L'ouverture officielle est prévue pour samedi prochain à 10h00, à la grande place Mohamed-Bouazizi, en plein centre-ville Le souvenir est encore vivace d'un certain 17 décembre 2010, quand un jeune marchand ambulant s'est immolé, au vu de ses proches et ses concitoyens, et de cette image choc qui fit, à l'instant même, le tour du monde entier. Elle avait bouleversé la donne et généré ce qu'on a appelé le « Printemps arabe » ! Une révolution populaire qui avait éclaté à Sidi Bouzid et dont le retentissement a gagné les quatre coins du pays pour finir, le 14 janvier 2011, par la chute de l'ancien régime. Une révolution, tantôt banalisée, tantôt glorifiée, parfois réduite à sa plus simple expression symbolique inscrite dans les annales de l'histoire. La part de la région ? Qu'en reste-il, six ans après ? Sinon le douloureux souvenir des blessés et martyrs, mais aussi un processus révolutionnaire inachevé. Dans ce contexte commémoratif, Sidi Bouzid, berceau de la révolution, s'apprête, ces jours-ci, à organiser, à sa manière, la 6e édition du festival international de la révolution de la dignité, sous le signe « Le 17 décembre et les acquis des Tunisiens ». Les festivités vont commencer à partir d'aujourd'hui jusqu'à dimanche prochain, ouverture officielle de l'actuelle session. C'est, du moins, ce qu'a annoncé son comité d'organisation, lors d'une conférence de presse tenue, hier à midi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) à Tunis. Avant de rentrer dans les détails de l'évènement, M. Youssef Jallali, porte-parole du festival, a fait un rappel pour l'histoire: « La date de la révolution est bien le 17 décembre 2010. On demande à ce que cette journée soit officiellement décrétée jour de congé national», indique-t-il, pensant ainsi remettre les pendules à l'heure. « Pour la population locale, ce jour est, déjà, institué en tant que tel, décidé de leur propre chef. Mais, nous voulons, aujourd'hui, qu'il prenne une dimension nationale», lance-t-il, arguant d'une légitimité révolutionnaire. Bien qu'elle ne soit pas accomplie, la révolution, estime-t-il, a bien porté ses fruits, notamment en termes de liberté d'opinion, de droit d'expression, de manifestation et même de protestation. Volet emploi et développement, beaucoup reste à faire. Et M. Jallali de réclamer, « Sidi Bouzid est une région qui mérite d'avoir son lot de projets en matière d'infrastructure, de santé, d'éducation, de tourisme et de culture, de tenter sa chance de décoller et d'aborder l'avenir avec espoir et optimisme », ajoute-t-il. L'objectif, d'après lui, est d'opter pour un modèle de développement inclusif et durable. Un programme dense Venus faire le plaidoyer des mérites de la révolution et défendre la cote de sa région, le porte-parole du festival voudrait, pour l'occasion, envoyer l'invitation à tous les Tunisiens pour qu'ils soient au rendez-vous avec l'Histoire. Hier, au terme de la conférence, le comité d'organisation devait aller déposer à l'ARP, au Bardo, une invitation officielle à son président, Mohamed Ennaceur, et à Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed, respectivement président de la République et chef du gouvernement, qui sont, eux aussi, conviés à l'ouverture officielle, prévue samedi prochain à Sidi Bouzid. En fait, l'événement aura lieu samedi à 10h00 du matin, à la grande place Mohamed-Bouazizi, en plein centre ville. Dans une ambiance particulièrement festive, le mot de bienvenue sera prononcé sur fond de l'hymne national et du salut du drapeau. Puis, les 17 coups de canon, avant les allocutions des invités. Le public assistera à des shows spectaculaires animés par des troupes musicales diverses. Avec au programme, une exposition photographique « Sidi Bouzid à travers l'histoire » et des manifestations d'ordre culturel et artistique jusqu'en fin d'après-midi (troupes Aouled El Manajem, Lotfi Double Canon..). Mais, la fête devrait, réellement, commencer aujourd'hui, avec moult activités non-stop, jusqu'à dimanche. Le menu sera, également, riche et varié, destiné aux enfants, jeunes et moins jeunes, où chacun pourra trouver son compte (spectacles pour enfants avec « Ammi Radhouane » et autres ). La journée de clôture, prévue dimanche, sera marquée par l'habituel semi-marathon international, un colloque économique « Notre économie post-révolution », et bien d'autres rencontres poétiques en hommage aux martyrs des deux institutions militaire et sécuritaire. Un concert est aussi programmé vers 17h, animé par l'artiste égyptien Ahmed Chiba, sur la place Mohamed-Bouazizi.