Avec une fin de saison aussi chaotique, le CA de Bettoni tentera de sauver les meubles en ramenant une qualification de Monastir. Plus que la tactique, c'est la réaction du groupe qui va compter. La Presse — Il a suffi du frustrant faux pas au derby tunisois pour que le CA retrouve ses habituels réflexes des dernières saisons : un effondrement collectif et la crise qui s'est déclenchée vite et fort avec un conflit fratricide qui dépasse toutes les limites. Les visages auront changé, le casting des joueurs et du staff aussi, mais l'ambiance et les facteurs d'échec sont restés les mêmes dans ce club populaire. Le CA se trouve en cette fin de saison exactement dans la même situation d'il y a une année : un championnat mal terminé et un déplacement à Monastir en coupe. À l'époque, l'effectif était moins garni et les moyens étaient moindres et c'était Faouzi Benzarti à la barre qui l'a emporté. Cette année, il est de l'autre côté avec l'envie d'aller en coupe avec son USM. Alors, quel visage de ce CA de Bettoni qui cale avec ses joueurs ? Plus que les questions tactiques, c'est le côté psychologique qui demeure le facteur-clef et en même temps la grande ambiguïté. Parce que d'après les derniers matches, le CA est une équipe déboussolée et quasi résignée qui n'a pas le mental et la motivation de gagner. Et aujourd'hui, les équipiers de Garreb vont devoir se comporter autrement sur le terrain. Une sorte de réaction d'orgueil est attendue pour défendre l'image du club et atténuer la colère des supporters. En coupe, les préjugés sont souvent trompeurs. Les Clubistes, qui partent en mauvaise posture, ne sont pas favoris sur le papier. Et c'est peut-être quelque chose qui peut les secouer et les aider à surprendre une USM qui joue à domicile. Encore des changements Toujours aussi obstiné à expérimenter des choix et des joueurs à chaque partie, Bettoni ne devrait pas changer de devise. Il va opérer des changements par rapport au dernier match face à l'ASG, du moins pour quelques postes. Le retour d'Ahmed Khelil est attendu dans le poste de milieu défensif axial. Même si Simakula a aussi des chances de jouer si Bettoni change d'avis et décide de les associer (pour l'entraîneur français, l'association des deux joueurs n'est pas envisageable). En défense, on devrait s'attendre à voir presque les mêmes éléments. Peut-être bien une indécision au poste des latéraux entre Shili et Téné, ainsi que Zaâlouni et Bouabid. En milieu et en attaque, les Glalech, Laâbidi, Mesmari vont-ils être reconduits ? Pas nécessairement, Garreb pourrait être une carte d'entrée au poste d'avant-centre. D'ailleurs, l'attaque reste le maillon faible de l'équipe en cette fin de saison : peu d'occasions créées et également tant de ratages devant les buts. Ait Malek et Khadhraoui, en baisse terrible de forme, vont-ils pouvoir se ressaisir contre l'USM ? En tout cas, ce sera le 4-3-3, mais côté choix de joueurs, l'entraîneur français va décider à la dernière minute. Avec des cartes surprises peut-être en attaque par rapport au dernier match. Contre l'USM, c'est un match de coupe qui a besoin d'un long souffle, de beaucoup de patience, de solidité mentale. Une occasion sûrement de rebondir et d'éviter de s'enliser. Ça demande, en premier lieu, des joueurs enthousiastes et sobres, même si l'ambiance autour de l'équipe est des plus moroses. Mais qui sait...