Personne ou presque n'attendait le club minier à pareille fête. Est-ce à dire qu'il va jouer les utilités parmi le cercle des ténors ? Faire de la figuration ne ressemble pas à l'Etoile Sportive de Métlaoui de cette saison qui se situe dans le droit fil de sa montée en régime des trois dernières saisons. Quand bien même l'ensemble de Mohamed Kouki va se coltiner aux cinq meilleurs clubs de la première partie de l'exercice en cours, dont le fameux «big four», il n'est pas pour autant question qu'il se contente du rôle de faire-valoir et exprime le moindre sentiment de déférence à l'endroit de ses prestigieux adversaires. «Nous allons évoluer sans complexe dans ce qui peut ressembler à la cerise sur le gâteau, soit une récompense que peu de gens nous voyaient obtenir au bout d'une rude première phase, promet le patron technique de l'ESM, tout à son bonheur de vivre une expérience aussi marquante et exaltante que le play-off. Croyez-moi, mes poulains ont hâte d'y être. Ils sont pleins de bonnes résolutions et veulent prouver qu'ils n'ont point volé leur place parmi les ténors. En football, il n'y a pas vraiment de logique. Alors, vous allez peut-être en rire, pourquoi Métlaoui ne serait-il pas champion de Tunisie? Cela reste certes du domaine de l'hypothèse, mais nous allons tout faire pour. En gagnant toutes nos rencontres à domicile, ce dont nous sommes parfaitement capables, et en grignotant une ou deux victoires à l'extérieur, nous ne serions pas loin de ce rêve fou. Toutes les équipes redoutent le déplacement à Métlaoui, surtout dans l'état actuel de la pelouse en tartan de notre stade municipal, et cela constitue un avantage certain. Pourtant, mes hommes ne se mettent pas trop de pression. Déjà, une place sur le podium au terme du play-off n'est guère à négliger. Au contraire, elle nous donnerait droit à disputer pour la première fois de l'histoire du club une coupe africaine. Ce serait déjà un bel exploit si l'on tient compte des moyens financiers du club et de sa dimension». Attentes arbitrales Mohamed Kouki insiste toutefois sur le rôle crucial que va devoir assumer l'arbitrage : «Nous avons suffisamment payé durant la phase finale le tribut des erreurs arbitrales, rappelle-t-il. Les hommes en noir ne doivent pas se comporter à notre endroit comme s'il s'agissait d'un outsider déjà tout heureux d'être convié à la table des grands. Nous avons amplement mérité d'être là. Il nous a fallu cravacher dur pour rejoindre le «Grand six», deux journées avant la fin de la première phase, soit avant un ténor comme l'ESS, dans une poule qui reste, de l'avis des spécialistes, plus relevée et difficile que l'autre. Bref, nous n'attendons aucun cadeau ou coup de pouce de la part des arbitres. Juste qu'ils nous donnent ce qui nous revient de droit», insiste-t-il. De l'intégration des nouvelles recrues A présent, l'ESM, éliminée de la Coupe de Tunisie, se concentre sur le seul objectif qui lui reste, le play-off. Elle met à profit les deux dernières journées de la première phase pour mettre en place une nouvelle configuration initiée par un mercato ciblé où elle a engagé au moins un nouvel élément par compartiment : Houssem Slimène et Saddam Ben Aziza en défense, Yassine Salhi au milieu et Boubakri Razak en attaque. D'ailleurs, trois éléments de ce quartette ont pu être alignés que ce soit en qualité de titulaires (Ben Aziza et Salhi) ou de remplaçant (Razak) à l'occasion du match de l'avant-dernière journée de Ligue 1, mercredi dernier face au Stade Gabésien (0-0). La nouvelle association à l'axe défensif Saddam Ben Aziza-Ahmed Ben Salah paraît tenir la route. En attendant le précieux renfort que constitue le retour à la compétition du pilier de l'arrière-garde, Aymen Ayari, qui se remet progressivement de son opération des ligaments croisés. Mais le plus grand souci du staff métlaouien s'appelle aujourd'hui l'équilibre recherché entre une ligne défensive suffisamment hermétique et performante et un compartiment offensif auteur de 15 buts en 13 rencontres. Pour un club qui prétend aux premiers rôles, un tel score, inévitablement, s'avère insuffisant. A quand le réveil des Ben Hamouda, Lahkimi, Baccouche, Razak et consorts ?