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L'envol brisé
Interview — Achraf Ben Youssef, interprète de Houcine dans Demain dès l'aube
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 02 - 2017

Il campe, avec justesse, le rôle de Houcine dans Demain dès l'aube (Ghodwa hay), le premier long métrage de Lotfi Achour, actuellement à l'affiche.
«Il», c'est Achraf Ben Youssef qui joue là son premier rôle au cinéma aux côtés notamment de Anissa Daoud (Zeïneb) et de Doria Achour (Elyssa). Son personnage, un ado de 16 ans, issu d'un quartier populaire, symbolise la jeunesse frustrée et désillusionnée, au lendemain de la révolution.
Film au titre hugolien, Demain dès l'aube se décline tel un thriller, à travers l'enquête que mène Zeïneb, une journaliste révolutionnaire de la 25e heure, aidée par Elyssa, une franco-tunisienne (sic), enseignante de peinture pour des enfants sourds-muets. L'objet de l'enquête n'est autre que Houcine, qui a subi, durant la soirée du 14 janvier 2011, la répression policière dans sa chair. C'est pourquoi Houcine s'impose, à nos yeux, comme le personnage central et emblématique de cet opus.
A l'occasion de la sortie nationale de Ghodwa hay, nous avons, donc, rencontré l'acteur Achref Ben Youssef qui incarne Houcine à l'écran. Interview.
Racontez-nous comment et pourquoi le réalisateur Lotfi Achour vous a choisi pour camper le rôle de Houcine ?
Lors du tournage du film, il y a 3 ans, j'avais 17 ans, mais je n'étais pas un novice dans le domaine puisqu'à l'âge de 10 ans, je fréquentais déjà le club de théâtre de la maison de la culture de mon quartier à Fouchana.
J'ai suivi, ensuite, des formations dans l'atelier de théâtre de la maison de la culture Ibn-Khaldoun. Taïeb Sehili, la défunte Monia Ouertani et Sabeh Bouzouita m'ont encadré et formé. J'ai joué de petits rôles dans quelques pièces de théâtre dont «El Ghoula» et «Alaeddine et la lanterne magique».
Lotfi Achour a organisé des stages pour le casting du film, dans des maisons de jeunes à Tunis et à La Marsa, auxquels j'ai participé.
Grâce à mon expérience théâtrale et à mon profond désir d'obtenir le rôle, j'ai pu le décrocher et interpréter, ainsi, le rôle de Houcine.
Houcine symbolise, quelque part, cette jeunesse désenchantée de l'après-révolution mais que représente-t-il d'autre à vos yeux?
Ce personnage d'ado attachant issu d'un milieu populaire représente, en fait, l'image d'une rebelle désemparé. D'où cet air façon James Dean qui a symbolisé, dans ses films, la jeunesse américaine en désarroi. Et le réalisateur m'a, quelque peu, transformé physiquement afin de rappeler cet acteur mythique américain. On m'a teint les cheveux en blond et on m'a fait porter un blouson rouge, à l'instar de James Dean dans La fureur de vivre.
Houcine est, également, le vecteur d'une belle amitié grâce à la rencontre fortuite, en pleine révolution entre lui, Zeïneb et Elyssa.
Fuyant la répression policière, durant la soirée du 14 janvier 2011, il la subira quand même dans sa chair. La répression le poursuivra après la révolution d'où la déception et la désillusion et la fin tragique qu'il connaîtra. En fait, l'envol possible de Houcine après la révolution a été brisé par l'étouffement, la marginalisation et l'injustice.
Y a-t-il des points communs entre vous et le personnage de Houcine?
Le personnage de Houcine ne me ressemble pas beaucoup, mais je peux dire que comme lui, je suis issu d'un quartier populaire et modeste, comme lui j'ai des rêves d'espoir et de réussite et, enfin, comme lui je rêve de voler de mes propres ailes et de liberté.
Avez-vous eu, donc, des difficultés à interpréter ce rôle étant donné que vous ne lui ressemblez pas tellement?
J'ai beaucoup travaillé pour me glisser dans la peau du personnage, j'ai donné le maximum de moi-même afin de réussir à donner vie au personnage et à satisfaire le réalisateur.
J'ai tellement porté et intériorisé le personnage de Houcine que j'ai eu du mal à m'en débarrasser après le tournage. Je vous confie même qu'il m'est arrivé de me faire violence pour retrouver ma propre personnalité.
Quelle est la scène la plus difficile que vous avez eu à jouer?
La scène de la tentative de viol par le policier durant la soirée du 14 janvier 2011. Je l'ai vécue comme s'il s'agissait d'une vérité, j'étais, donc, assez traumatisé.
Dans quelles sources et ressources avez-vous puisé pour camper votre personnage?
J'ai fait beaucoup de recherches sur la manière dont les ados et les jeunes ont vécu la révolution. Et j'en ai récolté des amitiés, ce qui m'a beaucoup aidé. Puis n'oubliez pas que j'ai un back-ground théâtral, qui m'a grandement apporté sur les plans personnel et professionnel.
Mais le réalisateur vous a certainement aidé en vous dirigeant...
Bien sûr. Au début, comme tout novice au cinéma, j'avais le trac, mais Lotfi Achour a su me communiquer ce qu'il voulait vraiment. Mais franchement, je vous avoue que sans mon expérience théâtrale, je n'aurai pas pu saisir tout ce que me disait le réalisateur.
La pratique du théâtre m'a facilité bien des choses et m'a beaucoup aidé. Cela sans compter que les acteurs aînés, tels Issa Harrath, Anissa Daoud, Doria Achour, Ghazi Zaghbani et les autres m'ont aussi aidé en me communiquant leur énergie, ce qui a contribué à créer une unité et un même niveau de jeu. Je ne vous cache pas que je suis arrivé, parfois, à étonner le réalisateur par des propositions de jeu fort intéressantes auxquelles il ne s'attendait pas du tout.
Quelle a été votre réaction en voyant, pour la première fois, le film ?
J'ai découvert, pour la première fois, le film lors des JCC et j'ai été très touché car Ghodwa hay m'a fait à la fois rire et pleurer tant il reflète une image vraie de notre Tunisie. Une image qui oscille entre le tragique et le comique très sarcastique.
Et l'accueil du public ?
Formidable. Un grand nombre de spectateurs a apprécié mon jeu et m'a félicité. Ailleurs, dans les festivals, j'ai eu de très bons échos sur la qualité de mon jeu, malgré certains dénigreurs.
Et j'en profite donc, pour répliquer au chroniqueur Chakib Dérouiche de Klem Ennass sur «Al Hiwar Ettounsi» , qui n'a pas trouvé mon jeu convaincant et qu'à l'instar de ce que dénonce le film, il s'est acharné, comme tous ceux qui ont profité de la révolution, à détruire un jeune acteur qui, de surcroît, n'était pas présent sur le plateau pour pouvoir se défendre.
Enfin, pensez-vous que Ghodwa hay contribuera à vous ouvrir les portes d'une carrière cinématographique?
Franchement, j'ai peur de vivre la même expérience que Chedli Bouzayane qui a joué un seul et unique rôle au cinéma dans «Essaïda» de Mohamed Zran et qui a eu une fin tragique.
Mais, heureusement qu'aujourd'hui, il y a les réseaux sociaux, les sites de casting qui aident beaucoup les jeunes acteurs. De plus, je poursuis actuellement des études dans le domaine des multimédias et je continue à faire du théâtre qui m'a ouvert la voie.


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