En sélectionnant 16 catégories, les organisateurs ont voulu toucher tous les acteurs sportifs. Loin des affaires sordides du football qui tournent autour de l'arbitrage et des petits matches, a eu lieu vendredi une soirée sportive à la fois agréable et sympathique à Gammarth. Journalistes, dirigeants sportifs venant de divers horizons, bénévoles, médecins, anciens champions et responsables fédéraux, ont été conviés par le Comité national olympique tunisien pour assister à son troisième gala annuel du flambeau olympique. L'idée est de récompenser l'effort des sportifs (pas forcément des footballeurs ou des champions confirmés). Et pour ne pas oublier personne, les organisateurs ont décerné le flambeau olympique dans 16 catégories différentes. Le Cnot a récompensé la haute performance masculine, sans oublier la gent féminine. Les jeunes talents et les bénévoles ont eu également droit à l'heure de gloire. Le tout dans un cadre agréable d'une soirée conviviale. Le président du Cnot, Mehrez Boussayène, évoque à ce propos l'esprit olympique sur lequel repose l'attribution du flambeau : «C'est une cérémonie annuelle tenue par le Comité olympique pour récompenser l'effort de nos champions, dirigeants, médecins, associations et fédérations. La remise du flambeau olympique vise la gratification de la générosité et le surpassement dans l'effort et pas seulement la performance. L'apothéose de la soirée a été le couronnement des champions olympiques de Rio de Janeiro, Inès Boubakri, Oussama Oueslati et Marwa Amri. Le mérite de ces trois champions est qu'ils étaient couronnés à Rio après un travail de longue haleine et une préparation dans des conditions difficiles et avec peu de moyens». Lahmar, soulier d'or Ils étaient trois nominés pour le soulier d'or : Sâad Bguir, Hamza Lahmar et Abdelkader Oueslati. Le soulier d'or est finalement revenu au milieu offensif étoilé et champion de Tunisie en titre, Hamza Lahmar. Une récompense méritée pour un joueur régulier et talentueux. Les handisports ont été également à l'honneur à travers les champions paralympiques Walid Ktila et Marwa Brahmi. Dr Halim Jebali, directeur général de l'Anad, a été couronné dans la catégorie encadrement médical. L'Anad, rappelons-le, a accompagné nos sportifs avant les JO de Rio pour les prévenir contre les produits dopants. On n'a pas pensé uniquement aux champions couronnés à Rio de Janeiro, puisque l'escrimeur, Farès Ferjani, âgé seulement de 19 ans, a été élu meilleur jeune talent. Le sport pour tous a été aussi mis en valeur avec la consécration de l'Association Mégara pour la jeunesse et son président Riadh Ben Zazia pour la deuxième année d'affilée. Cette fois-ci, le flambeau lui a été décerné ainsi que la municipalité de Carthage pour l'organisation de la deuxième édition du semi-marathon, «Run in Carthage». Notons enfin que des invités prestigieux étaient de la fête, notamment l'ancienne championne kenyane, Tegla Loroupe, première athlète africaine à avoir remporté le marathon de New York et chef de la première délégation olympique de réfugiés aux derniers JO de Rio. oublier les légendaires Mohamed Gammoudi et Hichem El Guerrouj, invités de marque du gala. Bref, le gala du Flambeau olympique est le genre d'événement dont on a besoin pour rappeler les vraies valeurs sportives. La parole aux lauréats Hamza Lahmar (soulier d'or): «Le travail paye» «Dieu merci, mes efforts ont été récompensés. Je dois ma consécration à l'encadrement de mon entraîneur, Faouzi Benzarti, et à mon club, l'Etoile Sportive du Sahel. Comme tout sportif, j'ai connu des hauts et des bas. Mais ces derniers mois, j'ai pu trouver la stabilité après le mariage. Le travail paye, certes, mais un sportif de haut niveau qui veut réussir sa carrière doit avoir une hygiène de vie irréprochable. Ce qui explique ma régularité sur le terrain. J'ai remporté le championnat de Tunisie avec l'Etoile. Mon prochain objectif sera la Ligue des champions africaine». Riadh Ben Zazia (organisateur de semi-marathons) : «Tout simplement extraordinaire» «C'est la deuxième édition du «Run in Carthage» qui a été primée. L'année dernière, j'ai eu également l'honneur d'être primé par le Cnot en recevant le flambeau olympique, toujours dans la catégorie «sports pour tous», mais pour l'organisation des «Foulées du Megara». Ces deux évènements sont organisés par l'Association Megara pour la jeunesse. Franchement, je ne m'attendais pas à être primé deux années de suite. J'étais agréablement surpris d'autant que le «Run in Carthage» n'est qu'à sa deuxième édition. C'est un honneur pour moi d'être primé. C'est tout simplement extraordinaire de recevoir le flambeau olympique deux années de suite. Cette deuxième consécration ne peut que m'encourager pour continuer à organiser des semi-marathons. Cela m' incitera à poursuivre la collaboration avec la municipalité de Carthage pour promouvoir davantage la course à pied». Farès Ferjani (escrimeur, élu meilleur jeune talent) : «Agréablement surpris» «Je n'ai pas réalisé une grande performance aux Jeux olympiques de Rio, car j'étais battu par le champion olympique, une légende de l'escrime mondiale, l'Italien Aldo Montano. Franchement, je ne m'attendais pas à recevoir le flambeau olympique, car je pensais qu'on le décernait seulement aux sportifs confirmés. Je suis agréablement surpris par cette consécration, symbolique soit-elle. Etre primé dans un cadre si agréable et une ambiance si conviviale, je suis vraiment touché par ce geste. Cela ne peut que m'encourager à aller toujours de l'avant. Mon prochain objectif : monter sur le podium aux prochains Jeux olympiques». Tekla Loroupe (chef de la délégation olympique de réfugiés) : «Une belle expérience» «C'est le président du CIO, Thomas Bach, qui a eu l'idée de faire participer une délégation de sportifs refugiés aux Jeux olympiques. J'entraînais déjà ces athlètes quand le président du CIO m'en a parlé avant de me charger de présider cette délégation. J'ai été très émue par cette nomination, comme je suis heureuse de cette expérience. Je suis aussi ravie de cette invitation à la cérémonie de consécration des sportifs tunisiens. Oui, jusque-là on n'a pas battu mes cinq records. C'est toujours gratifiant pour un sportif de haut niveau de savoir que ses records ne sont pas encore battus alors qu'il a déjà décroché».