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La Tunisie chute encore
Education — classement pisa 2016
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 12 - 2016

Fidèle à elle-même, la Tunisie reste dans les dernières places du classement Pisa. Sur 72 pays de l'Ocde participant à cette enquête, elle se trouve en 65e position ex æquo avec le Liban. Elle n'a que 386 points en sciences, 361 en compréhension de l'écrit et 367 en mathématiques. Alors que la moyenne des scores de l'Ocde est de 493 en sciences et 490 en compréhension de l'écrit et en maths.
Ce n'est nullement un hasard. Ceux qui sont au fait de l'évolution de notre système éducatif en savent quelque chose.
Aujourd'hui, on est face à une situation inédite qu'aucun autre pays ne nous envierait. Lors de ces quelques années passées, le niveau de nos élèves n'a cessé de dégringoler à la vitesse grand «V». Les raisons en sont multiples. L'après - 2011 a été on ne peut plus désastreux.
Obstacles infranchissables
Notre école a subi les contrecoups d'une désorganisation totale et d'un travail de sape présenté comme une solution de rechange. Au niveau tant de l'enseignement de base que celui du secondaire en passant par le supérieur, la mode est aux réformes. Tant mieux, pourrait-on dire. Mais de quelles réformes faut-il parler ?
Apparemment, les auteurs de cet aggiornamento tant attendu sont plus nombreux qu'il n'en faudrait. C'est ce qui a créé cette pagaille au niveau de l'application des recommandations. La Réforme de l'enseignement de base et du secondaire en est un exemple. Sur ce point, le ministère de l'éducation peine à trouver le compromis nécessaire pour mettre sur la voie les dispositions sur lesquelles il semble y avoir, déjà, eu un consensus. Ce consensus avait été obtenu lors des commissions de travail pilotées par les principaux acteurs : le ministère de tutelle, l'Ugtt et l'Institut arabe des droits de l'homme.
Tout le monde se souvient des conflits à répétition entre le ministère et les syndicats relevant de l'Ugtt. Rien n'a pu être mis en place à cause d'une opposition farouche de ces syndicats.
Pis encore, le Département de l'éducation se trouve, actuellement, prisonnier. Il ne peut rien décider qui n'irrite tel ou tel responsable syndical.
Cette attitude s'étend aux moindres détails de la vie scolaire qui, logiquement, devraient être du ressort de l'administration et des pratiques quotidiennes.
La préparation des devoirs, le calendrier, les examens, les matières, la discipline, la désignation des responsables au sein des établissements... se transforment, quotidiennement, en autant de conflits et de litiges entre les autorités administratives et les représentants des syndicats. C'est cette mainmise sur les rouages du système éducatif qui est à l'origine de ce recul flagrant du niveau de notre enseignement.
À bien y voir, on ne s'attend à rien de bon dans les années à venir si rien ne change dans cette configuration très astreignante.
Il est anormal que l'administration d'un établissement se trouve ainsi incapable de faire face à des cas d'indiscipline ou, tout simplement, d'application des règlements en vigueur. En effet, il est presque impossible de sanctionner, par exemple, un fonctionnaire sans subir les foudres des syndicats. Et ce, quelle que soit la gravité de la faute commise. Cela entraîne un certain relâchement de la part des responsables qui n'osent plus faire respecter l'ordre et la loi. Du coup, c'est le laisser-aller total qui s'érige en système. C'est-à-dire l'impunité.
Profil des enseignants
Même chose au plan du recrutement et de la formation des enseignants. L'administration n'est plus capable de recruter les profils adéquats. Elle est obligée, bon gré mal gré, d'accepter les diktats des différents syndicats qui proposent (notamment dans le primaire) des milliers de suppléants. Ces derniers ne sont pas du tout outillés pour remplir la tâche qui leur incombe. Sous une pression insoutenable accompagnée de grèves et de mouvements incessants de protestations, le ministère cède et confie l'avenir de centaines de milliers de nos enfants à des personnes qui n'ont du métier d'enseignant que le nom.
Les lacunes flagrantes relevées chez ces enseignants, en premier lieu, par les inspecteurs ou par les parents eux-mêmes, sont édifiantes. Le comble, c'est que, parfois, ce sont nos petits enfants qui osent corriger leurs instituteurs risquant de s'exposer à leur courroux.
Cela étant, d'autres points non moins importants pèsent sur la bonne marche de nos institutions. C'est le cas de la mesure qui consiste en ce qu'un jeune ne peut quitter l'école avant l'âge de 16 ans et celle de réintégrer les déscolarisés.
Pour la première, il est certain qu'elle constitue une bonne disposition tant qu'elle ne lèse pas les autres élèves. Car le maintien de ces jeunes dans des classes fréquentées par d'autres moins âgés crée des problèmes majeurs et entraîne des conséquences néfastes sur la qualité de l'apprentissage. La même remarque est à faire à propos des actions de repêchage des anciens élèves ayant décroché. Toutefois, il serait bon de ne pas le faire aux dépens de l'avenir des générations futures.
Que ce soit pour les multi-redoublants ou les repêchés, il faut des mesures urgentes pour éviter qu'ils ne soient un fardeau pour leurs camarades scolarisés normalement. Sinon, c'est une autre chute assurée du niveau. En effet, les bons éléments dans les classes ne sont pas valorisés. Bien au contraire.
Un élève excellent se sent dépaysé dans sa classe. La mentalité qui prévaut, actuellement, c'est le découragement. Les cancres ont toutes les libertés pour discréditer les efforts des éléments brillants en les harcelant. De leur côté, les responsables n'ont aucun moyen pour défendre et préserver cette recherche de l'excellence. Nos meilleurs élèves sont lâchés au milieu d'une médiocrité toujours plus grandissante, voire triomphante. Le «brassage» des classes (mélanger une proportion de bons élèves avec d'autres moins bons, voire très médiocres) ne fait que du tort. Car au lieu de tirer vers le haut le niveau des élèves c'est l'inverse qui se produit.
D'où l'idée de penser à créer, pourquoi pas, des classes d'excellence dans les établissements. Quitte à faire la sourde oreille à ces démagogues qui vont crier à la sélection. Quel mal y a-t-il à encourager le mérite ? N'est-ce pas mieux que de cultiver la médiocrité ?
Alors que de nombreux pays de l'Ocde ont réussi à redresser la barre et améliorer leur classement Pisa, notre pays s'enlise et ne fait que régresser. De l'avis même du ministre de l'Education : «Nos élèves ont cumulé trois ans de retard par rapport à leurs camarades au niveau international».
Cela est-il concevable ?
Rien d'étonnant. Les absences répétées des enseignants au cours de l'année scolaire, les dizaines de grèves observées, notamment, au cours de ces trois dernières années, les perturbations entraînées par des mouvements de protestations ont vite fait de donner le coup fatal à nos espoirs de performances. Pas même la disponibilité des instituteurs n'y a rien fait. Ces derniers ont bénéficié, coup sur coup, de plusieurs réductions du nombre d'heures de cours/semaine. Ces heures sont passées, selon le ministère, de 25 heures à 22.5, puis à 20, ensuite à 18, 16 et, même, 15.
Cela aurait pu leur permettre de disposer de plus de temps pour leur formation et recyclage. Or, il n'en a rien été.
Contentons-nous, pour le moment, de ces résultats en attendant des jours meilleurs qui risquent de ne pas venir au rythme où l'on est.


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