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Donner un signal fort à la reprise des investissements et des emplois
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 11 - 2016


Par Abdelkader KACEM *
La vie est un écho de ce qu'on fait. Elle serait une image de ce que nous sommes. Elle correspond exactement à nos actes et gestes quotidiens. Certains disent que «la vie est vraiment simple, mais nous insistons pour la rendre compliquée». En fait, réellement, la sagesse veut que l'on soit constructif pour apporter une contribution simple tous les jours, chacun selon ses capacités, afin d'édifier une nation forte capable de donner une place et un rôle adapté à chacun. Cela est de nature à créer un environnement positif dans l'objectif d'édifier une population équilibrée adhérant aux valeurs du travail sérieux, à la solidarité, au partage des fruits de la croissance et au respect réciproque pour favoriser notre pouvoir d'achat, promouvoir la paix et créer les conditions de la prospérité partagée. Pour avancer régulièrement et ne pas gaspiller inutilement sa vie, beaucoup de nations sont à l'œuvre d'une démarche d'ensemble constructive qui se veut concrète moyennant une écoute, des gestes de soutien et des faits positifs concrets. L'expression anglaise «Don't talk, juste act. Don't say, just show. Don't promise, just prove» qui propose des faits et des actes constructifs se traduisant réellement par une impulsion continue des investissements et des améliorations dans la vie de tous les jours est bien adapté à nos besoins d'aujourd'hui et au contexte d'ensemble que nous vivons. Elle serait l'occasion d'une prise de conscience pour appuyer la conférence internationale sur l'investissement qui se produira à Tunis au début de la semaine prochaine. Ça sera, inchallah, l'élément le plus attendu pour donner une sérieuse impulsion à la motivation de nos enfants dans l'attente d'un emploi.
La Tunisie, de nature progressiste, semble avoir passé beaucoup de temps dans les discussions, contrairement à son habitude, en vue de mettre en place une démarche de développement constructive et démocratique profitant à tous ses enfants. Concrètement, ces retards nous pénalisent tous et se traduisent dans notre vie de tous les jours par un quotidien plus difficile du fait des contraintes courantes, des prix plus chers à cause du recul de la productivité, des investissements en baisse suite à la crise sociale qui se prolonge, des emplois moins nombreux en raison d'une croissance plus faible, une situation extérieure moins forte en raison de la chute de la monnaie nationale, des comptes extérieurs en déficit du fait de l'augmentation des dépenses de l'Etat et une stabilité appelant à la concorde moyennant davantage de cohésion et d'entente nationale.
En fait, l'avancement progressif et continu des actions est jugé fort constructif pour l'avenir lorsqu'il n'est pas entravé par des contraintes à répétition même si les résultats sont imparfaits ou comportent une marge d'erreur-risque. Il est de loin préférable à l'inaction et l'hésitation car au parcours on peut ajuster et réparer les situations inappropriées et avancer par étapes successives. Au final, on peut aboutir à des situations satisfaisantes qui donneront satisfaction à tout le monde. Concrètement, cela se traduit par des gains généralisés comme le souligne le proverbe suivant «Si tu essaies, tu as une chance de gagner. Si tu n'essaies pas, tu as déjà perdu». L'immobilisme, l'inaction et les discussions qui n'aboutissent pas sur des conclusions constructives seraient au contraire facteurs de régression et de recul social. Les résistances à répétition qui freinent les lois et empêchent la société d'évoluer et d'avancer sereinement menacent la démocratie, démoralisent la société, handicapent la croissance et donnent une image inappropriée sur le pays qui bloque les investissements extérieurs créateurs d'emplois et de croissance.
Ce que l'on renvoie nous revient
Le proverbe français dit «la vie est un écho, ce que tu envoies, te revient». C'est très vrai en principe, la vie est à la mesure des actions et des efforts de chacun, celui qui sème récolte. En fait, plus des actes sont importants et adaptés, mieux c'est pour la nation et ses enfants. En effet, ce que nous vivons de bien ou de moins bien depuis six ans est, en gros, le reflet des discussions franches qui soulèvent naturellement des critiques et parfois des tensions inhabituelles. Aujourd'hui, le contexte a profondément changé. Le peuple tunisien prend conscience qu'il n'a pas intérêt à retarder davantage les discussions pour résoudre ses problèmes. Et beaucoup de pays puissants dans le monde sont convaincus maintenant du modèle démocratique tunisien et seraient, d'après ce même journal, déterminés pour appuyer la démocratie naissante en Tunisie et soutenir nos institutions, car nous avons fait la preuve au monde du positivisme par notre dialogue constructif, les changements politiques successifs réussis et l'ouverture croissante sur le monde trouvent à chaque fois une issue constructive ouvrant sur de nouvelles possibilités d'entente et de concorde.
