23% des jeunes Tunisiens souffrent de surpoids, d'obésité et de maladies chroniques (diabète et hypertension artérielle) causées par leurs habitudes nutritionnelles. 26.741 étudiants du Campus universitaire — de Tunis-El Manar — ainsi que l'équipe du restaurant universitaire ont été sensibilisés aux bonnes pratiques alimentaires. Les travaux du projet «La santé des jeunes en Méditerranée : programme d'action autour de l'alimentation des étudiants en Tunisie» ont été clôturés tout récemment à Tunis, lors d'un séminaire qui s'est étalé sur deux jours. Ce projet est en effet une collaboration entre la région Paca et Santé Sud, démarrée il y a une année en se basant sur un constat révélateur : 23% des jeunes Tunisiens sont en situation de surpoids, d'obésité, ou souffrent de maladies cardiovasculaires... Suite à ce constat, un programme d'action autour de l'alimentation des jeunes a été donc mis en place afin de sensibiliser les étudiants tunisiens à la santé alimentaire. L'objectif principal du projet consiste en la lutte contre les mauvaises pratiques alimentaires des étudiants du Campus universitaire de Tunis-El Manar, en l'amélioration des connaissances et la diffusion d'informations et bonnes pratiques autour de l'alimentation chez cette catégorie. Plusieurs intervenants spécialistes (psychologues, nutritionnistes) ont contribué à ce projet qui a abouti à quelques résultats, lors d'une enquête réalisée auprès de 250 étudiants. Comment mener une démarche d'éducation nutritionnelle ? Présentée par Fatma Ben Hafsa, nutritionniste et consultante à Santé Sud et présidente de l'association Atensf, l'intervention s'est basée sur une analyse des bonnes démarches pour une éducation nutritionnelle. Cette analyse se penche principalement sur des principes qui sont à respecter, à l'instar d'une vision positive de la santé, du bannissement du sentiment de culpabilité chez les étudiants et de la nécessité d'adopter une approche globale qui prend en compte tous les déterminants du comportement alimentaire : déterminants sociaux, économiques, culturels... L'accompagnement de la personne dans son changement d'habitude, la sensibilisation et l'explication, l'information sur les principes d'une alimentation saine et d'une activité physique adaptée, font partie de la démarche à respecter. La nutritionniste n'a pas manqué de donner un exemple concret d'une séance d'éducation nutritionnelle afin d'illustrer sa démarche. «L'importance de la composition du petit déjeuner, tant en qualité qu'en quantité, procure 25% des apports caloriques de toute la journée. Aussi, la nécessité de limiter les ajouts de sucre, les biscuits et la confiture et leur substitution par des légumes et des fruits est primordiale afin de garder une bonne santé», explique-t-elle. «Pour avoir une alimentation saine, il faut prévoir trois repas par jour, ne pas en sauter un, privilégier les salades crues en entrée et les légumes cuits, préférer l'eau à d'autres boissons et en boire au moins un litre et demi par jour, en plus de la pratique d'une activité physique au moins trente minutes par jour». Voilà comment Ben Hafsa a conclu son exposé, chargé de conseils sur la bonne alimentation, surtout auprès des jeunes.