Le programme de la 5e édition du festival international marquant la célébration de la révolution du 17 décembre-14 janvier s'annonce bien chargé. L'ouverture officielle se déroulera en présence des trois présidents La remise jeudi à Oslo du prix Nobel de la paix 2015 au Quartette parrain du Dialogue national dont l'honneur a valu à la Tunisie reconnaissance et haute considération internationale n'est pas un simple hasard, comme la démocratie et les libertés acquises à la faveur d'un certain 14 janvier. C'est dire que notre présent est le fruit d'une révolution populaire qui avait éclaté à Sidi Bouzid et dont l'étincelle a jailli aux quatre coins du pays. En si peu de temps, du 17 décembre 2010 jusqu'au 14 janvier 2011, l'histoire du pays a connu un nouveau tournant déclencheur d'une IIe République, celle de la loi et des droits. La dignité d'un peuple, désormais affranchi du joug de la dictature, vaut bien tous les sacrifices. Jeudi prochain, cette révolution soufflera sa 5e bougie. Cinq ans déjà passés, il n'en reste que des souvenirs, certes douloureux, mais fort symboliques. A moins que son festival international, qui se tient régulièrement à Sidi Bouzid, capitale révolutionnaire, tente de lui rendre son éclat. L'édition de cette année ne semble apporter rien de nouveau. Sous le signe «Sidi Bouzid, l'histoire d'une révolution et la marche continue», la région et ses hôtes attendus de tous bords vont vibrer au rythme des festivités. Le comité d'organisation de cet événement a tenu récemment une conférence de presse au Snjt, pour annoncer la couleur. M. Youssef Jallali, chargé des médias auprès dudit comité, voit les choses autrement. Pour lui, la commémoration d'un tel moment fort d'émotions sans précédent ne peut se réduire à sa juste expression médiatique. Alors que cette date phare est celle qui a donné naissance à des citoyens libres et un paysage politique pluraliste, «on ne doit pas s'arrêter ici. La révolution se poursuit malgré tout sans tomber dans le populisme, comme le prétendent les mauvaises langues», riposte-t-il. Quant au menu, il ne revêt absolument pas une dimension folklorique, mais sera basé sur les débats autour de la croissance et du développement de la région. A la grande place Bouazizi, l'ouverture officielle serait marquée par la présence des trois présidents, de la République, du gouvernement et de l'ARP. Au même endroit, sur l'esplanade du musée de la révolution, seront dressées des tentes d'animation géantes, l'une dédiée à la Palestine, l'autre consacrée à l'exposition du tourisme culturel. Il y aura, également, place au débat sur le droit au développement dans la région, dans le cadre d'un séminaire de réflexion sur la discrimination positive telle qu'évoquée par la constitution. De même, une conférence se tiendra, le deuxième jour, sur le rôle des médias dans le développement équitable. Une manifestation à caractère touristique aura lieu également, à partir de la place Bouazizi, sur l'artère principale de la ville. Figurent aussi au programme des chants et des poèmes engagés, ainsi que divers spectacles d'animation. Le sport pour tous fera aussi partie avec un semi-marathon international dont le départ sera donné à proximité du cimetière où est enterré le martyr Mohamed Bouazizi et l'arrivée au niveau du siège du gouvernorat.