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Personne ne pourra marcher seul pour faire face aux changements climatiques
Tribunes
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 02 - 2017


Par José Graziano da Silva *
Des milliers de responsables gouvernementaux et d'experts en politiques internationales se réuniront prochainement pour le Sommet mondial du gouvernement sur les rives du Golfe, un lieu particulièrement propice, car il a été témoin de la naissance de l'agriculture, mais est devenu aujourd'hui l'une des régions les plus exposées aux risques liés aux changements climatiques.
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur les changements climatiques, la région du Golfe est sur le point de connaître une hausse importante dans la fréquence des jours secs consécutifs, ainsi qu'une humidité des sols inhabituelle. Si nous ne parvenons pas à maintenir les températures globales moyennes et ne pas les laisser monter plus que 2 degrés Celsius, la civilisation humaine sera de plus en plus confrontée à des canicules extrêmes au point que le corps humain ne sera plus capable de se refroidir.
Eviter ce destin est dans la limite de nos moyens ; les gouvernements devront mobiliser leur volonté pour accomplir une formidable série de tâches. Nous ne serons pas capables de relever le défi climatique auquel nous faisons face, sans tirer efficacement parti des besoins et opportunités de l'agriculture et nos systèmes alimentaires.
Pour nourrir la population mondiale croissante, nous devrons augmenter la production alimentaire d'environ 50% d'ici 2050, et nous devrons le faire sans épuiser les ressources naturelles amenuisées au-delà du point de basculement. La bonne nouvelle est que, grâce à l'innovation intelligente, nous pouvons aider l'agriculture à s'adapter aux changements climatiques et nous pouvons gagner un allié dans l'atténuation des gaz à effet de serre, et ce, de manière à contribuer à l'engagement mondial d'éliminer l'extrême pauvreté et la faim d'ici 2030.
Dans le sens le plus large du terme, l'agriculture est un domaine d'action privilégié, car les investissements individuels peuvent atteindre des objectifs multiples allant de l'emploi au niveau local et l'amélioration de la santé nutritionnelle à l'atténuation de la concurrence en ce qui concerne les ressources naturelles qui deviennent de plus en plus rares comme l'eau, par exemple, qui est si rare dans la plupart du Moyen-Orient.
En particulier, les efforts visant à lutter contre les changements climatiques peuvent contribuer à renforcer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations pauvres dans le monde ; 80% de ces populations vivent dans des zones rurales souvent exposées de façon disproportionnée aux effets néfastes des changements climatiques qu'elles n'ont pas provoqués. Soutenir les petits agriculteurs n'est pas la seule bonne chose à faire, mais aussi lutter contre la pauvreté, la faim et les changements climatiques requiert une approche intégrée ; elle est la vraie clé de voûte pour garantir un succès durable.
Bien que les gouvernements doivent créer un environnement propice à de tels investissements intelligents, faire face aux changements climatiques nécessitera un effort ascensionnel pour renforcer la stabilité qui combine des éléments développementaux environnementaux et humanitaires favorisant la résilience et assurant la sécurité alimentaire pour tous. Ce sont les objectifs fondamentaux de l'engagement international pour aboutir au programme de développement durable d'ici 2030. Je tiens à souligner que le prix de l'échec serait bien plus élevé que celui de la réussite.
Il n'y a pas de solution unique. Cela est évident lorsque l'on voit la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, qui comprend une diversité extraordinaire. Le PIB par habitant varie énormément d'un pays à l'autre ; il en va de même pour l'échelle de l'autosuffisance alimentaire.
Aucun homme n'est une île, comme l'a écrit un poète il y a presque 500 ans. De même aucun gouvernement ne peut agir seul. C'est particulièrement le cas pour la région qui importe actuellement environ la moitié de son blé, orge et maïs. Une région où 60% de l'eau douce –ayant un effet contraignant sur la production alimentaire dans une région souffrant notablement d'une pénurie —coule à travers les frontières nationales.
Heureusement, l'initiative sur la rareté des ressources en eau dans le Proche-Orient et l'Afrique du Nord — composée par la FAO et un réseau de plus de 30 organisations nationales et internationales — a été créée pour encourager les efforts régionaux à économiser l'eau tout au long de la chaîne alimentaire.
Bien qu'il n'existe pas de solutions simples, notre objectif est d'identifier les choix intelligents qui peuvent être faits. Nous devons rassembler plus de données et changer les comportements, ainsi que dresser la carte du territoire —et rendre les données utiles et disponibles pour les petits agriculteurs dont la contribution doit s'avérer un service à l'humanité qui vaut la peine d'être payant– et déplacer l'aiguille sur le terrain en convainquant les agriculteurs que leurs efforts seront récompensés.
Les activités de la FAO dans la région varient entre d'importantes mesures d'urgence répondant aux conflits en Syrie et au Yémen, la mise en place d'écoles pratiques d'agriculture en Egypte et l'aide des Emirats arabes unis dans l'élaboration de leur première politique agricole nationale — un modèle intégrant plusieurs stratégies s'adressant particulièrement à la préservation de l'eau et aux changements climatiques.
La technologie a beaucoup à offrir si elle est utilisée d'une manière qui implique les producteurs d'aliments et leurs besoins. Les Emirats arabes unis envisagent le déploiement de compteurs d'eau dans les fermes, tout en introduisant des subventions intelligentes ciblant ceux qui consomment moins d'eau que la moyenne. Les avantages vont de meilleures données de diagnostic sur l'utilisation réelle de l'eau ainsi que l'encouragement des pratiques de conservation réelles, à la canalisation des épargnes aux agriculteurs qui peuvent investir dans leurs fermes pour encore plus d'efficacité.
Les changements climatiques, posant de telles menaces à une zone connue comme le berceau de la civilisation, soulignent la nécessité d'agir rapidement pour mettre l'agriculture au cœur de l'agenda de durabilité.
(Directeur général de la FAO)


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