A travers l'œuvre de leurs entraîneurs, Dridi et Khatoui, qui se lancent visiblement sur les traces de ceux qui tiennent le haut du pavé, à travers l'exploit de leurs joueurs, qui se rapprochent de la brigade d'exception, le SG et l'USBG galopent au maximum de leurs moyens. On la sent venir, la traditionnelle question, maintenant que certaines équipes, peu habituées à jouer les premiers rôles, se revendiquent dans la peau de prétendants : où situer ce nouveau phénomène, notamment comparé à ceux qui l'ont précédé? C'est souvent dans les contextes les plus favorables que des équipes comme Ben Guerdane et le Stade Gabésien, aux moyens et aux ressources limités, se révèlent. Mais c'est dans les matches chocs et les missions difficiles qu'elles s'épanouissent encore davantage. C'est ce que la vie sportive nous enseigne d'une façon générale. Mais c'est tout particulièrement le cas du SG qui revient de loin après avoir été mené sur un score souvent difficile à rattraper (3-0). La Tunisie, et pas seulement des sports populaires, n'aime rien moins que les grands rebondissements, les contrecoups, la renaissance. Comparer et classer n'a plus de grande signification. Encore moins opérer des hiérarchies, mais plutôt jeter des ponts entre les époques, confronter les protagonistes... Dans sa revendication de nouveau statut, le Stade Gabésien est en train d'acquérir une vraie philosophie de jeu et une structure de club stable, avec un système clairement défini et un style qui lui soit propre et assumé par tous. Les joueurs et leur entraîneur, Lassâad Dridi, ont plus que jamais envie d'aller loin et tout faire pour y arriver. La force de l'équipe réside dans l'équilibre et l'efficacité. Il lui arrive souvent de fonctionner à l'affectif, comme toutes celles qui s'épanouissent sur le terrain, mais avec la rigueur du résultat. On le sait de plus en plus, à Gabès, il y a un lot d'émotions à nulles autres pareilles. Les images se bousculent, les impressions se superposent, les moments forts s'imposent... Dans la compétition actuelle, il y a des équipes qui ont visiblement gagné du temps. Ben Guerdane fait partie de celles qui sont en train de vivre quelque chose de magnifique, même si elle ne sait pas encore de quoi sera fait demain. Mais, ce qu'elle a déjà accompli lui montre quelque part le chemin qu'il lui reste à faire. Son classement actuel, deuxième dans la poule A avec le CSS, prouve qu'elle est prête à affronter un nouveau challenge. Ces deux équipes vont de l'avant, tout en continuant à imposer ce condensé de fraîcheur et de rigueur qui fait à la fois leur force et leur charme. Et si elles n'hésitent pas à dégager un tel enthousiasme, c'est parce qu'elles ne manquent pas à chaque fois de mesurer les défis auxquels elles sont censées faire face. D'ailleurs, tout ce qu'elles revendiquent s'inscrit dans la constance et la régularité. Logique d'un itinéraire Depuis qu'ils ont commencé à ambitionner quelque chose de particulier dans la nouvelle version du championnat, le SG et l'USB se sont orientés vers la continuité et l'authenticité. Ici et là, la star, c'est l'équipe. C'est peut-être cela le secret de leur réussite. L'esprit de groupe, la solidarité entre les joueurs, ça fait gagner. On a rarement vu Lassâad Dridi et Chokri Khatoui se plaindre de quoi que ce soit. L'arbitrage, l'absence de joueurs, le manque de moyens n'ont pas de place dans leur discours. Il y a ainsi tant de promesses chez ces deux équipes. Recomposées, elles en prennent de plus en plus la mesure. Le jeu qu'elles préconisent et les ambitions qu'elles nourrissent renvoient l'image d'équipes capables de tous les exploits. Elles portent de ce fait l'espoir renouvelé de celles qui n'hésitent pas à faire face à la hiérarchie des prétendants habituels, A travers l'œuvre de leurs entraîneurs, qui se lancent visiblement sur les traces de ceux qui tiennent le haut du pavé, à travers l'exploit de leurs joueurs qui se rapprochent de la brigade d'exception, le SG et l'USBG galopent au maximum de leurs moyens. Il serait préférable cependant qu'ils soient épargnés des vaines comparaisons, fussent-elles embellies ou altérées. Mais nous continuons à croire, et quelque part à souhaiter, qu'une rivalité au sommet est toujours préférable à la domination d'une seule équipe. L'opposition que cela peut susciter est une bénédiction pour le football. Certes, on peut toujours discuter du mérite des uns et des autres, de l'impact d'un palmarès, mais il y a des données qui ne souffrent pas la contestation. Ce n'est pas tout. Il est temps de ne plus parler de surprise. Ceux qui pensent au coup de théâtre, et qui manifestent de la stupéfaction au moindre exploit des équipes considérées de deuxième rang, se trompent. Chiffres et parcours à l'appui... D'une épreuve à l'autre, d'une étape à l'autre, voilà deux équipes qui prennent au fur et à mesure une plus grande dimension et annoncent l'émergence d'une nouvelle race de joueurs tout-terrains. L'on ne s'étonne pas qu'elles font partie aujourd'hui du peloton de tête. Cela défie de nombreuses logiques. Mais pas celle du jeu, de l'inspiration et de la créativité, sensibles à l'effort, au courage, au dépassement, à la solidité et à la détermination de tout bord.