda. Et d'abord celui de croire qu'il faut suivre son étoile. Oh, elle n'y mettait ni platitude ni arrogance ! Plutôt de l'inconscience, de l'enthousiasme, voire de la naïveté. Car sa révolution à elle était fraîche et joyeuse. «Le vrai moteur, c'est le désir», disait-elle à M. Moncef Souissi (qui la rejoindra dans l'au-delà le même jour, à quelques heures d'intervalle, rongé par le même mal), un soir de folie dans la capitale qui chantait et dansait sa première nuit de liberté. «Si les scénarios sont indigents ou si l'on n'est pas dirigé par l'un des monstres sacrés de la scène tunisienne, il faut tout sortir de soi. Ce qui use un acteur», disait S. Sarraï. Elle a aimé le théâtre d'une passion déraisonnable, démesurée. Mais c'était sa seule façon d'aimer. Son énergie, la précision de son jeu ont séduit les metteurs en scène les plus divers, à telle enseigne que nombre de réalisateurs égyptiens, syriens et originaires des Etats du Golfe l'invitaient régulièrement à jouer dans des sketchs ou des soaps, à l'instar de «Wadaan lel madhi» (Adieu le passé) et «El Makarid» (les jaloux).
En Tunisie, ses premiers pas sur scène, Saïda les fait au sein de la troupe de la ville de Sfax, sous la direction de M. Abdelhamid Jlili. Exigeante, enthousiaste, notre talentueuse comédienne va vers les rôles les plus variés. Elle a joué notamment dans «Hout el Barr» (les poissons de la terre ferme) de M. Béchir Mannaâi, «Kerch el ghaba» (Au cœur de la jungle) d'après un texte de M. Mokdad Maâzoun, et «Laylet al Ores» (la nuit de noces) aux côtés de M. Moncef Lazaâr.
Et puis, il y eut la consécration. Saïda (comme son nom l'indique) était aux anges quand elle s'est vu attribuer le prix de la meilleure actrice (au festival national du théâtre à Kairouan) pour son rôle dans la pièce «Sabaâ sbeya fi gasbeya» (sept vierges dans une tourelle) de Mme Dalila Meftahi. Saïda a été magnifique tout au long de cette adaptation, frémissante et, à chaque instant, touchée par l'aile de la mort. De fait, notre brillante actrice est montée sur scène juste après une séance de chimiothérapie. Tout un travail discret, dont la modestie fait le prix. Qui est inestimable. La classe, la vraie.
Cette «femme et demie» (comme disait le poète Sghaïr Ouled Hmed) a, par ailleurs, interprété magistralement (bien qu'atteinte d'une paralysie du plexus brachial !) le personnage d'El Kahéna dans le monodrame éponyme de M. Saber Hammi. Ce faisant, elle a donné à tous ceux qui l'ont côtoyée une grande leçon de courage et de dignité.
Dans la dernière représentation théâtrale à laquelle elle a pris part, en l'occurrence «Edhib el alif» (Le loup apprivoisé), feu Saïda Sarraï est parvenue à apprivoiser le méchant loup pour les beaux yeux de son public enfantin. Mais, en dépit de son moral en acier trempé, elle n'a pas pu apprivoiser plus longtemps son cancer du sein. En juin dernier, l'état de madame Saïda s'est dégradé sensiblement. Elle, si fraîche et belle, rose et pulpeuse, avec ses yeux d'enfants sous ses cheveux soyeux ! Attaquée de l'intérieur, minée, dévorée par un crabe noir. Là, le courage ne suffisait plus.
Elle y ajouta sa dernière arme : la dérision, l'humour, seule ressource et seule distance possible contre le mal absolu.
Je ne raconterai pas ce dernier combat qui pourtant hantera longtemps les nuits de ses fans, de ses collègues et de ses proches qui s'étaient trouvés dans l'impossibilité de collecter à temps les 300.000 dinars nécessaires pour financer sa prise en charge dans une clinique française. Elle n'avait pas aimé. «Sauve-toi !», répétait-elle souvent quand elle se glissait dans la peau du personnage de Fadhila (qu'elle a incarné dans «Awdet al menyar»). Sauve-toi par le sourire lorsqu'on souffre trop, par les réparties décapantes lorsque les cheveux tombent. Ris, pour ne pas pleurer. Saïda s'est sauvée. Nous reste son exemple, à admirer. Son souvenir, à aimer. Acta est fabula.


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