La Tunisie ne sera plus jamais une terre d'installation ou de transit pour les migrants en situation irrégulière. C'est ce qu'a affirmé le général de brigade Houssem Eddine Jbebli, porte-parole officiel de la direction générale de la garde nationale. Dans une déclaration aux médias, jeudi, il a précisé que l'opération de démantèlement des camps de migrants subsahariens se poursuit sans relâche, accompagnée de la stérilisation systématique des sites évacués. Concernant la délégation d'El Amra, plus précisément à Henchir El Karkeni, plus de 2 500 migrants en situation irrégulière ont été recensés. Pour ce qui est de la délégation de Jebeniana, à Henchir Ouled Hmed, les autorités estiment leur nombre entre 800 et 1 000. Le démantèlement de ces camps a débuté au courant du mois d'avril. Le porte-parole a saisi l'occasion pour saluer l'action coordonnée des forces de sécurité, des services de santé, de la protection civile et du Croissant-Rouge tunisien, soulignant leur professionnalisme et leur humanité dans la gestion de cette opération. Selon lui, cette gestion exemplaire démontre que la Tunisie a donné « une leçon en matière de traitement humanitaire des migrants et de respect des droits de l'homme ». Il a notamment cité l'accompagnement médical des femmes enceintes, transférées vers les hôpitaux pour y recevoir les soins nécessaires. S'agissant du retour volontaire des migrants vers leurs pays d'origine, le porte-parole a indiqué que nombre d'entre eux ont exprimé leur souhait de repartir et se sont inscrits auprès de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il a assuré que les autorités tunisiennes ont tout mis en œuvre pour faciliter leur déplacement à Tunis, où se trouve le siège de l'OIM. Jusqu'à présent, six camps dits « anarchiques » ont été démantelés dans les régions d'El Amra et Jebeniana, regroupant environ 9 000 migrants. Le porte-parole a précisé que d'autres opérations sont encore en cours. « Cette opération illustre parfaitement les efforts déployés par l'Etat tunisien, ainsi que sa détermination à empêcher le retour de ces migrants dans les deux régions concernées », a-t-il martelé. De son côté, Chafik Jamoussi, propriétaire du terrain de Henchir El Karkeni à El Amra, a salué les efforts des unités sécuritaires, toutes catégories confondues. Il a expliqué que son terrain, d'une superficie de plus de cinq hectares, est destiné à la production agricole, notamment oléicole, et que des migrants en avaient pris possession depuis plusieurs années. Il a indiqué avoir déposé plusieurs plaintes auprès du poste de la garde nationale d'El Amra afin de récupérer sa propriété. Pour leur part, des migrants subsahariens interrogés par l'agence TAP ont exprimé leur volonté de retourner dans leur pays d'origine, invoquant les conditions de vie extrêmement difficiles en Tunisie. Ils ont déclaré avoir rejoint ce pays avec l'espoir de pouvoir franchir l'Europe, travailler et sortir leurs familles de la misère. L'opération s'est déroulée en présence du secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, chargé de la sûreté nationale, Sofiene Bessadok, ainsi que des directeurs généraux de la garde et de la sûreté nationales, accompagnés de plusieurs hauts responsables du ministère de l'Intérieur.