Si une minorité avait des volontés de nuire, le plus grand nombre de citoyens, avec les institutions, militaient sans relâche pour faire face au quotidien difficile et maintenir la nation debout en attendant que les choses changent positivement. Certes, le contexte était difficile empêchant de tout réussir en même temps. C'est normal, car dans la vie, il faut aussi prévoir une place pour les obstacles et les contretemps. Mais, aujourd'hui, cette page est sur le point d'être tournée ouvrant en force sur de nouvelles opportunités et annonce de beaux jours dans l'espoir de récompenser les sacrifices nationaux des personnes et des institutions. En effet, nos partenaires extérieurs dont l'Allemagne, la France et les institutions européennes proches de nous étudient un ensemble de mesures pour appuyer les investissements et la croissance nationale tunisienne et soutenir, en même temps, les institutions démocratiques de nature à donner l'exemple aux pays en besoin et asseoir désormais les rapports humains sur des bases plus saines.
De ce fait, il nous appartient aujourd'hui de regrouper toutes nos forces pour un même objectif visant à soutenir la nation, encourager les investissements, créer des emplois et garantir l'avenir de nos enfants. Cela revient à donner aujourd'hui un signal fort à la conférence internationale pour l'investissement du 29 et 30 courant par l'accueil chaleureux des invités et le retour au travail sérieux et à la concorde nationale pour encourager les initiatives et renforcer la confiance des investisseurs étrangers et nationaux. Une fois gagnée cette étape difficile, il serait possible d'apporter davantage d'équilibre pour satisfaire les exigences en instance tant sociales, économiques, sécuritaires, touristiques, etc. progressivement. En effet, l'histoire prouve que les grandes nations sont construites par la volonté des peuples grâce à la patience, la persévérance, au partage des efforts, des ressources et aux sacrifices des citoyens. C'est le cas de beaucoup de pays prospères dont l'Allemagne réunifiée en 1990 au bout d'une année seulement. Pour la Tunisie, ce petit pays offre aussi, par nature, les conditions d'une unité nationale inébranlable. Il trouve ses pleines capacités dans la solidarité coutumière de ses enfants au travail, car les potentialités nationales sont importantes et capables de fournir une source de vie honorable à chacun. Il nous appartient simplement de retrouver le chemin du travail sérieux, de la confiance, de l'espoir, du respect réciproque et de la stabilité sociale pour honorer toute la nation.
Accepter de semer les graines avant de récolter les fruits
Notre niveau de vie moyen a certes besoin d'amélioration pour satisfaire les exigences d'une vie rendue coûteuse et plus diversifiée. D'autre part, le Tunisien est ambitieux cherchant sans cesse à vivre dignement dans de meilleures conditions. Mais cette exigence ne peut être satisfaite réellement de manière saine que grâce à l'effort, à la productivité interne et à la qualité de nos prestations. En effet, seul le couple productivité-qualité est capable de baisser les prix, faire durer l'usage des biens et améliorer en conséquence le pouvoir d'achat des consommateurs entraînant au parcours l'augmentation indirecte des revenus des familles et des travailleurs. La performance économique conséquente induit automatiquement une augmentation des exportations et une baisse des importations, du fait de l'évolution de la productivité interne, qui se traduisent conjointement par plusieurs indicateurs positifs. Cette double conjonction se traduit concrètement par une meilleure situation de la balance commerciale (davantage de devises) qui se répercute directement sur la valeur de notre monnaie. L'amélioration de la valeur de la monnaie rendra les prix à l'importation beaucoup moins chers qu'auparavant. En même temps, le revenu de nos exportations serait de loin plus important. Ces mêmes paramètres améliorent la performance des entreprises et diminuent en conséquence le coût de la dette (on payera moins en monnaie nationale), ce qui permet à l'Etat de trouver de meilleures ressources pour financer les infrastructures nationales et le développement national. Au total, ainsi la vie deviendra beaucoup moins chère pour tous, sinon n'augmentera que faiblement.
