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Une brigade d'exception...
Montée en puissance du CAB et de son entraîneur Kanzari
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 09 - 2012

A travers l'œuvre de son entraîneur, qui se lance sur les traces de ceux qui tiennent le haut du pavé, à travers l'exploit de ses joueurs qui se rapprochent de la brigade d'exception, le CAB galope au maximum de ses moyens.
On la sent venir la traditionnelle question, maintenant que le CAB est à la tête du classement: où situer le phénomène cabiste au panthéon du football tunisien, comparé à ceux qui l'avaient précédé?
Pas de vaines comparaisons, voulez-vous, fussent-elles embellies ou altérées. Et constatons qu'une rivalité au sommet est toujours préférable à la domination d'une seule équipe. L'opposition que cela peut susciter est une bénédiction pour le football. Certes, on peut toujours discuter du mérite des uns et des autres, de l'impact d'un palmarès, mais il y a des données qui ne souffrent pas la contestation.
A sa façon, le CAB n'incarne pas seulement le présent et l'avenir, il ressuscite, à travers ce qu'il laisse aujourd'hui entrevoir, le passé. Il faut dire que pour rejoindre la cour des grands, l'équipe a dû acquérir une vraie philosophie de jeu et une structure de club stable, avec un système clairement défini et un style qui lui soit propre et assumé par tous.
Le CAB a gagné du temps. Ses joueurs ne l'ignorent pas. Ils sont en train de vivre quelque chose de magnifique, même s'ils ne savent pas encore de quoi sera fait demain. Mais ce qu'ils ont déjà accompli leur montre le chemin qu'il leur reste à faire. Comme ils n'ignorent pas aussi que leur entraîneur est certainement pour beaucoup dans ce qui leur arrive.
Logique d'un itinéraire
Voilà un entraîneur qui sait vivre avec des convictions qu'il a réussi à faire partager avec les joueurs et à mettre en application tout ce que le football lui avait appris. Et ça tient incontestablement la route.
Kanzari avance résolument dans la profession et bouscule au besoin l'ordre établi, à la vitesse d'un entraîneur décidé à réussir. Cela témoigne d'une personnalité affirmée et d'un caractère bien trempé. Avec lui, le CAB est en train de surfer sur la vague des succès. Ce n'est pas tout. Il ne veut pas que l'on parle de surprise. Il pense que ceux qui qualifient son équipe de révélation de la saison se trompent. Chiffres et parcours à l'appui : « D'un point de vue objectif, notre parcours n'est pas surprenant. Nous nous maintenons sur une courbe ascendante. Le CAB est l'une des rares équipes à avoir réussi à prolonger les résultats positifs deux saisons de suite. »
Avec le CAB, Kanzari incarne ainsi le genre d'entraîneur toujours prêt à affronter un nouveau challenge. Il va de l'avant tout en continuant à imposer ce condensé de fraîcheur et de rigueur qui fait à la fois la force et le charme de son équipe. Et si sous sa conduite, l'équipe cabiste dégage un tel enthousiasme, c'est parce qu'ils ne manquent pas à chaque fois, lui et les joueurs, de mesurer le chemin qui reste à faire. Il ne suffit pas d'être bon dans un seul match, mais surtout dans tous les autres. Depuis qu'il avait commencé à ambitionner le titre, le CAB s'est reconverti dans une mécanique de précision, où tous les rouages doivent fonctionner parfaitement en même temps. A Bizerte, la star, c'est l'équipe. Et c'est mieux ainsi. C'est peut-être cela le secret de la réussite de l'équipe. L'esprit de groupe, la solidarité entre les joueurs. Tout cela, ça fait gagner. On a rarement vu Kanzari se plaindre de l'absence de tel ou tel joueur, au contraire des autres entraîneurs. Il lui est arrivé de lancer dans le bain des joueurs appartenant même aux catégories des jeunes et le rendement de l'équipe ne s'en était point ressenti. Au contraire...
Dans ses différentes prestations, le CAB donne ainsi l'impression de ne pas se priver de l'équilibre et de la justesse du jeu souhaités, de la solidité nécessaire, de la force mentale indispensable dans le combat, de l'impact physique désiré dans les grands rendez-vous ou bien dans les matches ordinaires. A chaque fois, l'on ne manque pas de relever l'œuvre de son entraîneur, qui se lance sur les traces de techniciens qui tiennent le haut du pavé, et le mérite de ses joueurs qui se rapprochent de la brigade d'exception.


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