Le port de Radès, principal port tunisien, se classe désormais 13e en Afrique et 251e au niveau mondial en termes de performance portuaire, selon l'Indice de Performance des Ports à Conteneurs (CPPI) publié par la Banque mondiale et S&P Global. Ce classement reflète une nette dégradation de la position du port, autrefois mieux classé sur la scène internationale, et met en lumière les défis auxquels fait face la Tunisie pour rester compétitive dans le commerce maritime régional. Les experts attribuent ce recul à plusieurs facteurs structurels. Les infrastructures vieillissantes, la gestion administrative jugée inefficace et la faible connectivité maritime sont cités comme principaux obstacles. Le temps de traitement des navires au port de Radès est estimé à 86 % au-dessus de la moyenne internationale, ce qui impacte directement sa performance et sa capacité à attirer davantage de flux de conteneurs. Malgré sa position stratégique sur la côte méditerranéenne, le port peine à rivaliser avec des infrastructures voisines plus modernes, telles que Tanger Med au Maroc, classé 4e mondialement, ou Port-Saïd en Egypte. Ces ports bénéficient de systèmes de gestion avancés et d'équipements logistiques performants, leur permettant de capter une part importante du trafic maritime régional et de devenir des hubs incontournables pour le commerce international. Les analystes soulignent qu'un renforcement des investissements et une modernisation urgente sont indispensables pour le port de Radès. Le développement d'infrastructures portuaires modernes, l'optimisation des procédures administratives et l'amélioration de la connectivité avec les réseaux de transport terrestre pourraient améliorer significativement la compétitivité du port tunisien. Pour le secteur économique tunisien, cette évolution revêt une importance stratégique. Le port de Radès demeure un point névralgique pour l'import-export du pays, notamment pour les industries agroalimentaires, les produits manufacturés et les matières premières. Son efficacité influence directement la compétitivité des entreprises tunisiennes sur les marchés régionaux et internationaux. Face à ce constat, les autorités tunisiennes sont appelées à accélérer les réformes et à mobiliser les ressources nécessaires pour redresser la performance du port. Un plan de modernisation, incluant des partenariats publics-privés et des investissements dans la digitalisation et la logistique, apparaît comme une solution clé pour renforcer la position de Radès et stimuler le développement économique national.