Au cours des dernières 24 heures, les avocats de l'ONG Adalah (Justice) avaient pu rencontrer plus de 300 participants de la Flottille de la Résilience détenus au port d'Ashdod, en attente de leur audition devant les autorités de l'immigration de l'Etat sioniste. Plusieurs d'entre eux avaient d'abord été privés de toute assistance juridique, après l'interdiction faite aux avocats d'accéder aux détenus, d'après un communiqué publié hier par la Global Somud Flotilla. L'interception du convoi humanitaire dans les eaux internationales constitue un acte illégal assimilable à un enlèvement, selon Adalah. Les témoignages recueillis faisaient état de mauvais traitements. Les militants avaient été menottés de force, contraints de rester à genoux durant des heures, insultés et privés d'eau, de soins et de médicaments. L'ONG dénonce à cet effet une campagne de diabolisation, accusant faussement les militants d'appartenance terroriste afin de délégitimer leur mission pacifique. Conditions inhumaines de détention Après leur transfert au centre pénitentiaire de Ketziot, prison est régulièrement dénoncée pour ses conditions de détention inhumaines dans le désert du Néguev à proximité des frontières égyptiennes, plusieurs audiences s'étaient tenues sans la présence d'avocats, en violation du droit à un procès équitable. Les militants de la Flottille avaient ensuite comparu devant un tribunal spécial installé à l'intérieur de la prison de Saharonim, toujours dans le désert du Néguev. Les avocats de l'ONG Adalah avaient assuré leur défense. Vraisemblablement, une décision ordonnant l'expulsion de tous les militants serait rendue à l'issue des audiences. Les participants détenteurs de nationalités issues de pays entretenant des relations diplomatiques avec Israël vont être expulsés par avion vers leurs pays respectifs, tandis que les autres, dont les Etats n'avaient pas de relations avec l'entité, seront refoulés via la Jordanie. Quatre parlementaires italiens parmi les participants de la flottille ont pu rentrer en Italie ce vendredi. Arrivés à Rome, ils ont déclaré : « Nous sommes inquiets pour ceux qui sont encore là-bas. ». Les participants tunisiens à la Flottille ont entamé une grève de la faim Les militants tunisiens arrêtés par l'armée israélienne à bord de la Flottille ont annoncé, auparavant, leur entrée en grève de la faim illimitée dès leur arrivée au port d'Ashdod, avant leur transfert au centre pénitentiaire de Ketziot. Dans un communiqué publié par la Flottille, ils dénoncent une détention arbitraire et des poursuites illégales, affirmant que leur action vise à alerter l'opinion internationale sur les violations du droit humanitaire commises par Israël. « Notre combat en prison est l'extension de celui de Gaza », ont-ils insisté, promettant de ne pas cesser leur action avant d'obtenir leur liberté. ARP : appel à la libération immédiate des détenus de la Flottille de Gaza La Présidence de l'Assemblée des représentants du peuple a fermement condamné l'agression israélienne contre les navires de la Flottille mondiale et maghrébine de la Résilience, en mission humanitaire pour briser le blocus de Gaza. Dans un communiqué publié hier, Elle dénonce l'arrestation de centaines de participants, dont des Tunisiens, parmi lesquels le député Mohamed Ali, président de la Commission des droits et libertés, et appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle. L'Assemblée exhorte toutes les instances parlementaires et organisations internationales à dénoncer ces pratiques, à garantir la sécurité des détenus et à intensifier les efforts pour soutenir la cause palestinienne, mettre fin aux violences contre les civils à Gaza et acheminer l'aide humanitaire et médicale. On rappelle que lors d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, le président Kaïs Saïed a souligné, la nécessité de redoubler d'efforts diplomatiques pour assurer le retour rapide des Tunisiens détenus. Il a réaffirmé la position ferme de la Tunisie en faveur du droit du peuple palestinien à recouvrer tous ses droits et à établir un Etat indépendant sur l'ensemble de la Palestine, avec Jérusalem comme capitale.