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Elyès Ben Sassi (ex-président de la commission communication et ouverture à l'international du CA) : «Quand la passion déborde le loisir» Dossier : Métiers autour du sport
«Un univers quelque peu fermé, que seuls les passionnés peuvent intégrer». Si l'on se propose de passer au crible ces métiers méconnus et connus qui gravitent autour du sport et du football en particulier, l'on ne peut que brasser large, tout en découvrant des vocations pas toujours médiatisées. Elyès Ben Sassi, ex-président de la commission communication et ouverture à l'international du CA, nous en décrit les rouages. Coup de projecteur sur les responsables marketing, en charge de l'événementiel, la communication, conseil, attaché de presse et personne physique en charge du volet administratif et financier : «Il existe de nombreuses opportunités pour travailler dans le marketing sportif, que ce soit en clubs, au sein des fédérations et conféderations, ou même chez des équipementiers sportifs et des sponsors. Bien entendu, des compétences doivent être exigées, ainsi que des qualités d'entrepreneur et le sens des initiatives. Il faut forcément allier rigueur, créativité et fédérer une task-force autour de projets ambitieux. Pour y parvenir, il faut avoir le sens de l'ouverture. C'est pourquoi il faut maîtriser une ou deux langues étrangères. Du temps où je militais au sein du CA, j'étais en charge des volets cités ci-haut. Je me devais d'élaborer et de proposer à la direction générale la politique commerciale du CA, même si, officiellement, nous n'étions qu'une association à but non lucratif et non une association à objet sportif. Commercialiser le nom du CA, promouvoir le label clubiste à travers la boutique, les jumelages, les partenariats, tout cela est déterminé par les orientations stratégiques, les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en place après analyse et évaluation des différentes composantes du club. Au-delà de l'aspect technique, notre but est d'animer, coordonner et contrôler. Etudier des concepts, les mettre en œuvre, proposer des biens et des services (site officiel et panel de communication). C'est nécessaire au développement du Club Africain. Vous savez, les moments festifs liés au CA ne sont pas seulement dictés par les titres. Il y a des actions de fond. D'amont en aval, le travail doit être porteur d'un projet qui débouche sur des perspectives d'avenir. Quant on est président d'une commission sportive, la tâche implique généralement de faire partie, selon la position hiérarchique, du comité de direction, d'agir par délégation au service de la politique de développement du club et de représenter le CA lors de négociations et manifestations. Pour cela, nous devons être capables de nous adapter aux évolutions de l'environnement sportif et épouser l'air du temps. Exemple, nous sommes à l'ère du numérique et du football 2.0. Nous devons donc être capables d'évaluer la situation autant que maîtriser les applications d'informatique et de gestion! Idem pour le cadre juridique du sport que nous devons maîtriser sur le bout des doigts. En clair, nous devons avoir des notions de droit social et fiscal. Cela est valable aussi pour la comptabilité qui doit être conforme, en règle et lisible. Un club dit "non amateur", ou plutôt professionnel de fait, doit gérer tant de choses. Gérer son patrimoine, gérer l'organisation bureautique et administrative. Gérer la trésorerie. Couvrir les aspects juridiques et sociaux du personnel. Et mettre en place une politique de gestion globale. Ce n'est pas une mince affaire. Il n'y a pas que le rectangle vert, le parquet, l'aire de jeu et les compétiteurs qui définissent le club». «Un sacerdoce qui demande du travail et de l'énergie» «Les métiers du sport, ou plutôt vocations, exercés en Tunisie par des bénévoles ne sont cependant pas dans les cordes de Monsieur Tout-le-monde. Il s'agit d'un univers quelque peu fermé, que seuls les passionnés peuvent intégrer. L'attaché de presse par exemple. Son rôle consiste à faire le lien entre un club et les médias. C'est une vocation ou un métier accessible grâce à plusieurs cursus. A l'étranger, ainsi que chez nous depuis quelques années, les formations universitaires et les écoles privées en communication sont très nombreuses. Certaines en France se distinguent par une spécialisation en sport, comme le Mastère spécialisé en management des organisations de sport. Elles fournissent une formation complète pour le cas d'espèce que nous survolons. Bref, l'attaché de presse d'un club professionnel s'occupe de mettre en relation les membres du club avec les journalistes, d'organiser les conférences de presse, les accréditations pour les matchs et de gérer une partie de la communication. C'est une branche importante du club, un maillon qui doit être fort. L'attaché de presse est un communicant. S'il assure le lien entre les sportifs et les médias, son but, à terme, est que la presse s'intéresse au club et relaie l'information. Ce besoin de communiquer peut intervenir dans le cas d'une manifestation, d'un record ou pour la vente d'un produit. Avec l'explosion du sport-spectacle et la médiatisation des champions, les attachés de presse sont de plus en plus sollicités. Volet compétences, la reconnaissance passe et demande de véritables qualités, comme le contact, la persuasion et la clarté. En plus de cela, comme énoncé auparavant, il est très largement préférable d'être passionné par le sport. Pourquoi ? Parce qu'il y a des difficultés d'ordre conjoncturels comme des relations avec les journalistes parfois tendues. Il faut comprendre que le journaliste ne se contente pas toujours des informations que l'attaché cherche à lui donner et c'est légitime ! Au CA, tout le volet propre à la communication était sous la coupe de la «com-com» (commission communication). Une communication qui se définissait en deux grandes orientations. L'une qui sert à créer une dynamique et à motiver en installant une culture propre au club. Et l'autre, plus en externe, avec pour but de séduire le public au travers du sponsoring, d'expositions, publicité (encart de pub), magazine, événementiel, etc. Au CA, un passionné qui exerce dans ce domaine connaît forcément à qui il a affaire. Pour définir au mieux sa stratégie, il doit parfaitement connaître son audience et sa cible (les clients potentiels). Pour convaincre, une connaissance parfaite du CA, de son histoire et de ses particularités est demandée. Métier relationnel par excellence, il demande un sens du contact aiguisé. Lors de la tenue du match-gala face au septuple champion de France lyonnais il y a quelques années, nous avons préparé l'événement dans les règles de l'art. L'organisation a été de type polyvalente. Nous avons été amené à faire de la gestion, de la communication, de la recherche de partenaires, de la promotion ou encore de l'administratif. Avec un tel emploi du temps, il faut donner son temps sans compter, surtout à l'approche de l'événement. Là, plus qu'un métier, il s'agit d'un sacerdoce qui demande énormément de travail et d'énergie. Attention toutefois ! L'emploi à temps plein est rare. La tendance est à l'embauche ponctuelle, le temps d'une manifestation. Dans ce cas, tout est tributaire du calendrier sportif et de la taille de l'événement. Ce faisant, l'organisation à petite échelle peut se faire sans formations préalables. Parmi les cursus envisageables, ceux des métiers de la communication peuvent convenir. Sauf qu'au final, il faut cependant savoir que l'expérience est un atout remarquable !