D'une singulière traversée du désert au retour en pleine lumière Le CA et l'EST remettent le couvert aujourd'hui. Au vert, près de la mer, dans leur bâtiment d'hôtel ou plutôt bunker, sorte de bulle protectrice où ils aiguisent leurs armes, les Clubistes apportent les dernières touches à leur stratégie, en attendant de la faire approuver cet après-midi. Ce matin, selon l'agenda dont nous avons pris connaissance, après la traditionnelle petite balade du matin pour un réveil tonique, les joueurs ont enchaîné repas, courte sieste, séance d'appoint, puis collation. Quant à Kais Yâakoubi, il a pris l'habitude d'annoncer au dernier moment la composition de son équipe. Mais bon, à quelques heures du coup d'envoi, un doute subsiste: un losange à forte teneur de récupérateurs? Ou bien, un 4-3-2-1 où Ben Yahia, Khlil et Oueslati auront un rôle important à jouer au niveau des interlignes, de la projection, transmission, sans oublier le retour au charbon et la négociation de la seconde balle ? Plus haut, le tandem Chenihi-Srarfi devrait automatiquement maintenir le bloc équipe en fonction de la position du ballon et des mouvements de Saber Khelifa, seule pointe dans ce cas d'espèce. Une autre configuration est pressentie avec un plan de jeu qui favorise une meilleure occupation du terrain. Un 4-4-2 classique avec deux lignes de quatre et deux pointes qui agissent en essuie-glace et permutent tantôt. Le cas échéant, le Béninois Jacques Bessan et Khelifa occuperont le front, alors que Imed Meniaoui et Jaziri pourraient pallier tout impondérable en cours de jeu. Le staff technique peut aussi sortir plus d'un joker de sa manche avec la présence des Ghazi Ayadi, Mehdi Ouedhrfi et Nader Ghandri au milieu. Quant au quatuor défensif, seul l'Algérien Belkhiter est en ballottage avec Agrebi sur le flanc droit (dans la perspective de sa qualification). Ifa et Fakhri Jaziri devraient composer la charnière alors que Haddedi occupera le côté gauche. Enfin, le tout jeune relayeur Moataz Zemzmi, belle surprise et vrai talent, pourrait être lancé en cours de jeu, selon les péripéties du match. Tempête, engouement et curiosité ! Le CA a décidément un mode de fonctionnement particulier. C'est un grand club compliqué qui avait besoin d'un grand coup de balai. Après Adrie Koster, Daniel Sanchez et le Batave Ruud Krol, sans oublier notre compatriote Nabil Kouki, Kais Yâakoubi, de retour après un premier essai en 2011, tente d'apporter sa science en faisant à titre d'exemple appel à Lotfi Rouissi dont la connaissance des arcanes clubistes s'avère très précieuse. Maintenant, il n'y a plus de doute là-dessus. Cette équipe incarne la renaissance des valeurs clubistes (vestiaires maîtrisés et autorité recouvrée). Le public, qui a déserté un temps, retrouve une mentalité qui s'identifie à cette équipe solidaire et volontaire à l'image d'un Abdelkader Oueslati retrouvé. Certes, l'ossature a changé. Elle suscite autant d'engouement que de curiosité. Mais ce CA-là a vraisemblablement su traverser les tempêtes sans encombre. Ce match de « la peur » est le match de la saison. Les joueurs que nous avons eu le privilège d'aborder récemment en sont conscients. D'ailleurs, hier, ils ont effectué leur réveil musculaire dans une grande salle de réunion après une courte marche sous le soleil. Quelques inconditionnels étaient là mais le service d'ordre, très discret, filtrait les accès. Bref, il y a très peu de fans aux abords, juste quelques curieux qui patientent pour espérer apercevoir un joueur. Le CA a un bon coup à jouer et se trouve face à un grand défi cet après-midi. L'optimisme est de rigueur et l'objectif est de renverser et de transporter le public Clubiste. Devant ce monument qu'est l'EST, il faut faire preuve d'audace. Le CA face à son destin. Le focus vaut forcément le détour : une saison bien terne qui peut se garnir d'une Coupe de Tunisie. «Gagner la Coupe donnerait un nouveau sens à la saison» a martelé Yaakoubi récemment «La plus haute marche du podium est la place naturelle du CA» a-t-il insisté. Mais pour prendre le dessus sur l'EST, les Clubistes devront déjouer la tactique adverse et aussi brouiller les pistes. Quitte à bouleverser le système de jeu (en place) pour ce rendez-vous capital. Maintenant, «l'entraîneur à la casquette» sait que l'EST a le bénéfice des statistiques. L'avantage est très clairement en leur faveur. Aux Clubistes de se fabriquer un «patchwork» pour consolider leur vision du match et du succès, aussi improbable que palpable!