En vue de mettre en lumière les étapes franchies jusque-là dans le cadre du programme «Ville de demain», M. Mehdi Mlika, président du Comité national pour la propreté et l'esthétique de l'environnement (Cnpee), a donné, hier, au siège du Centre international tunisien pour les technologies environnementales (Citet) une conférence de presse durant laquelle il a passé en revue les résultats du programme environnemental pour la période 2003/2010. Le programme «Ville de demain» comprend neuf volets basiques. La nouvelle conception des villes exige que ces dernières soient des villes-jardins qui respectent l'environnement, dotées des réseaux technologiques modernes de communication, comprenant bon nombre d'institutions éducatives, culturelles, scientifiques et technologiques et régies par les principes de solidarité et d'insertion sociale. Il importe, également, que les villes modernes soient fondées suivant une architecture «intelligente», car respectant les critères de maîtrise et d'économie d'énergie. Aussi, les énergies durables et renouvelables seront exploitées pour le bien de tous. «La ville idéale» ne peut l'être vraiment sans une dynamique développementale optimale, où les entreprises ne nuiront point à l'écosystème, où le sport et les loisirs seront à la portée de tous et où les efforts seront conjugués dans un esprit de partenariat entre les institutions concernées, la société civile et les citoyens. Ville de demain : ville-jardin M. Mlika a indiqué que le projet «Ville-jardin» touche quelque 30 villes. Actuellement, le taux de réalisation du projet est de l'ordre de 80%. Le label «ville-jardin» a été accordé à 23 villes : Kairouan, Tozeur, Sidi Bou Saïd, Tabarka, Tunis, l'Ariana, Carthage, Bizerte, Hammamet, Monsatir, Béja, Siliana, Djerba-Houmet Essouk, Sfax, La Goulette, Le Kef, Sousse, Nabeul, Kébili, Hammam-Sousse, Gafsa et La Manouba. Pour ce qui est du projet «Villes et villages fleuris», il touche une centaine de villes et de villages à spécificités historiques, culturelles et agricoles. Mis en œuvre depuis 2008, ce projet concerne déjà une quarantaine de villes et de villages. Pour décrocher ce label, il est indispensable de répondre à 13 critères bien précis. Il est important que les espaces verts de cette ville ne comptent pas moins de cinq et à raison de 14 mètres carrés pour chaque habitant. Il est indispensable en outre que cette ville dispose d'un parc d'attraction familial, d'une avenue de l'Environnement bien aménagée à cet effet, de trois avenues principales, d'un parcours de santé, touristique ou encore culturel et d'une association active, chargée de la sensibilisation environnementale. Il est également impératif que cette ville soit garnie de la végétation qui lui est spécifique et qu'elle dispose de trois monuments spécifiques. Dans une ville-jardin, l'on doit recourir à des moyens économiques en ressources hydriques, notamment pour l'irrigation des espaces verts. Il est recommandé, aussi, que les façades et les balcons des établissements et des maisons soient imprégnés de la spécificité architecturale de la région en question. Autre projet d'envergure : celui de l'école-jardin. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la coopération entre le ministère de l'Environnement et du Développement durable et le ministère de l'Education et de la Formation. Il vise la conversion en écoles-jardins de quelque 100 écoles. Les réalisations ont déjà porté sur une trentaine d'écoles situées à Tunis, La Manouba, Bizerte, Kairouan, Sfax, Ben Arous, Djerba-Houmet Essouk, Hammet et Hammam-Lif. Il est à noter, en outre, que le Cnpee a signé une convention qui vise à mettre en place des espaces verts dans certains établissements d'éducation. La notion de ville-jardin s'étale, par ailleurs, sur les établissements de santé pour toucher certains hôpitaux universitaires situés dans le Grand-Tunis, notamment l'hôpital Mongi-Slim à La Marsa, l'hôpital Charles-Nicolle, l'hôpital de la Rabta, l'hôpital Habib-Thameur ainsi que l'hôpital de Menzel Bourguiba. Des études ont été réalisées à cet effet. Des travaux relatifs à la création d'espaces verts seront entamés dans des hôpitaux situés à Menzel Bourguiba, Kairouan, Sfax, Sousse et Gabès. Quant au projet «l'hôtel-jardin», entamé en 2008, il a permis de décerner le label en question à six hôtels. Tous ces projets ont été renforcés par des actions de sensibilisation conçues dans l'optique d'inculquer les principes du respect de l'environnement chez la population. Aussi, quelque 260 actions de sensibilisation ont été menées par la Cnpee dont 40% consistaient en des conférences et 60% en des actions de terrain, sans oublier les spots audiovisuels. Pnpee : les défis relevés M. Mlika a, par ailleurs, passé en revue les différentes réalisations du Programme national pour la propreté et l'esthétique de l'environnement (Pnpee). Ce programme, dont le coup d'envoi remonte à 2003, a été mis en place sur instructions présidentielles. L'objectif étant de favoriser davantage la culture environnementale et d'œuvrer, en partenariat avec les parties concernées, notamment les mnicipalités, les citoyens et la société civile, afin d'asseoir cette culture et de développer la nouvelle conception de la citoyenneté, à savoir la co-citoyenneté et l'action participative. Le Pnpee a permis, également, de booster le travail municipal et de dynamiser l'employabilité dans ce secteur. Aussi, pas moins de 2.500 postes d'emploi ont été créés dans les municipalités concernées, notamment dans le domaine de la maintenance et la gestion des espaces verts. Parmi les réalisations du Pnpee, M. Mlika note le nettoiement de 2.700 terrains vagues, l'enlèvement de 1,6 million de mètres cubes de gravats et de déchets de démolition. Autres réalisations notables : la contribution à la mise en œuvre du plan de lutte contre les moustiques grâce au financement de certaines actions à concurrence de 800 mille dinars, le revêtement de 240 mille mètres carrés de trottoirs et aires piétonnières, la mise à niveau environnementale de 170 quartiers populaires et préurbains, la création de 310 espaces verts répartis sur tout le territoire. On note également l'entretien et la mise à niveau de 200 espaces verts et la mise à niveau de 370 entrées de villes et de villages, l'embellissement de 310 artères principales, l'entretien et la mise à niveau de 20 sites, dont des parcs urbains. Le Pnpee a permis, par ailleurs, de participer à la collecte d'environ 7.000 tonnes de déchets en plastique par an, une action qui nécessite pas moins de cinq millions de dinars par an. Il a, aussi, contribué à la mise à niveau de 120 boulevards de l'Environnement. Le programme a permis de réaliser 900 projets touchant 250 municipalités et 190 villages et zones rurales.