Le staff technique gagnerait à encourager les comportements qui favorisent à terme la transversalité. Le Club Africain est un théâtre! Avec ses jeux d'ombre et de lumière, ses coulisses, ses chausse-trapes, ses acteurs principaux qui se croient intouchables, ses jeunes espoirs qui veulent décrocher le premier rôle, et un entraîneur déguisé en metteur en scène. Chiheb Ellili est celui-là. Avec sincérité et un peu de candeur, le coach tente de conter son histoire au gré des journées et des humeurs, qu'elles soient entremêlées de douleur ou de bonheur. Sauf que ce CA-là est d'abord une comédie humaine. Rien d'anormal, c'est le propre des grands clubs. Ce sont des institutions uniques en leur genre dont les interprètes les plus cajolés exercent autant pour eux-mêmes et leur image que pour leur employeur ! Dans les premières semaines de son «magistère», l'ex-coach du CSS a pourtant voulu imposer l'idée que tous les joueurs étaient sur un pied d'égalité. C'était le sens de son «sketch», dès sa prise de fonction, quand il illustrait, en point de presse, le concept de concurrence moyennant une forme linguistique peu commune ! Quand les cadres boitent, c'est tout le CA qui tangue... Le nouvel entraîneur du CA n'est pourtant pas un révolutionnaire. Il s'adapte à son nouvel environnement, prône la continuité et se limite juste à repêcher un Bassam Srarfi, jusque-là joker au cours de l'ère Kais Yâakoubi. S'il n'a pas pour autant touché au système de jeu, il accorde plus de temps de jeu à Ghandri (récemment passé sur le billard), se positionne en chantre de la concurrence totale en attendant une adhésion à tous crins des siens. Bref, il tente d'imposer sa griffe, quitte à semer la confusion dans son groupe, et de reconnaître qu'il existe des joueurs un peu plus importants que d'autres ! A cet effet, en interne, même une frange de joueurs s'interroge sur le sens du management d'Ellili. Apprécié pour la précision de ses consignes, il se voit aussi reprocher par certains de ses joueurs son caractère trop démonstratif ! Mais bon, un entraîneur est jugé essentiellement sur ses résultats. Sa mission est de remplir les objectifs fixés par la direction mais pas que ça ! La manière d'évoluer, les qualités de meneur, de rassembleur et de maîtrise du vestiaire comptent autant. Car dans le cas du CA, un club confronté à une «sinistrose» ambiante, seul un rendement consistant joint à une victoire éclatante permet de rompre avec cet alarmisme environnant. Se montrer soucieux, déterminé et volontaire. Aux Khelifa, Ben Yahia, Ifa, Chenihi, Agrebi, Haddedi et Khlil d'appuyer le discours de leur coach et d'encadrer à juste titre les Mansour Ben Othman, Srarfi, Ghazi Ayadi, Ouedhrfi, Abdi, Chiheb Jebali, Zemzmi & co. En clair, le CA manque actuellement de «quadras» capables de sermonner le reste des troupes, à la mi-temps ou en cours de jeu. C'est ce qu'on appelle l'esprit d'équipe et l'implication. En clair, la cohésion humaine est le socle de la cohésion technique. Et les deux, bien articulés, permettent l'efficacité collective !