La Tunisie vient de remporter une bataille agricole cruciale. Selon le dernier bulletin de l'Observatoire National de l'Agriculture (ONAGRI), les opérations de lutte contre l'invasion de criquets pèlerins ont été un succès. En seulement trois mois, les interventions rapides des autorités ont permis de contenir la menace, réduisant considérablement les risques de pertes massives pour l'agriculture tunisienne. Une Bataille Efficace dans le Sud du Pays Les premiers signes de l'invasion ont été détectés le 12 mars 2025, avec l'arrivée de groupes de criquets en provenance de la Libye et de l'Algérie. La riposte a été immédiate : les autorités ont ciblé plus de 20 800 hectares dans les gouvernorats de Kébili, Tataouine et Médenine, les plus durement touchés. Les équipes d'intervention ont utilisé des traitements spécialisés pour s'attaquer aux criquets à tous les stades de leur développement, des adultes aux larves. Les Leçons du Passé pour Mieux Préparer l'Avenir Ce n'est pas la première fois que la Tunisie fait face à une telle invasion. Des vagues précédentes, comme celles de 1987-1988 et de 2004-2005, avaient causé des dégâts considérables. Fort de ces expériences, le pays a pu réagir avec une efficacité et une coordination accrues, en s'appuyant sur son adhésion à la Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale de la FAO. Cette collaboration internationale a été un facteur clé de la réussite de la campagne. Le Combat n'est pas terminé : Un Retour Possible à l'Automne Bien que l'invasion actuelle soit sous contrôle, le combat n'est pas encore terminé. Les conditions climatiques (sécheresse et disparition du couvert végétal) ont poussé les criquets résiduels à migrer vers les zones de reproduction estivale au Sahel africain (Mali, Niger, Tchad). L'ONAGRI met en garde contre un risque de retour de ces essaims à l'automne 2025 si les conditions pluviométriques dans ces régions favorisent une nouvelle reproduction. Face à cette menace persistante, le ministère de l'Agriculture poursuit sa stratégie proactive. Il renforce ses systèmes de veille et de surveillance et prépare la logistique nécessaire pour une réponse rapide et coordonnée, au cas où une nouvelle invasion se présenterait. La Tunisie se prépare ainsi à faire face à une menace transfrontalière et s'affirme comme un acteur régional clé dans la gestion des crises agricoles.