Cette logique simple (performance productive-services), démontrée ailleurs, est de loin préférable à une augmentation de salaire en l'absence d'une productivité nationale suffisante, car autrement le coût serait triplement supporté par la nation. D'abord, par le salarié qui sera confronté à des prix sans cesse augmentés sur le marché du fait d'une inflation croissante (une productivité en recul et une demande en hausse). Ensuite, par les entreprises qui seront obligées de subir les coûts doublement. Une fois, du fait des matières premières (intrants importés) rendues plus coûteux et une seconde fois du fait du relèvement des salaires (qui représentent en moyenne 50% des charges des entreprises). Et enfin, par l'Etat du fait du recul des prélèvements fiscaux et de la dégradation des comptes extérieurs. En fait, l'augmentation salariale ne se répercute positivement sur le pouvoir d'achat des travailleurs qu'à la condition d'une performance économique supérieure, qui devait maintenir les prix ou les augmenter de façon moindre par rapport à l'évolution des salaires pour autoriser une amélioration du pouvoir d'achat. Autrement, il y aurait une augmentation des deux côtés qui anéantirait toute amélioration ultérieure (à la fois du pouvoir d'achat et de la productivité). D'ailleurs, l'augmentation vertigineuse des prix dans les transactions de tous les jours, la chute de la valeur du dinar, le recul de l'emploi, le déficit des comptes extérieurs, etc. sont la résultante indirecte de ce phénomène inflationniste.
Ce que nous donnons, nous pourrons l'obtenir
Rien ne se perd, tout se transforme, disait l'adage. En fait, objectivement le relèvement de l'effort au travail autorisera au moins quatre possibilités d'amélioration méritée. D'abord, par la baisse des prix sur les marchés du fait d'une productivité augmentée et donc la possibilité d'acheter beaucoup plus de biens par un même revenu (l'augmentation de l'offre baisse automatiquement les prix). Ensuite, par une augmentation du rendement des entreprises, ce qui ouvrirait sur des possibilités d'amélioration des statuts et des revenus des travailleurs, moyennant en plus davantage d'emplois nationaux. Puis, par des possibilités d'échange avec l'extérieur (de biens et de personnes) ce qui permettrait de répondre aux besoins nationaux de façon beaucoup plus grande et diversifiée (car en période de crise, il y aura pénurie même dans des produits de base) . Et finalement, tout cela aura un impact majeur sur la monnaie nationale qui se trouve améliorée autorisant au parcours moins de transfert de devises à l'extérieur et davantage d'équilibre des comptes extérieurs de la nation, ce qui se répercute positivement sur tous les secteurs nationaux par une meilleure performance-rendement.
Ce que l'on voit dans les autres existe en nous
Il est important qu'on prenne conscience de notre réelle dimension évaluée sur de longues années. En fait, au total, nous ne sommes pas loin des performances économiques extérieures. Les possibilités d'investissement, de production et d'emploi dans notre pays sont prometteuses et ne demandent que de la compréhension, la solidarité et l'engagement professionnel pour réussir. La Tunisie et ses travailleurs, bien appréciés de l'extérieur depuis toujours, ont encouragé plusieurs investisseurs-secteurs de diverses nationalités trouvant les conditions d'une activité stable, rentable et soutenue. Aujourd'hui, ces investisseurs étrangers nombreux, motivés par notre histoire constructive et paisible, reviennent en force s'appuyant sur l'ambition nationale, l'engagement des populations actives, l'amélioration attendue des indicateurs économiques et le dialogue constructif des acteurs nationaux ayant stabilisé la nation dans les moments difficiles et soutenu encore la productivité, l'emploi et la marche de la Tunisie vers une démocratie irréversible, la croissance saine et la stabilité durable.
Il nous appartient aujourd'hui encore de donner un signal patriotique fort, à l'occasion de la conférence internationale sur l'investissement par un slogan du type «La Tunisie solidaire et travailleuse soutient ses partenaires étrangers». Il convient dans ce cadre de prendre conscience de nos capacités multiples, de nous engager professionnellement pour construire notre nation durablement, de donner un gage aux générations pour leur léguer un héritage suffisant, de laisser des traces constructives pour l'histoire, afin d'honorer les martyrs et toutes les personnes qui ont œuvré pour relever le drapeau national, défendre la patrie afin de rehausser l'image de nos enfants parmi les nations réussies, travailleuses, solidaires, courageuses et dignes de respect. Que Dieu, le Miséricordieux, soit toujours de notre côté.
* (Cadre bancaire retraité)


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